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Actualités - ANALYSES

Les ministres proches du régime gèlent leur mouvement

Le mouvement de rencontres multilatérales initié avec les pôles politiques et économiques par les ministres proches du régime vient de s’éteindre. Tout doucement, sans qu’on n’y prenne trop garde, avec peu d’explications conséquentes de la part des intéressés. Avant de vaciller, cette chandelle avait paru briller d’un éclat particulier, avec l’annonce d’une prochaine publication de manifeste circonstancié. Devant servir, comme celui de Kornet Chahwane ou du Forum démocratique, de document de travail pour un dialogue national généralisé, englobant même les radicaux de l’opposition. Dès l’avènement du présent cabinet, MM. Sleiman Frangié, Khalil Hraoui, Élias Murr et Jean-Louis Cardahi s’étaient lancés dans des rencontres intensifiées avec diverses forces politiques locales. Avec l’assentiment supposé de Baabda mais aussi des décideurs, dont certains de ces ministres sont réputés proches. Pour la plupart des observateurs, le but de ce mouvement tournant était de réduire l’influence grandissante des opposants au niveau de la rue chrétienne. Et de combler du même coup le fossé entre cette frange et Baabda. Un objectif du reste avoué par l’un des responsables concernés. Mais les contacts en vue d’un manifeste n’ont manifestement pas produit les résultats escomptés, dans l’ordre pratique des choses. Pourtant, nombre des instances opposantes qui avaient été relancées approuvaient pleinement au tout début les efforts déployés en direction de l’Est par le camp des loyalistes. Et se disaient prêtes à mettre de l’eau dans leur vin, à condition que des mesures soient prises en faveur de la normalisation politique. C’est-à-dire de la fin de la politique ostensible d’ostracisme ou de discrimination frappant le camp chrétien. Et plus particulièrement les aounistes et les F.l., principales bêtes noires du pouvoir. Du vrai pouvoir, qui ne semble pas s’être résolu à changer de cap. Pour ordonner, par exemple, que cessent les contraintes par corps frappant les jeunes militants de l’Est, alors que les débordements des Ahbaches, entre autres exemples, restaient tolérés. Visiblement, les décideurs n’ont pas donné de feu vert pour un coup d’arrêt à cette politique de deux poids deux mesures. Et tout aussi visiblement, les loyalistes, n’ayant plus rien à proposer, estiment maintenant que le dialogue n’a plus lieu d’être. Les encouragements de Bkerké, pour une application égale de la loi, tombent donc à l’eau. Il convient cependant de préciser qu’assez paradoxalements, ces encouragements adressés par le patriarche aux tenants du pouvoir ont été altérés par Kornet Chahwane. En effet, le manifeste de la rencontre a un peu trop éclipsé l’action des ministres loyalistes, aux yeux de l’opinion dite chrétienne. Qui s’est demandé, avec une logique difficilement réfutable, pourquoi s’encombrer d’un nouveau manifeste, quand les points à débattre, notamment sur la présence syrienne, ont déjà été clairement arrêtés à Kornet Chahwane. En étant de plus confirmés à l’Ouest par le Forum démocratique. De plus, le dialogue initié par le chef de l’État en personne, qui a rencontré à plusieurs reprises Mgr Sfeir, a fait de l’ombre à celui de l’équipe ministérielle. Dont l’un des membres les plus éminents, M. Khalil Hraoui, ministre de la Défense, indique aujourd’hui que le rythme des rencontres ne pouvait être maintenu et qu’il a fallu une pause pour redéfinir le mouvement de réconciliation afin de le rendre plus efficient. Il serait donc question de reprendre le dialogue. Un jour ou l’autre.
Le mouvement de rencontres multilatérales initié avec les pôles politiques et économiques par les ministres proches du régime vient de s’éteindre. Tout doucement, sans qu’on n’y prenne trop garde, avec peu d’explications conséquentes de la part des intéressés. Avant de vaciller, cette chandelle avait paru briller d’un éclat particulier, avec l’annonce d’une...