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Actualités - ANALYSES

Un rappel de l’avertissement de Wolfensohn - Le sauvetage économique passe par l’entente politique

Ce qui va sans dire va mieux en le disant. C’est pourquoi, un ancien ministre très écouté, répète à qui veut l’entendre que le salut de ce pays nécessite avant tout l’union de ses fils. Ce qui implique, bien évidemment, la réalisation de l’entente nationale. Et un parfait accord entre les pôles du pouvoir. Sans quoi, il serait impossible d’amorcer le redressement économique. Ou même d’éviter une aggravation catastrophique de la crise. Le mentor cité rappelle à ce propos l’avertissement solennel lancé par le président de la Banque mondiale, M. James Wolfensohn, lors de sa visite au Liban : l’entente nationale est une condition préliminaire sine qua non. Elle seule, tout compte fait, peut éradiquer la corruption, endiguer le gaspillage des fonds publics, rétablir la confiance et redresser la barre avant que le navire ne coule. «Or, enchaîne l’ancien ministre, au lieu de suivre les sages conseils du président de la Banque mondiale, les dirigeants, les forces actives ont fait tout le contraire. Ils ont multiplié les polémiques, provoqué de redoutables secousses dont les effets économiques sont si lourds que l’on se met à craindre pour la livre. La population se ronge les sangs d’inquiétude, en se demandant vers quel sinistre avenir ce pays s’achemine. Certes, on continue à espérer dans Paris II. Mais cette bouée de sauvetage, il faut savoir l’attraper. Car, il y a des conditions préalables à remplir. Dont, en tout premier lieu, une solide stabilité politique autant que sécuritaire. Aides-toi, le ciel t’aidera : les donateurs ne sont pas prêts à desserrer les cordons de la bourse, si le Liban n’y met pas du sien». Pour cet homme d’expérience, «l’entente nationale ne signifie pas nécessairement la mise sur pied d’un nouveau gouvernement où tout l’éventail de forces locales serait représenté. Dans un premier temps, on peut se contenter d’un consensus autour de principes généraux, en laissant de côté les sujets qui fâchent. Les thèmes du dialogue qui doit être initié pourraient s’énumérer comme suit : – La situation à la frontière sud. Il conviendrait d’unifier les positions à ce sujet. En trouvant une solution mettant un terme au conflit sur le non-envoi de l’armée dans la bande frontalière. – Dans le même contexte, il faut traiter la question de Chebaa. En décidant ensemble s’il faut libérer cette enclave par la résistance armée ou laisser une chance à la voie diplomatique. La persistance du différend sur ce point affecte les chances de redressement économique. Et donne à Sharon un atout pour tenter de se sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve bloqué face à l’intifada. – La présence militaire syrienne. Qui suscite une contestation où les extrémistes se signalent. Les modérés conviennent que, pour l’heure, on devrait geler le débat, à cause des impératifs stratégiques issus de la tension régionale et des menaces israéliennes répétées. Il est normal que le Liban et la Syrie fassent front ensemble. Donc, pour le moment, les extrémistes devraient mettre une sourdine à leur campagne. Pour que le consensus national, qui passe avant tout, n’accuse aucune faille. – La loi électorale, fondement de la vie publique. Elle doit être équitable, équilibrée, uniforme, pour assurer une saine représentation de toutes les composantes du pays. Et pour qu’il y ait une Chambre vraiment souveraine, loin de toute imposture. – L’accord entre les dirigeants. Il faut qu’ils engagent une réforme politique, économique, financière et administrative. Cela signifie que pour le train de nominations projeté comme pour tout le reste, les présidents renoncent à toute pratique de partage. De même, le clientélisme doit être combattu dans les administrations publiques. – Enfin et surtout, l’entente nationale. Les forces actives de ce pays sont tenues d’accorder leurs violons autour de constantes déterminées. Sous l’égide de l’État et dans le respect de la loi, qui doit rester au-dessus de tous. Et avec le concours de la Syrie, dont c’est l’intérêt face à Israël. Sans une telle symbiose, le Liban ne pourra ni faire face aux menaces israéliennes ni sortir du rouge dans le domaine économique». Et de conclure en plaçant ses espérances dans l’action de dialogue entreprise par le chef de l’État. Pour le retour de la confiance.
Ce qui va sans dire va mieux en le disant. C’est pourquoi, un ancien ministre très écouté, répète à qui veut l’entendre que le salut de ce pays nécessite avant tout l’union de ses fils. Ce qui implique, bien évidemment, la réalisation de l’entente nationale. Et un parfait accord entre les pôles du pouvoir. Sans quoi, il serait impossible d’amorcer le redressement...