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Actualités - ANALYSES

Déploiement de l’armée au Sud - Pressions diplomatiques atténuées, après les explications libanaises

Coup sur coup, Burns l’Américain, Vdovine le Russe et Moratinos l’Européen. Pourquoi ce défilé diplomatique à Beyrouth, alors que généralement les Occidentaux préféraient se tourner directement vers Damas ? Est-ce à dire que le pouvoir de décision concernant le Liban est en train de retourner à la normale, après le changement de direction, au double sens du terme, survenu en Syrie ? «Mais non, répondent des sources informées, ce n’est pas du tout sous cet angle qu’il faut voir les choses. Les émissaires sont venus à nous pour recueillir notre avis au sujet de la situation à la frontière sud. Mais aussi pour nous exposer leur point de vue quant au déploiement de l’armée le long de la ligne bleue tracée par l’Onu, nous rappeler que c’est là une condition essentielle pour le déblocage des aides promises au titre de la reconstruction de cette même région. Qui doit, à leur avis, rester stable et calme afin de faciliter la reprise des négociations de paix avec Israël. Nous avons réitéré notre position : pas question de déployer l’armée au Sud. Car cela signifierait que la paix est pratiquement conclue, qu’il n’y a plus d’état de guerre avec Israël dont la frontière nord serait définitivement sécurisée. Pour nous, il n’y a pas de cessation des hostilités tant qu’Israël continue à occuper une portion de notre territoire, Chebaa, et tant que nous n’avons pas recouvré le contrôle de nos frontières internationalement reconnues, comme le veut la 425». Cependant, à en croire ces sources, l’Occident ne soulève plus cette question de déploiement que pour la forme. «En effet, enchaînent-elle, Washington et Paris ont admis le bien-fondé des arguments qui sous-tendent tacitement notre position. À savoir que le déploiement de l’armée provoquerait des remous de discorde à l’intérieur. La Résistance n’accepte pas de cesser ses opérations tant que Chebaa reste occupé et que les prisonniers libanais en Israël n’ont pas été libérés. Or la présence de l’armée signifierait évidemment la fin de ces actions, sous peine de clash, les affrontements se propageant ensuite à l’intérieur. De même, la présence de l’armée dans la région frontalière entraînerait un risque de confrontation directe avec les Israéliens, si les forces régulières devaient s’abstenir de mettre la Résistance au pas». Selon les mêmes personnalités locales, les trois émissaires occidentaux se seraient montrés compréhensifs à l’égard des circonstances régionales et locales que traverse ce pays. Ils auraient cependant souhaité à l’unisson que «la stabilité et le calme restent assurés, nonobstant les moyens utilisés à cet effet, et même si les forces de facto devaient rester en contrôle sur le terrain». En clair donc, cet avertissement signifie que Beyrouth, s’il ne veut pas déployer son armée au Sud, doit veiller à ce que le Hezbollah reste tranquille. Car l’instabilité qui règne au Sud depuis le retrait israélien constitue une bombe à retardement pour la région tout entière. Aussi les trois émissaires occidentaux ont instamment prié le Liban et Israël, mais aussi la Syrie, de prévenir toute nouvelle escalade sur le terrain. Surtout à l’ombre des visées bellicistes prêtées à Sharon.
Coup sur coup, Burns l’Américain, Vdovine le Russe et Moratinos l’Européen. Pourquoi ce défilé diplomatique à Beyrouth, alors que généralement les Occidentaux préféraient se tourner directement vers Damas ? Est-ce à dire que le pouvoir de décision concernant le Liban est en train de retourner à la normale, après le changement de direction, au double sens du terme,...