Vie politique - Karamé : « Si Mikati démissionne, - c’est un héros »

L’ancien Premier ministre Omar Karamé a relancé hier la joute verbale qui l’oppose depuis samedi au ministre des Travaux publics et du Transport Najib Mikati, l’invitant à nouveau à démissionner. «S’il démissionne pour les revendications des habitants de Tripoli, il deviendra un héros», a-t-il affirmé hier dans une conférence de presse à Tripoli. Dans une attaque virulente contre M. Mikati, l’ancien Premier ministre a estimé que ce dernier «avait été parachuté dans le monde de la politique». «Il ne doit pas se leurrer en raison de tous ces gens qui attendent devant la porte de ceux qui sont au pouvoir. Tout le monde sait comment il y est parvenu», a poursuivi M. Karamé. Il a souligné qu’il ne pouvait «naturellement pas forcer» le ministre du Transport à démissionner. L’ancien Premier ministre a par ailleurs accusé M. Mikati d’avoir avoué avoir possédé depuis 1997 un bureau de piratage des communications internationales dont les bénéfices n’allaient pas au Trésor public. «Selon des informations que je possède, et qui ont été communiquées au parquet à travers les médias, il gagne 32 millions de dollars par an», a poursuivi M. Karamé, en rappelant que M. Mikati avait indiqué que ce bureau ne fonctionnait plus actuellement et avait été remis à l’État. «Le Premier ministre a affirmé qu’il connaissait un par un les noms des personnes qui piratent les communications internationales, et je sais que M. Hariri sait que le ministre Mikati en fait partie. Le président de la République est également au courant», a-t-il ajouté. Il a enfin indiqué qu’il adressera une question écrite au gouvernement pour «spécifier les moyens de recouvrer ces sommes».