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Actualités - CHRONOLOGIES

présidence - Lahoud va rencontrer Berry et Hariri puis Joumblatt et plus tard Sfeir - Baabda veut dégonfler rapidement la pression politique

Une fois les mises ramassées au niveau d’une Chambre dûment amenée à repentance, le régime s’emploie sans tarder à normaliser un climat alourdi par les récentes secousses. Au niveau de la rue comme des joutes politiques. Des développements négatifs qui ont failli mettre la livre dans le rouge. Et qui ont certainement aggravé la stagnation économique. Une priorité évidente qui conduit Baabda à réitérer ses appels à l’unité des rangs et à la coopération active entre les institutions. Sinon entre les pouvoirs dont l’éventail, on le sait, s’est notablement élargi en pratique, pour englober les services. Et cela, à la faveur de la découverte d’un complot contre la sûreté de l’État, voire contre la survie de ce pays en tant qu’entité unifiée, selon les assertions de ces mêmes services. Inaugurant l’ère bis de la détente, dans le droit prolongement des conseils prodigués naguère par M. Abdel Halim Khaddam, les dirigeants vont tenir aujourd’hui une séance de travail. Destinée à mettre au point les mécanismes de coordination entre les institutions. À cet effet, le chef de l’État reçoit ce mercredi à déjeuner au palais de Baabda le président de la Chambre, M. Nabih Berry, et le président du Conseil, M. Rafic Hariri. La célérité de ce rabibochage s’explique, indique un ministre informé, par la médiation accélérée que M. Berry, mettant à profit la position de stricte neutralité qu’il a adoptée lors de la crise, a entreprise entre les deux têtes de l’Exécutif. Ce ministre précise cependant que, bien entendu, le raccommodage n’aurait pas pu être envisagé si M. Hariri n’avait pas «voté comme il faut», avec son groupe, à la Chambre. Et s’il n’avait pas, à cette occasion, réaffirmé sa volonté de ne pas provoquer de clash majeur au sein du pouvoir. M. Hariri s’étant de la sorte incliné, Baabda en prend acte de bonne grâce. Et va même plus loin, puisqu’une audience va être accordée jeudi 23 (sauf changement éventuel) au fer de lance de l’opposition libertaire, M. Walid Joumblatt. Le rendez-vous aurait eu lieu plus tôt, peut-être, mais le leader du PSP doit se rendre sous peu à Amman. Il va en tout cas pouvoir lui aussi déjeuner à la table présidentielle. Bien que, pour sa part, il n’ait pas joint sa voix à celle de la majorité parlementaire soudainement redevenue docile. Toujours dans le même esprit de détente comme d’ouverture, le président Émile Lahoud a eu hier un échange de vues téléphonique avec le patriarche Sfeir, qui l’a prié à déjeuner. Invitation acceptée, la date restant cependant à fixer d’un commun accord. Le dialogue reprend donc tous azimuts, la décrispation prenant le pas dans un premier temps. Au-delà des considérations de pure conjoncture, qui ne manquent pas d’importance par elles-mêmes, c’est une nouvelle relecture de Taëf que l’État veut opérer. En effet, selon des sources loyalistes fiables, la première leçon à tirer des récents événements «est qu’il est temps de rééquilibrer les pouvoirs entre les institutions, de gommer les disparités qui découlent d’une interprétation des textes limitant un peu trop le champ d’action de la présidence de la République». Selon ces sources, les présidents Berry et Hariri acceptent volontiers de jouer ce jeu, dont les règles sont inspirées par les décideurs. Autrement dit, après des années de lutte, voire de guerre au nom de la «participation», on revient à peu près aux mécanismes anciens. Un nouveau changement, dans cette continuité qu’assure l’emprise, plus que jamais décisive, des tuteurs. Dont la protection s’étend quand même à tous, ce qui signifie que le gouvernement ne saute pas. Pour le moment.
Une fois les mises ramassées au niveau d’une Chambre dûment amenée à repentance, le régime s’emploie sans tarder à normaliser un climat alourdi par les récentes secousses. Au niveau de la rue comme des joutes politiques. Des développements négatifs qui ont failli mettre la livre dans le rouge. Et qui ont certainement aggravé la stagnation économique. Une priorité...