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Actualités - CHRONOLOGIES

Jeunes - Le député estime que le gouvernement n’agit pas assez contre l’émigration - Émile Lahoud : Il faut dépolitiser le sport

Lorsque de jeunes figures sont entrées dans le nouveau Parlement, nombreux sont ceux qui ont cru qu’elles sauraient mobiliser la jeunesse et lui ôter le désir d’émigrer. Émile Lahoud fait partie de cette nouvelle génération de députés et, pendant sa campagne, il avait annoncé qu’il ne s’occuperait que de la jeunesse et des sports. Il était donc le mieux habilité à présider la commission parlementaire du même nom. Mais presque un an après, le malaise des jeunes est le même alors que sur le plan sportif, l’imbroglio est total. Avant de s’envoler pour l’Arabie séoudite en visite de condoléances, il a expliqué son point de vue sur le sport et les jeunes. N’étaient les quelques photos qui ornent le salon d’attente de la société de publicité qu’il a fondée avec un ami, rien ne permettrait de croire que l’on se trouve chez un député, qui plus est fils du président de la République. L’activité y est intense et l’atmosphère décontractée. Émile Lahoud n’est d’ailleurs pas peu fier de préciser que sa société compte 22 employés, tous des jeunes, décidés à donner le meilleur d’eux-mêmes. «Certes, je suis un privilégié, reconnaît avec simplicité le jeune homme, mais comme tout le monde au Liban, je ressens la crise économique et j’essaie de faire en sorte que mes collaborateurs n’en paient pas le prix. Comme tous les jeunes, je rencontre des difficultés surtout dans un marché bloqué. Je refuse d’utiliser mon salaire de député, car je me suis promis, lorsque j’ai été élu, de rendre cet argent au peuple, sous forme d’aides et de dons divers. Je dois donc bosser...». Émile Lahoud est donc un jeune homme comme les autres avec toutefois un peu plus de responsabilités... Mais il reconnaît que la tâche est difficile. Prenons par exemple ce qui se passe au niveau de la fédération libanaise de football. «La commission parlementaire a un rôle essentiellement consultatif dans ce domaine. Mais avec le ministre et le comité olympique, nous essayons de mettre de l’ordre dans les structures sportives du pays. Le ministre a d’autant plus de mérite qu’il doit aussi structurer son ministère, jusqu’alors inexistant. Nous avons commencé par proposer l’établissement d’un état des lieux des fédérations et des clubs sportifs et nous avons suggéré l’adoption d’un système de classement qui donnerait à chaque club un droit de vote proportionnel à son efficacité. Le problème, c’est que même le sport est politisé au Liban. Je m’étonne d’ailleurs que des personnalités qui assument d’énormes responsabilités trouvent le temps d’intervenir dans le sport et de créer ainsi des déséquilibres...». Lahoud salue les efforts du ministre et estime que les problèmes sont désormais clairement posés et le sport n’est plus un sujet secondaire. «Actuellement, nous planchons sur la modernisation des lois en matière de sport». En tant que jeune, il est aussi confronté au problème de l’émigration. «Celui qui part momentanément pour trouver du travail ne m’inquiète pas. Mais c’est de celui qui part dans l’idée de ne jamais revenir qu’il faut s’occuper. À mon avis, le gouvernement n’est pas assez actif dans ce domaine. Il pourrait créer une commission spéciale pour étudier l’émigration des jeunes et voir comment l’enrayer». Lui-même, que fait-il dans ce but ? «Au cours de mes tournées arabes, je soulève toujours ce problème et je cherche à voir comment les autres poussent leurs jeunes à rester sur place. Aux Émirats arabes, j’ai ainsi visité “la cité d’Internet”, un espace créatif, créée spécialement pour les jeunes. L’État met à leur disposition le bâtiment, une secrétaire, des lignes et des ordinateurs, et les jeunes laissent éclater leurs talents et fondent des sociétés sur Internet. D’ailleurs, la plupart de ceux qui travaillent dans cette cité sont des Libanais. C’est dire que si on leur en donne les moyens, ils sont très créatifs. J’ai d’ailleurs parlé de ce projet avec nos responsables. Mais ils doivent penser qu’ils ont d’autres priorités». Pourquoi ne pas le soumettre au Parlement ? «Les médias ont aussi leur rôle dans ce domaine. Si le débat reste au Parlement, il ne se déroulera plus qu’en vase clos». Pourquoi n’agit-il pas en groupe avec les autres jeunes députés ? «Malheureusement, cela n’a pas réussi car les députés jeunes ont en tête les intérêts de leurs bases respectives et préfèrent se situer dans une équation politique plus grande. C’est aussi un peu mon cas, même si je n’y consacre pas tout mon temps. J’aurais souhaité que les jeunes députés assistent aux réunions de la commission parlementaire de la Jeunesse et des Sports. Pour l’instant, seul Abdallah Farhat le fait régulièrement...». Farid Khazen, Mosbah Ahdab et Pierre Gemayel ont pourtant réussi à mener une action coordonnée ? «Seulement dans l’affaire du service du drapeau. Or, c’est un thème qui concerne tous les Libanais, jeunes ou vieux, puisque les seconds sont touchés dans leurs enfants. Personnellement, je souhaite que le service du drapeau soit maintenu, car il permet une véritable rencontre entre les jeunes, que sa durée devrait être réduite. Je n’ai pas voulu participer à la surenchère car ce thème est devenu politique. J’assisterai toutefois à la réunion des commissions de la Défense et de la Justice pour débattre du projet d’amendement de la loi sur le service du drapeau. Même si je pense que la commission de la Jeunesse et des Sports aurait dû être conviée à ce débat». Qu’est devenu le projet de fixer le droit de vote à dix-huit ans ? «Dès que j’ai été élu, j’ai signé une pétition en ce sens, avec 89 autres collègues. Mais, depuis, le projet a disparu. Lorsque je demande ce qu’il est devenu, on me promet qu’il sera bientôt mis à l’ordre du jour. Je crois en réalité que certains politiciens ne trouvent pas ce projet à leur goût...». S’il n’était pas député et fils de président, resterait-il au pays ? «L’éducation que j’ai reçue m’a donné le sentiment d’appartenir à un pays, à une terre. Bien sûr, je souhaiterais que la situation soit différente au Liban, mais je n’aimerais pas être ailleurs. C’est maintenant que le Liban a besoin de nous. Vivre ici ets un défi permanent mais je crois que le Liban mérite qu’on y reste. Je ne veux pas donner de leçons et je suis conscient d’être un privilégié, mais je travaille dur et surtout je crois en l’avenir». Pourquoi n’entre-t-il pas dans un groupe et que pense-t-il du parti que vient de créer le député Nassib Lahoud ? «Pour l’instant, j’ai suffisamment de responsabilités et je n’ai pas vu un rassemblement ou un parti où je pourrai être productif. Mais en général je suis pour l’action structurée dans un parti. En tout cas, je ne considère pas que le parti de Nassib Lahoud est dirigé contre moi. J’espère sincèrement qu’il portera ses fruits». Émile Lahoud attend beaucoup des pays arabes. Il s’est déjà rendu en Égypte, aux Émirats, en Arabie et en Irak. Il espère se rendre bientôt au Koweït et au Qatar entre autres, car il croit beaucoup dans les échanges...
Lorsque de jeunes figures sont entrées dans le nouveau Parlement, nombreux sont ceux qui ont cru qu’elles sauraient mobiliser la jeunesse et lui ôter le désir d’émigrer. Émile Lahoud fait partie de cette nouvelle génération de députés et, pendant sa campagne, il avait annoncé qu’il ne s’occuperait que de la jeunesse et des sports. Il était donc le mieux habilité à...