Dossier rÉgional - Le chef du gouvernement appelle les instances mondiales à intervenir - Hariri : Israël est déterminé à mener la région à la guerre

«Israël est déterminé à faire basculer le Moyen-Orient dans la guerre», a indiqué hier le chef du gouvernement, Rafic Hariri, qui a appelé à «une intervention internationale pour arrêter le massacre des Palestiniens». «Israël est déterminé à porter atteinte aux lieux saints, provoquer les Arabes et les musulmans et enfoncer la région dans la guerre», a déclaré M. Hariri lors d’une cérémonie organisée à Beyrouth par la Fédération des scouts et des guides arabes. «Si les instances internationales n’interviennent pas pour mettre un terme au carnage et pour faire respecter les droits des Palestiniens, un terrible bain de sang menace toute la région», a assuré le Premier ministre. «Les Israéliens poursuivent exprès leurs agressions contre l’esplanade des Mosquées afin de provoquer la révolte des Arabes et des musulmans, et de mener ainsi la région à la guerre», a-t-il poursuivi. Le chef du gouvernement a fait appel à l’intervention de la communauté internationale pour que «l’on puisse croire encore aux résolutions onusiennes et à la justice internationale». Et d’inviter tous «les Arabes et les musulmans à une plus grande solidarité avec le peuple palestinien». «Les Arabes ont considéré la paix comme une option stratégique. Ils ont lutté et négocié conformément à la légalité internationale pour libérer leur terre, en Palestine, en Syrie et au Liban, alors que l’actuel gouvernement israélien ne veut pas de cette paix», a noté M. Hariri. «Israël utilise la force et l’oppression pour continuer à occuper le territoire palestinien. Il continue de mettre en place des colonies peuplées d’intégristes», a-t-il ajouté. «Si les sionistes croient que la force forme le seul critère du mérite, nous pensons que le fait de tenir à nos droits, de nous sacrifier pour les faire respecter est le critère actuel, et à venir, que nous adoptons quels que soient les défis à relever», a-t-il dit. S’adressant aux scouts et aux guides arabes, M. Hariri a mis également l’accent sur la reconstruction du Liban. «Nous retrouvons dans ce cadre le dynamisme des années quatre-vingt-dix», a-t-il noté en affirmant que «le pays a misé sur l’ouverture de nouveaux horizons devant les jeunes Libanais». «Vous êtes les témoins, tout comme vos compatriotes arabes qui choisissent le Liban pour lieu de villégiature, de la volonté des Libanais à vivre librement», a déclaré le chef du gouvernement en soulignant que «nous tenons à effectuer une ouverture, dans tous les domaines, vers nos frères arabes». Plusieurs délégations Au Sérail, le président du Conseil a reçu une délégation du Parti communiste libanais présidé par le secrétaire général du parti Farouk Dahrouge qui était accompagné de Saadallah Mezraani et Georges Batal, respectivement vice-secrétaire général et membre du bureau politique du PCL. À l’issue de la rencontre, M. Dahourge a indiqué avoir évoqué avec le Premier ministre «la situation actuelle de la région» ainsi que «les pressions auxquelles font face le Liban, la Syrie et la Palestine». «Nous nous sommes également penchés sur la crise qui touche le pays», a-t-il dit. «M. Hariri nous a présenté la politique du gouvernement qui vise à surmonter les problèmes économiques et sociaux», a-t-il poursuivi. M. Dahrouge a indiqué aux journalistes qu’il «existe de véritables difficultés qui seront dépassées, mais il faut aussi que la situation économique et sociale de la population soit prise en considération». Également au Sérail, le Premier ministre s’est entretenu hier avec le président de la Fédération des banques arabes Joseph Torbey et le secrétaire général de l’institution Fouad Shaker. M. Hariri a accepté de patronner la conférence organisée par la fédération. Elle se tiendra en octobre prochain à Beyrouth en présence du secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa. Les banquiers, industriels et économistes arabes se pencheront au cours de cette conférence sur la libéralisation du secteur des services arabes. Elle mobilisera des personnalités arabes appartenant aux domaines public et privé. «Cet événement revêt une importance primordiale pour le Liban», a indiqué M. Torbey en soulignant que le même thème sera traité au cours de la conférence du Conseil économique du Golfe qui se tiendra à Doha (Qatar) en novembre prochain. Et de poursuivre que «le thème de la libéralisation du secteur des services dans le monde arabe mobilise tous les financiers de la région». Répondant aux journalistes, il a noté que «la situation économique du pays figure à l’échelle de priorités des responsables». «La Fédération des banques arabes estime que les mesures prises sont positives», a-t-il dit. À la question de savoir quelles seront les répercussions de la conférence d’octobre prochain sur le Liban, le président de la Fédération des banques arabes a indiqué que «la tenue d’un tel événement au Liban démontre à quel point le pays est considéré comme une plate-forme financière arabe». «C’est une manière de reconnaître que Beyrouth est un véritable centre financier et économique de la région», a-t-il ajouté. Et de poursuivre que «toute conférence économique tenue dans un pays donné est bénéfique car elle mobilise la plupart des instances spécialisées dans le domaine et elle offre un espace au dialogue entre diverses parties». M. Hariri a reçu également Massoud Houjairi, député du Baalbeck-Hermel. Dans sa résidence de Koraytem, le Premier ministre s’est entretenu avec le secrétaire général de la Fédération baptiste mondiale qui était accompagné du pasteur du diocèse baptiste de Ras Beyrouth Charles Osta. Les préparatifs de la Conférence mondiale baptiste qui se tiendra au Liban l’été prochain figuraient à l’ordre du jour.