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Actualités - CHRONOLOGIES

Opposition - Le courant aouniste déterminé à poursuivre son action - Une conférence de presse du CPL annulée - « sous la pression de la Sûreté générale et des SR »

La conférence de presse du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), prévue hier à Saydet el-Jabal, à Fat’a, a été annulée, «sous la pression des services de renseignements», selon un communiqué du courant aouniste. Dans cette conférence, les partisans de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, devaient procéder à une évaluation des rafles et des arrestations dans leurs rangs et mettre en relief les prochaines étapes de leur action politique. Le CPL a quand même communiqué le contenu de la conférence de presse qu’il devait tenir aux agences, un véritable manifeste dans lequel il réitère sa détermination de poursuivre sa lutte «pour la souveraineté, le retrait de l’armée syrienne du Liban et les libertés par tous les moyens pacifiques garantis par la Charte des droits de l’homme et par la Constitution». Selon des sources responsables au sein du CPL, «des membres de la Sûreté générale ont appelé la supérieure du couvent par téléphone et on fait pression sur elle pour la pousser à nous empêcher de nous réunir à Fat’a». Bien que les aounistes aient donné suite à la démarche de la supérieure en faveur de l’annulation de la conférence, une unité de l’armée s’est déployée sur la route menant au couvent, mettant en place deux barrages et contrôlant toutes les voitures. Des unités des SR en civil se sont également postées aux alentours du bâtiment. Dans un communiqué, le CPL a estimé que cette «interdiction» faite au courant de se réunir à Fat’a constitue «une escalade dangereuse de la part du régime au niveau de la répression de l’opposition réelle et une détermination à poursuivre les violations des droits, de la liberté d’expression, d’opinion et d’association». Estimant que «l’interdiction est digne des exactions qui se produisent dans les États voisins et des régimes totalitaires staliniens», le CPL a indiqué que «le but est de frapper toute l’opposition et d’annihiler les droits civils et politiques pour taire toutes les voix libres du pays». «Cela nous pousse à nous attacher davantage à nos droits fondamentaux et à nos convictions nationales, et place toutes les personnes libres du pays devant un test : ou bien elles seront obligées d’abdiquer devant la sauvagerie des autorités, ou bien elles se soulèveront toutes ensemble pour défier l’arbitraire et la répression et concrétiser les valeurs de liberté et d’équité en lesquelles elles croient. Le Liban est aujourd’hui face à une tentative de saper son système de valeurs et sa démocratie et de détruire son identité : il doit choisir entre la lutte pour les valeurs sur lesquelles il repose et la disparition, dans l’avilissement et l’asservissement», a conclu le communiqué. Le manifeste aouniste Dans le «manifeste» qui a été distribué aux agences en soirée, le CPL a, par ailleurs, cherché à démontrer que les événements survenus début août n’ont en rien entamé sa motivation pour la réalisation de ses idéaux politiques. Le courant aouniste a d’abord remercié «les voix libres dans les milieux de la presse libanaise, parce qu’il est courageux, audacieux et rare que la voix de journalistes libres s’élève de Beyrouth, où le régime s’est militarisé comme dans les pays voisins et où les avocats ont été tabassés devant le Palais de justice, contre l’autocensure et la censure arbitraire». Il a également salué toutes les personnes interpellées dans les rangs de l’opposition, début août, «des citoyens qui ont été en prison plus libres que leurs geôliers». Il a rendu hommage aux parents des militants arrêtés, notamment à «la mère de Tony Orian, qui a voulu se tenir le plus proche possible de son fils devant la porte de la prison de Roumieh et qui n’a pas été traitée comme devrait l’être une mère inquiète pour la santé de son fils», et à toutes les associations de défense des droits de l’homme, notamment l’Ordre des avocats de Beyrouth et du Liban-Nord. Dans le deuxième volet du manifeste, le CPL a mis l’accent sur le fait qu’il poursuivra, «par la force du droit, sa lutte démocratique». Le courant aouniste a déclaré «qu’il poursuivra son combat politique et démocratique par tous les moyens pacifiques possibles». «Notre foi en les valeurs de liberté et de justice est profonde et puissante et notre volonté de réaliser les constantes et les aspirations de la nation est encore plus ferme. Notre décision libre est d’être des citoyens libres dans une nation libre», a souligné le CPL. Précisant que depuis sa création le CPL compte plus de 2 000 arrestations dans ses rangs, le communiqué a indiqué que «ces hommes n’ont pu être condamnés que pour leur revendication de souveraineté et d’indépendance». Le courant aouniste a, par ailleurs, estimé que les accusations de traîtrise et de complot visent à frapper le courant souverainiste et à stigmatiser la justice préventive. «Ils ont refusé de punir les coupables, soutenant que le Liban ne peut être comparé à des pays industrialisés, vu qu’il est un pays du tiers-monde qui ne peut être comparé qu’avec son environnement», a-t-il ajouté. Le CPL a enfin souligné sa détermination à poursuivre sa demande de retrait syrien pour que le Liban retrouve sa décision libre : «Nous réitérons cette revendication sans rien changer au discours que nous répétons depuis des années». Il a précisé à cet effet que «la souveraineté du Liban n’a jamais été dirigée contre la Syrie», notant que «le retrait des forces syriennes constitue la condition essentielle à de meilleures relations bilatérales». «Nous n’acceptons pas la thèse selon laquelle les Libanais sont des êtres mineurs qui ont toujours besoin d’une tutelle pour les protéger les uns des autres, comme nous refusons le slogan “légal, nécessaire et temporaire”, un résumé schématique à une question nationale. Nous ne trouvons d’ailleurs plus aucune raison logique au maintien des troupes syriennes au Liban pour 25 nouvelles années sous prétexte qu’il convient de préserver la paix civile pour les nécessités de la confrontation avec Israël», a-t-il indiqué. «Parce que nous refusons l’anéantissement du Liban, de son système démocratique et de ses institutions, parce que nous rejetons le trafic de marchandises via la Békaa et la main-d’œuvre illégale, parce que nous tentons de faire face à l’émigration massive des jeunes (…) on nous traite d’extrémistes. Si la modération équivaut à l’assassinat du Liban et à la violation de ses principes inaliénables, nous sommes extrémistes, surtout si à l’extrémisme correspond le droit des Libanais à l’autodétermination», a souligné le communiqué, reprenant une position déjà exprimée par le patriarche maronite Nasrallah Sfeir au cours de son périple aux États-Unis. Appelant enfin à un «dialogue transparent, libre, constructif et démocratique, dont les parties auraient le pouvoir de camper sur leurs décisions», le CPL a précisé qu’un tel dialogue est possible «à condition qu’il ne porte pas sur les principes essentiels et qu’il fasse suite à la cessation des poursuites contre le courant souverainiste». Il a enfin mis en garde contre «le dialogue-piège, qui constitue une perte de temps et dont le but est de démolir l’opposition, de la pousser à mendier ses revendications et de diviser ses rangs».
La conférence de presse du Courant patriotique libre (CPL-aouniste), prévue hier à Saydet el-Jabal, à Fat’a, a été annulée, «sous la pression des services de renseignements», selon un communiqué du courant aouniste. Dans cette conférence, les partisans de l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, devaient procéder à une évaluation des rafles et des...