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Actualités - CHRONOLOGIES

JEUNES TALENTS - Nahla Kotob, créatrice d’un glossaire phonétisé du dialecte libanais - Ya « karsoun », wahad « JargonEt », blease !

En juin dernier, les étudiants en dernière année de graphisme à la LAU ont présenté, lors de l’exposition [izm), leurs projets finaux. Le 28 juin, le jury en a récompensé quatre : Tamima Salam, Diana Jarmakani, Alia Karami et Nahla Kotob. Cette dernière a eu l’ingénieuse idée de constituer un glossaire à partir de ce dialecte non identifié, très spécifique aux Libanais et truffé de mots anglais ou français, qui se parle un peu partout et plus spécialement à Beyrouth. En clair, «garage» devient «karaj» , «queue de cheval» «kétchéfal», «garçon» «karsoun» et ainsi de suite. «Pendant cinq mois, j’ai parcouru la ville à la recherche d’enseignes, de petites annonces dans les journaux, de menus de cafés et de restaurants, et j’ai écouté les gens parler», raconte Nahla Kotob. «J’ai dû faire un tri sévère : de 20 rubriques, je n’en ai gardé que six et de 600 mots, je n’en ai conservé que 200». Le résultat est étonnant et vraiment drôle, bien qu’appuyé sur des bases très sérieuses : «J’avais commencé à travailler un an plus tôt sur la crise identitaire au Liban», poursuit-elle. «J’ai rencontré des linguistes et c’est en parlant avec eux que j’ai réalisé à quel point notre propre langue était morcelée et combien nous étions peu à parler le français, l’anglais ou l’arabe couramment». Glossaire Le dialecte beyrouthin est la véritable langue nationale : mâtinée, bigarrée, incompréhensible pour les autres pays arabes, elle a fait la fascination de la jeune étudiante qui a composé une phonétique spécifique, très inventive et toujours placée sous le signe de la drôlerie. «JargonEt», le titre que j’ai donné à mon glossaire, est tout simplement le pluriel «libanisé» du mot français «jargon», explique-t-elle. «J’ai essayé de mettre en valeur la spécificité de notre langue». «JargonEt» est un livre entièrement réalisé par Nahla Kotob, depuis la maquette jusqu’aux illustrations en passant par le choix du format et du papier : «En complément du livre, il y a une cassette qui imite celle de l’apprentissage rapide d’une langue», ajoute-t-elle. «Un acteur libanais y énonce avec lenteur et sérieux des mots du dialecte». Effet garanti : l’éclat de rire est immédiat. Nahla Kotob est actuellement à la recherche de sponsors qui l’aideraient à publier «JargonEt». Un travail soigné, entre l’enquête sociologique et la bande dessinée, qui a toutes les chances d’être un succès de librairie. Pour tout renseignement, écrire à Nahla Kotob à l’adresse suivante : nahla80@hotmail.com
En juin dernier, les étudiants en dernière année de graphisme à la LAU ont présenté, lors de l’exposition [izm), leurs projets finaux. Le 28 juin, le jury en a récompensé quatre : Tamima Salam, Diana Jarmakani, Alia Karami et Nahla Kotob. Cette dernière a eu l’ingénieuse idée de constituer un glossaire à partir de ce dialecte non identifié, très spécifique aux...