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Actualités - ANALYSES

Diaspora - Assaad Nicolas, 55 ans, agressé et grièvement blessé au Cameroun - L’inacceptable impotence du palais Bustros

L’histoire suivante n’aurait été qu’un simple fait divers, comme il y en a des dizaines par jour un peu partout sur la planète. Sauf que ça s’est passé hier au Cameroun, et la victime est un Libanais, Assaad Nicolas, blessé d’une balle de revolver dans le dos. Jusque-là rien d’extraordinaire. «C’est vrai. Mais c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase». Dixit le frère de la victime. Quel «vase» ? C’est justement là qu’est le vrai problème : le «vase». C’est-à-dire les inconcevables carences de l’État, celles dont sont victimes, régulièrement, presque systématiquement, les communautés libanaises à l’étranger – et plus particulièrement en Afrique. En un mot, comme en cent : le palais Bustros est un ministère grabataire, impotent, et jusqu’à preuve du contraire, incompétent. Simplement. Interrogé par L’Orient-Le Jour au téléphone à Paris où il se trouve, le frère de la victime, Nabil, répète plusieurs fois qu’il «ne veut pas utiliser l’histoire» de son frère, mais que «trop, c’est trop». Il raconte. C’est à Douala, la capitale économique du Cameroun. Assaad Nicolas fête ses 55 ans, avec sa femme, au restaurant. Plus tard, ils rentrent à leur villa, le gardien leur ouvre la grille. Et puis deux hommes, deux Camerounais, braquent deux revolvers sur le Libanais et son épouse, Assaad Nicolas se défend, les deux hommes sont sur lui, il résiste, une balle l’atteint de plein fouet, dans le dos. Il est toujours aux soins intensifs à l’hôpital central de Douala, son état est stationnaire, et selon le chirurgien libanais qui le soigne, «il ne pourra pas être rapatrié au Liban avant 48 heures». Assaad Nicolas s’occupe du commerce du bois, il n’a pas d’enfant, «il jongle avec des millions de dollars, il prend soin de toute la famille. Si on l’oblige à quitter le Cameroun, son travail, c’est la catastrophe. On a déjà tué deux Libanais là-bas, et depuis 18 mois la situation est impossible. Les plus grandes familles ont quitté le pays, les Hazim, les Khoury, les Maabtour. Pourquoi les Grecs, les Français, les Américains ne sont jamais agressés ?» Alors pourquoi seuls les Libanais subissent-ils ces agressions ? Ils doivent avoir une part de responsabilités, non ? «Je ne veux pas être comme tous mes concitoyens, et dire que tout est de la faute d’Israël. Mais en Afrique, comme partout d’ailleurs, le lobby juif est de plus en plus puissant. On prétexte le vol, le petit banditisme, mais en fait, c’est la communauté la plus forte économiquement que l’on veut supprimer...» Qu’est-ce que vous demandez ? «Il se passe quelque chose de bizarre en Afrique. Il faut que cesse enfin le laxisme de l’État. Le Liban doit intervenir. Qu’un ministre se rende au Cameroun. Ou au moins un ambassadeur. Tous les ambassadeurs libanais en Afrique ne font que manger et boire. Le palais Bustros ne fait rien pour changer les choses. Ça ne peut plus durer». Tout est dit. Déjà que le palais Bustros n’a plus à s’occuper de la politique étrangère du Liban... Qu’il prenne donc en considération sa diaspora. Au moins. Elle est souvent richissime, et à tous les points de vue.
L’histoire suivante n’aurait été qu’un simple fait divers, comme il y en a des dizaines par jour un peu partout sur la planète. Sauf que ça s’est passé hier au Cameroun, et la victime est un Libanais, Assaad Nicolas, blessé d’une balle de revolver dans le dos. Jusque-là rien d’extraordinaire. «C’est vrai. Mais c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le...