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Actualités - CHRONOLOGIES

PIANO - Inauguration du Festival international de Byblos Mediterraneo 2001 les 16, 17 et 18 août - Aleph, 20 ans, et tout d’un grand

C’est vrai qu’à première vue, il ne paye pas de mine, Aleph. Petit, les cheveux bruns, calme, un peu timide. Mais parlez-lui piano. Vous le verrez alors s’enflammer. Autodidacte de génie, Aleph ne croit qu’en l’effort personnel, l’exercice et l’intuition. S’il a bien fait quelques détours académiques, par-ci, par-là, cela ne lui a apporté qu’une base classique et technique, qu’il ne renie pas. Mais tout le reste, il ne le doit qu’à sa persévérance et à son génie. Aleph (non, il n’a pas d’autre nom à donner) découvre la musique à quatre ans, en pianotant sur un petit orgue en bois que ses parents lui avaient offert. Sur ce clavier pour enfant, les noires sont de fausses noires puisqu’il s’agit de simples rectangles noirs peints sur les touches blanches. Il essaye de retrouver des mélodies qu’il entend, mais bute sur tous les quarts de tons, inexistants. «Cela me rendait fou», dit-il. «Je réussissais parfaitement les musiques occidentales, mais pas l’orientale, parce que je n’avais pas les notes qu’il fallait. Cela, je ne le savais pas et j’enrageais». En l’observant, son oncle, mélomane, comprend ce qui se passe. Les parents d’Aleph commencent alors à lui acheter des pianos de plus en plus professionnels. Et Aleph s’en donne à cœur joie. Il joue des heures et des heures, improvise, et se découvre très vite un penchant pour le style oriental. Aleph, «parce que c’est la première lettre de l’alphabet et parce que c’est purement oriental», explique-t-il. Avant d’ajouter, taquin : «C’est aussi la première lettre de mon nom…». Il s’installe au piano et démarre au quart de …ton. Ce qui fait sa particularité, c’est son doigté, son jeu rythmé et enlevé, sa facilité d’improvisation et d’adaptation, son style hybride à dominance orientale et ses harmonies aux résonances très originales. «Avec lui, tout est harmonieux, et le piano ne semble nullement souffrir. Les quarts de tons en sortent tout naturellement», souligne Michel Eleftériadés. Aujourd’hui, Aleph suit une formation d’ingénieur son et lumière. Mais la musique reste sa passion. «C’est cela mon vrai métier et non le contraire, comme on pourrait le croire», insiste-t-il. Fou de musique, il les aime toutes, «pourvu qu’elles aient du sentiment» et écoute en voiture des choses très différentes, toutes époques confondues. Toutefois, sa préférence va à l’oriental, et à l’ancien, «ces mélodies simples sur lesquelles on peut broder, tout faire». Combien d’heures par jour passe-t-il par jour devant son piano ? «Je ne saurais le dire, six, sept, huit ou neuf. Parfois, alors que je ne fais que passer, je m’arrête et reste là, debout, à jouer jusqu’à avoir mal au dos». Sa rencontre avec Michel Eléftériadés remonte à deux ans. Ils commencent par travailler ensemble sur des partitions modernes, puis se retrouvent autour de ce même amour de l’oriental. Au Festival international de Byblos Mediterraneo 2001, Aleph, surnommé aussi Le Piano de l’Orient, sera accompagné par le «Oriental Roots Orchestra», cette formation qui avait déjà accompagné Georges Moustaki et Penny Pavlakis, et qu’on retrouvera bientôt sur scène avec Demis Roussos. «En tout, ils sont 23 musiciens talentueux qui tentent d’apporter un souffle moderne à la musique orientale authentique», indique Michel Eléftériadés. «Mais ils ne sont pas toujours au complet, cela dépend du concept et des chansons». Avec Aleph, ils seront tous là : deux bouzouk, un kanoun, un nay et kawala, un oud, un violoncelliste, plusieurs violons, une basse, six à huit kawétém (percussions orientales), une tabla, un rek, un mazhar et deux voix féminines qui assureront des passages «chorales» ainsi que des interventions diverses. Au programme, des musiques traditionnelles orientales (syrienne, irakienne, égyptienne…), des mouachahât d’Andalousie, mais aussi des musiques d’Aleph et d’autres de Michel Eléftériadés. «Il y aura plusieurs mini-révolutions musicales dans ce concert», promet ce dernier, «notant au passage» l’humour musical d’Aleph. Une place de choix sera «également faite à l’élément ethnique libanais qui a toujours été ignoré». Notamment, un hommage à la musique druze de la montagne libanaise, et un autre, plus général, à la musique arabe avec ses particularités. Et de conclure que «ce concert ne sera pas conçu comme un récital mais comme un véritable spectacle qui alliera haute qualité et divertissement. Et pendant les 90 minutes que durera la soirée, plusieurs artistes seront invités sur scène pour des participations-surprise». Reste à signaler que qu’un album sortira quelques mois plus tard. Il reprendra le même répertoire et sera lancé en Europe et dans le monde sous le label Warner.
C’est vrai qu’à première vue, il ne paye pas de mine, Aleph. Petit, les cheveux bruns, calme, un peu timide. Mais parlez-lui piano. Vous le verrez alors s’enflammer. Autodidacte de génie, Aleph ne croit qu’en l’effort personnel, l’exercice et l’intuition. S’il a bien fait quelques détours académiques, par-ci, par-là, cela ne lui a apporté qu’une base classique et...