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Actualités - CHRONOLOGIES

FORUM DE SCULPTURE DE RACHANA - Rencontre avec les cinq artistes invités - À la recherche de l’équilibre

La huitième édition du Forum international de sculpture de Rachana a été lancée lundi 27 août et prendra fin samedi 8 septembre. Les cinq sculpteurs invités cette année continuent de travailler la pierre sur le site habituel, la plupart à partir du thème proposé : Le mythe de Sisyphe. Rencontre avec les artistes. Bernard Verhaeghe, originaire de Belgique, est sculpteur professionnel depuis 1979. Pour lui, Sisyphe se transcrit dans la pierre par les symboles de l’ascension et de la trace : «J’aime les géométries fortes, explique-t-il devant son travail en cours de réalisation. C’est pourquoi j’ai choisi la forme de la pyramide sur laquelle se dessine un chemin, celui que créent le temps et l’action sur la matière». Le contraste est conçu par des drapés légers sur une pierre polie. Et tout à fait au haut de l’ensemble, dans une sorte d’équilibre peu sûr, une demi-sphère tournée de telle manière à ressembler à un projecteur ou à une parabole : «C’est, d’une certaine manière, le lien entre passé, présent et futur». L’Américain Jon Barlow Hudson, quant à lui, voit dans la démarche de Sisyphe «de l’équilibre et de la sérénité», même si cet équilibre est plutôt instable, comme le signifie sa sculpture, réalisée à partir de deux blocs en forme de losange fixés ensemble sur un pieu de métal. «Le mythe de Sisyphe est à l’image du macro et du microcosme», explique-t-il. Sur une des faces du losange, une pierre taillée en boule non polie est un clin d’œil à la pierre roulée et retombée. Souffrance et harmonie Le Français Jiri Kovanic a lui aussi axé la légende autour de l’objet circulaire : «Ma formation initiale d’architecte me rappelle toujours que l’homme doit faire partie de la sculpture», affirme-t-il. À partir du bloc de 2,30 mètres en provenance de la carrière, il a creusé l’intérieur et a élaboré deux colonnes quelque peu obliques, «pour l’énergie cosmique, celle qui ne connaît pas la ligne droite». Sur le haut de sa sculpture, une pierre symbolique est posée : «On peut par exemple imaginer que Sisyphe est en train de se reposer sous les colonnes ou que, tout aussi bien, la foudre de Zeus a frappé», ajoute-t-il en montrant une ligne minérale oblique. La version du sculpteur libanais André Nammour est beaucoup plus réaliste : «J’ai tiré du mythe l’idée de la souffrance, et celle de Sisyphe, un demi-dieu, est à rapprocher de celle que connaissent les artistes : celle-ci est plus lourde à porter que celle des autres individus», démontre-t-il. Son travail est une imposante silhouette humaine dont la tête est beaucoup plus grosse que la normale et agrémentée d’un élément en vitrail, symbolisant la pensée humaine : «J’aime donner à mon travail une philosophie spirituelle», conclut-il. Enfin, le Yougoslave Giorgie Cpajak s’intéresse «aux formes qui dépassent la vision de l’homme, tout en restant proche de l’élément naturel». Sa sculpture est constituée de détails géométriques et est surmontée d’un nuage : «Je cherche avant tout l’harmonie». Chacun de ces cinq tailleurs de pierres apprécie le matériau local, insistant sur sa résistance et les contrastes qu’il offre. Des convictions esthétiques dont le résultat reste à découvrir. Les amateurs se retrouveront donc à Rachana, samedi 8 septembre, à 18h, pour la cérémonie de clôture.
La huitième édition du Forum international de sculpture de Rachana a été lancée lundi 27 août et prendra fin samedi 8 septembre. Les cinq sculpteurs invités cette année continuent de travailler la pierre sur le site habituel, la plupart à partir du thème proposé : Le mythe de Sisyphe. Rencontre avec les artistes. Bernard Verhaeghe, originaire de Belgique, est sculpteur...