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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - Sfeir entame aujourd’hui sa tournée au Chouf et à Jezzine - Voyage au cœur de la réconciliation nationale

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, entame aujourd’hui une visite pastorale au Chouf et à Jezzine, qui le mènera au cœur du pays druze et… de la réconciliation nationale. Une tournée qui s’annonce capitale, aussi bien au niveau national qu’au niveau politique. La tournée patriarcale sera relativement fatigante, compte tenu de l’âge du patriarche (81 ans), de la chaleur et des haltes qui parsèmeront son parcours. Ce sont des accueils populaires enthousiastes que devrait rencontrer le patriarche tout au long du trajet que doit emprunter son convoi, avant d’atteindre Beiteddine, siège estival de l’évêché maronite de Saïda, où il passera la nuit. Au programme officiel, le premier arrêt prévu était à Naamé. Toutefois, à l’appel de Talal Arslan , un accueil spécial lui sera réservé à Khaldé par les partisans du chef du clan druze des Yazbakis. Ce sera ensuite Naamé, Damour, où il célébrera la messe, Kfarhim, premier village druze sur sa route, Deir el-Qamar, l’église Saint-Maron de Beiteddine et enfin le siège de l’évêché maronite. Le programme de demain prévoit l’accueil des délégations officielles et populaires, le matin, une visite à Walid Joumblatt, à Moukhtara, l’après-midi, et une messe, au couchant, à Jezzine. Dimanche, le patriarche célébrera une messe solennelle en l’église Notre-Dame de Tallé, à Deir el-Kamar, avant de reprendre le chemin de Dimane, en empruntant un trajet qui le conduira à Barouk, Aïn Zhalta, Nabeh el-Safa, Majdel Méouche, Rechmaya et Aley. Ce sont deux des pages les plus noires de la guerre que la visite pastorale devrait contribuer à tourner. Celle, inaugurale, de la prise de Damour en janvier 1976 et des massacres qui l’ont précédée et accompagnée et celle de l’exode collectif de la plus grande ampleur qui ait marqué les années de guerre, celui des chrétiens du Chouf, en 1983. À Damour, le patriarche célébrera une messe dans la nouvelle église Saint-Élie, bâtie aux côtés de l’ancienne église dont les murs furent témoins de l’historique veillée de prière qui a précédé l’exode des derniers habitants de Damour, en 1976. Le père Mansour Labaki, ancien curé de Damour et héraut du pardon prêché durant cette veillée dramatique, concélébrera la messe. Le réveil de ces vieux souvenirs devrait fournir, aux jeunes générations, l’occasion d’une réflexion sur cette période de la guerre vécue d’abord comme un combat de libération, mais qui s’était rapidement dégradée dans la cruauté et le cynisme, la criminalité et la soif de puissance. Tout en n’excluant pas des dividendes politiques, la réconciliation que la visite du patriarche doit sceller à Damour, Beiteddine et Moukhtara, se situe à la fois au-dessous et au-dessus de la politique. C’est une réconciliation autour de valeurs personnelles, religieuses et sociales, à laquelle tous les Libanais sont invités à croire, et qui devra servir à l’instauration d’un nouveau pacte politique. Ce que dira Walid Joumblatt, qui accueille le patriarche demain à Moukhtara, sera tout aussi important que ce que pourra dire le chef de l’Église maronite. La visite à Jezzine, pour sa part, est une visite à un martyre silencieux qui a transformé, de longues années durant, ce riant centre d’estivage qui possède certaines des plus belles pinèdes du Liban en une ville fantôme, ulcérée par des années d’isolement forcé qui l’ont rendue étrangère et à ses voisins immédiats, à Saïda, et à la nation dans son ensemble.
Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, entame aujourd’hui une visite pastorale au Chouf et à Jezzine, qui le mènera au cœur du pays druze et… de la réconciliation nationale. Une tournée qui s’annonce capitale, aussi bien au niveau national qu’au niveau politique. La tournée patriarcale sera relativement fatigante, compte tenu de l’âge du patriarche (81...