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Actualités - CHRONOLOGIES

Tournée pastorale - « Il est temps de panser nos blessures et de purifier nos cœurs » - « Deir el-Qamar une ville symbole - de la coexistence », souligne le patriarche

«Tout royaume divisé sur lui-même s’effondre». Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a entamé son homélie hier prononcée à Notre-Dame du Tell, à Deir el-Qamar, par un verset de l’Évangile de saint Mathieu. Le cardinal Sfeir a voulu ainsi mettre en garde contre d’éventuelles divisons internes dans le pays. D’ailleurs, la troisième et dernière messe de sa tournée pastorale était célébrée à l’intention d’une «véritable réconciliation nationale». Et quelle autre localité aurait-on pu choisir pour que ce vœu soit – un jour – exaucé ? Deir el-Qamar a donné un président, et pas des moindres, au pays. La localité a connu l’un des pires sièges durant les événements du Liban. Elle loge une vierge miraculeuse – dont la fête était célébrée hier – Notre-Dame du Tell, vénérée par les diverses communautés du Chouf. Il ne fallait pas donc manquer le rendez-vous matinal hier. Et tous sont venus assister à la messe, comme pour assurer, après la rencontre de Moukhtara samedi, que le pacte de la réconciliation druzo-chrétienne est bien scellé. Le président Émile Lahoud, dont la résidence estivale est à deux pas de la bourgade du Chouf, le chef du PSP Walid Joumblatt et son bloc parlementaire, le chef du PNL, fils de la localité, Dori Chamoun, le chef du Bloc national Carlos Eddé, des ministres dont Élias Murr, des députés, et beaucoup de personnalités politiques ont participé à la messe solennelle célébrée sur le parvis de l’église Notre-Dame du Tell. Un espace qui a accueilli également les partisans du PNL et des FL – venus de toutes les localités du Chouf, avec leurs drapeaux, banderoles et portraits à l’effigie de Camille et Dany Chamoun et de Samir Geagea. S’adressant à la foule, le patriarche a indiqué que «Deir el-Qamar est un exemple de la coexistence paisible qui est la seule garantie pour que le Liban demeure unique, prospère et paisible». «Durant les événements, nous avons prié pour que le Seigneur épargne le Chouf, le cœur du pays», a noté le cardinal Sfeir L’on savait, a-t-il dit, que si la discorde touchait la montagne, «elle serait mortelle». Mais pour le patriarche, comme pour toutes les personnes présentes hier, il fallait tourner «cette page noire et amère de notre histoire, il est temps de panser nos blessures et de purifier nos cœurs et notre mémoire». Empêchés de prendre des photos «Tout royaume divisé sur lui-même s’effondre et nous n’avons plus besoin de preuves pour le croire», a indiqué le cardinal maronite. «Nous avons assez souffert», a souligné le patriarche en citant une à une les atrocités de la guerre… «Que de personnes innocentes nous avons enterrées ! Parmi elles figure le fils de Deir el-Qamar, Dany Chamoun», a rappelé le patriarche. Une remarque qui sera saluée par la foule partisane qui n’a pas demandé des comptes sur le passé. Hier, la foule de partisans regardait vers l’avenir. Elle appelait comme d’habitude, dans ce genre de manifestation, à «la libération du chef des FL Samir Geagea» et «au retrait syrien». Des leitmotivs qui ont été martelés en présence du chef de l’État, hué à son arrivée à Notre-Dame du Tell par quelques militants FL. Ces derniers, selon leurs propres propos, ont été malmenés dès leur arrivée au parvis de l’église. Des banderoles, «dont l’une portait l’image de sainte Rafqa», ont été confisquées. Trois jeunes hommes arborant des pantalons kaki ont été déshabillés, d’autres ont été physiquement malmenés. Il semble que «les forces de l’ordre ont même voulu (leur) fermer le grand portail qui mène à l’édifice religieux» pour les empêcher d’entrer dans l’enceinte de Notre-Dame du Tell. Les photographes, eux, ont été empêchés de prendre des photos : «Ne provoquez pas vos propres malheurs», leur a-t-on intimé. Pourtant, hier avant et après la messe, c’est une ambiance bon enfant qui régnait sur le bourg du Chouf. Des banderoles souhaitaient la «bienvenue au patriarche dans la tanière du Tigre». Accueilli par la fanfare à la place Dany Chamoun, le patriarche qui avait passé une heure au couvent des religieuses de la Croix, situé dans la localité, s’est rendu ensuite au Musée de cire Marie Baz. Après avoir inspecté les lieux, Mgr Sfeir a posé devant la statue du pape et avec sa propre réplique en cire, habillée en cardinal. «Où est passée ma croix ?», demande le patriarche. «Elle a été volée monseigneur», réplique Samir Baz, le propriétaire du musée. Les escarmouches entre les FL et les forces de l’ordre n’ont pas affecté la bonne humeur des partisans du PNL venus de toutes les localités du Chouf. Alors que Mgr Sfeir et le chef du PNL et président de la municipalité de Deir el-Qamar recevaient les félicitations de la foule au salon de l’église, sur le parvis de Notre-Dame du Tell, les partisans chamounistes faisaient la fête à leur manière. Portant Camille Dori Chamoun sur les épaules, ils scandaient dans un haut-parleur des slogans du parti et d’autres…hostiles à la Syrie. Hier Deir el-Qamar, la bourgade qui avait abrité en 1983 durant 102 jours des habitants venus de 64 villages du Chouf, célébrait trois événements : la fête de Notre-Dame du Tell, la tournée pastorale du cardinal Sfeir et une grande réconciliation.
«Tout royaume divisé sur lui-même s’effondre». Le patriarche maronite, Nasrallah Sfeir, a entamé son homélie hier prononcée à Notre-Dame du Tell, à Deir el-Qamar, par un verset de l’Évangile de saint Mathieu. Le cardinal Sfeir a voulu ainsi mettre en garde contre d’éventuelles divisons internes dans le pays. D’ailleurs, la troisième et dernière messe de sa tournée...