Hélou : « Privatisation ? Oui, mais restructuration d’abord »

Le ministre d’État Pierre Hélou a déclaré être favorable à la privatisation «qui s’impose dans le contexte actuel, mais à condition d’effectuer une restructuration préalable des différents secteurs, afin de ne pas vendre des institutions perdantes». Dans une entrevue accordée à al-Markazia (l’agence centrale), M. Hélou s’est basé sur des propos du ministre de l’Énergie Mohammed Beydoun pour dénoncer le fait que «l’Électricité du Liban perd deux millions de dollars par jour». «Qui, dans ces conditions, serait assez fou pour s’approprier une telle institution ?», a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : «Dans tous les pays du monde, le secteur de l’électricité est bénéficiaire. Je ne sais pour quelles raisons la production demeure si coûteuse chez nous : est-ce le fuel qui est cher ? Commet-on des erreurs lors de la production ? Je sais seulement que l’électricité au Liban est la plus chère au monde. On dit que le coût de production baissera lorsque le gaz naturel remplacera le mazout. Mais même avec du mazout, qu’est-ce qui justifie ce coût élevé ? Je ne suis pas spécialiste, mais j’exige une réponse, d’autant plus que les informations du ministère concerné montrent que 45 % de la consommation d’électricité n’est jamais facturée». Par ailleurs, M. Hélou s’est déclaré «satisfait du mécanisme mis en œuvre en Conseil des ministres pour les prochaines nominations», considérant qu’«il vaut mieux que cette affaire demeure aux mains des spécialistes parce que les hommes politiques sont obligés de tenir compte de centaines de noms». Il a quand même exprimé des craintes que «les membres du comité ne soient soumis à une pression politique parce que nous sommes au pays de la troïka». Le ministre a d’autre part nié catégoriquement qu’il envisage de démissionner. «J’ai apporté mon soutien au communiqué ministériel, mais je pense que son application, surtout dans les domaines financier, économique et social, reste trop lente, a-t-il cependant souligné. S’ils considèrent mon discours comme opposant, qu’il en soit ainsi. Je serai donc opposant mais je ne démissionnerai pas».