Communautés - Le patriarche maronite a regagné hier Bkerké - L’appel des évêques au centre d’un entretien entre Sfeir et Frem

Après deux heures d’entretien avec Mgr Nasrallah Sfeir, le ministre de l’Industrie Georges Frem a affirmé que «le climat est encourageant. le patriarche maronite se soucie surtout de la confiance des Libanais dans l’avenir et dans leur pays». Le ministre a estimé «normal de se concerter avec le patriarche au sujet du dernier appel des évêques maronites et des constantes nationales que contient cet appel». Selon lui, le communiqué des prélats traduit effectivement «les inquiétudes de l’opinion publique et celles des jeunes en particulier inquiets pour leur avenir et pour celui de leur patrie». M. Frem a évoqué avec Mgr Sfeir «le climat de modération» qui a caractérisé les réactions à cet appel. Cette situation conforte à ses yeux l’idée du «dialogue constructif, d’autant plus que le président de la République est déterminé à mener jusqu’au bout un dialogue fructueux», a-t-il déclaré, avant de poursuivre : «En effet, le chef de l’État est le garant de la Constitution, de la souveraineté et de l’indépendance du Liban. Il s’emploie à renforcer l’unité nationale et à consolider le front interne face aux dangers israéliens». Le ministre de l’Industrie a relevé d’autre part qu’il y a «un consensus libanais autour des libertés et de l’indépendance, des relations fraternelles avec la Syrie, et autour de la nécessité d’entreprendre des réformes politiques. Il y a enfin un consensus autour de la priorité par excellence de nos jours, en l’occurrence la crise économique et l’exode massif de nos jeunes qui en découle». Concernant justement les chances d’une relance économique, M. Frem a déclaré, en réponse à une question : «Le fait que notre économie se base sur celle de notre diaspora et non seulement sur celle du pays nous rassure». Par ailleurs, devant une délégation de jeunes venue à Dimane, le cardinal Sfeir a notamment déclaré : «Nous avons vécu une période obscure de tueries, d’exodes et de tragédies. Nous croyons aujourd’hui que cette page est tournée et nous voulons en ouvrir une nouvelle de coopération, de pardon et de charité». Après avoir reçu le député Gebrane Tok avec qui il a passé en revue certains projets de développement intéressant le caza de Bécharré, Mgr Sfeir s’est entretenu avec l’ancien député Edmond Rizk, qui était accompagné de son fils Bahjat. Ce dernier a offert au patriarche son nouveau livre publié à Paris à l’occasion du prochain sommet de la francophonie, et intitulé : L’identité pluriculturelle libanaise. À sa sortie du patriarcat, M. Rizk a notamment proclamé son appui au dernier appel de l’assemblée des évêques. «Comme nous aurions souhaité que les responsables au Liban soient en mesure de réunifier les Libanais de toutes les catégories, les régions et les confessions au lieu de jouer sur les contradictions», a-t-il ajouté. Notons enfin que le patriarche Sfeir a passé hier sa dernière journée à Dimane. Il a regagné Bkerké l’après-midi.