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Actualités - ANALYSES

Le Premier ministre souhaite que les responsables des abus en rendent compte - Hariri pour un arrangement garantissant la non-récidive

Retour de Sardaigne, certains pôles confirment que le président Rafic Hariri persiste et signe : il faut qu’un arrangement soit trouvé pour éviter les récidives. Règlement qui doit être à la charge de tous. Et il faut surtout que les parties reconnues responsables des dérives en rendent compte. Qu’il s’agisse de ministre (s), d’autorités sécuritaires ou du pouvoir judiciaire. – Mais à y regarder de près, faire comparaître à la barre les responsables provoquerait un rebondissement de la crise politique. Et constituerait donc un problème plutôt qu’une solution. Il faudra donc sans doute se contenter du minimum. C’est-à-dire de faire sanctionner, du reste loin des feux de la rampe, les militaires (en civil) qui se sont livrés à des excès de brutalité jeudi 9 août devant le Palais de justice. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Parce que, selon la hiérarchie, ces éléments n’avaient pas d’ordres délivrés par leurs supérieurs pour se comporter aussi peu… civilement. – Comment en sortir ? Certains professionnels suggèrent que l’on provoque une contre-secousse politique de taille, susceptible de rétablir la confiance à l’égard de l’État, au-dehors comme à l’intérieur. Mais quel choc salutaire inventer ? Un remaniement ministériel, répondent ces politiciens. Pour qui, finalement, c’est le cabinet actuel dans son ensemble qui doit répondre des faits. Mais là encore, on ne ferait que transposer le problème, peut-être même en l’aggravant. Car de vifs litiges ne manqueraient pas d’éclater. Tant pour le choix des ministres à écarter que pour la nomination de leurs remplaçants. Sans compter la redistribution des portefeuilles qu’une telle ventilation implique forcément. – Alors ? Alors, il faut se rabattre sur les vœux pieux de toujours. C’est-à-dire décréter que l’issue consiste à recimenter la cohésion des dirigeants comme des ministres. Autour de la priorité des priorités, le traitement de la crise économique. Sur le fond, pour peu que les actes se conforment aux déclarations d’intention, il est évident que le salut passe par une mobilisation unanime. Articulée sur le plan gouvernemental de redressement. Que d’aucuns prétendent pourtant ne pas connaître, alors qu’il a été examiné puis approuvé tant par la Chambre que par le Conseil des ministres. Tandis que, de son côté, le chef de l’État n’a cessé de répéter son plein appui à ces mesures d’assainissement financier et de relance économique. – Mais à vrai dire, les épisodes du film qui vient d’être projeté permettent de penser que certaines parties ont changé d’avis. Qu’elles ne sont plus favorables au programme de sauvetage haririen. Et souhaitent à tout le moins en faire modifier certaines options. Ce retournement reste cependant à vérifier dans les prochains jours. Car les instances concernées peuvent se raviser encore une fois, en fonction des données qui sont en train de prendre corps sur le terrain politique. – On en saura sans doute un peu plus après la rencontre que M. Hariri doit avoir avec le président Lahoud la semaine prochaine. À l’ordre du jour de cette entrevue : l’analyse détaillée des récents événements, en vue d’un accord sur des mécanismes susceptibles de rétablir la confiance et de faire redémarrer le plan de redressement économique. Limiter les dégâts, gommer rapidement les séquelles du séisme, panser les plaies et repartir du bon pied, tels sont les objectifs du moment. Et ils ne peuvent évidemment être atteints qu’à travers une solide, une durable entente entre les dirigeants. Sans plus d’empiètements de pouvoirs, étant entendu que le dernier mot doit toujours revenir, constitutionnellement, au Conseil des ministres. Mais, bien entendu, le pacte envisagé nécessite une concertation accélérée avec Damas. Que M. Hariri doit visiter en principe prochainement. – Il reste que, selon plusieurs spécialistes, il est toujours probable que le président du Conseil se contente désormais d’expédier les affaires courantes. Pourquoi ? Parce que, répondent-ils, il ne pourra sans doute pas obtenir satisfaction pour ce qui est de la délimitation des responsabilités et du châtiment des coupables. Il ne pourra pas non plus démissionner, car les circonstances et les décideurs le lui interdisent. Désavoué, affaibli, il ne sera pas en mesure de mener à bien ses projets, dont la réforme administrative. Et il ne lui resterait qu’à se tourner les pouces, en signant le courrier. Tout en faisant savoir publiquement, à l’adresse des capitales étrangères comme de l’opinion libanaise, qu’il ne se considère plus responsable du traitement de la crise économique. Ou de la politique du pays. Ce qui annulerait Paris II. Et ruinerait les espérances placées dans le sommet de la francophonie.
Retour de Sardaigne, certains pôles confirment que le président Rafic Hariri persiste et signe : il faut qu’un arrangement soit trouvé pour éviter les récidives. Règlement qui doit être à la charge de tous. Et il faut surtout que les parties reconnues responsables des dérives en rendent compte. Qu’il s’agisse de ministre (s), d’autorités sécuritaires ou du pouvoir...