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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

L’administration fait état de 514 démissions jusqu’à hier - Accalmie à la faveur des tractations

Le sit-in des employés de la MEA, mécontents des licenciements décidés et des nouveaux contrats de travail imposés au restant de l’équipe dans le cadre d’un plan de redressement adopté par le conseil d’administration, se poursuivait hier devant les locaux de la compagnie. Mais la bonne humeur était au rendez-vous. Il faut dire que les nouvelles annoncées le matin étaient plutôt bonnes : les tractations devaient se poursuivre durant la journée entre les syndicats et les responsables. Une première réunion regroupant le ministre du Travail Ali Kanso, le président de la CGTL Ghassan Ghosn et les syndicats rattachés à la MEA devait se tenir à 14h. Plus tard dans la journée, la nouvelle d’une seconde réunion entre le chef du gouvernement Rafic Hariri, le PDG de la MEA Mohammed Hout et M. Kanso était annoncée. Mais le plus important, c’est que le délai de présentation des démissions a été repoussé au 10 juillet, ce qui donne le temps aux tractations de se poursuivre sans conséquences pour les employés. Les syndicats ont demandé une fois de plus aux employés de ne signer aucun document et de ne pas présenter leur démission avant la fin des négociations «dans leur propre intérêt». Toutefois, un communiqué émanant du bureau de presse de l’administration de la MEA a affirmé que «les rumeurs sur un arrêt de l’exécution du licenciement des employés sont dénuées de tout fondement». Il ajoute : «Le nombre de démissions jusqu’à ce jour (hier), a atteint les 514, un chiffre auquel il faut ajouter 216 demandes de mutation aux nouvelles compagnies affiliées à la MEA». «Il importe à l’administration de la MEA d’insister sur le fait que les employés dont le numéro a figuré sur la liste de licenciement ne recevront plus de salaire à partir du 1er juillet, que leur démission est considérée comme effective à partir du 30 juin, sachant que les services de ceux qui n’auraient pas présenté leur démission d’ici là seront interrompus», poursuit le communiqué. M. Hout avait regagné hier son bureau à 10h30 au milieu des mesures toujours renforcées des forces de l’ordre. Malgré un certain relâchement après la tension qui avait culminé avant-hier avec les menaces de grève à l’AIB annoncées pour mardi et mercredi prochains, l’inquiétude n’avait pas encore cessé de tenailler les employés qui s’attendent toujours «à une seconde vague de licenciements dans un avenir proche». Rappelons que ce sont surtout les nouvelles conditions de travail, imposées par les contrats que les membres restants de l’équipe devraient signer bientôt, qui soulèvent des protestations, du fait que de nombreux avantages ont été ôtés aux salariés. Les employés déjà licenciés, quelles que soient les indemnités qu’ils devraient toucher, espèrent surtout pouvoir obtenir le droit de demeurer inscrits à la sécurité sociale même après avoir quitté la compagnie, ce qui n’est pas prévu dans le cadre des licenciements décidés par le conseil d’administration. L’un d’eux se plaint, disant : «je perdrais trois mois d’indemnités si je présentais une requête auprès du comité de grâce sans obtenir raison !». « Ne signez pas », insistent les syndicats À onze heures, un communiqué des trois syndicats a été lu devant les employés réunis par le président du syndicat des employés de la MEA Hussein Abbas : «Vos prises de position courageuses ont résulté dans un gel pur et simple, jusqu’au 10 juillet, de toutes les mesures prises par le conseil d’administration de la compagnie». Ces paroles ont été accueillies par un flot d’applaudissements. «Les pourparlers devront reprendre sous le parrainage du ministre du Travail Ali Kanso, a-t-il dit. Nous insistons sur le caractère illégal des mesures prises par l’administration et enjoignons aux employés de suivre les directives suivantes : ne pas présenter de démission ou signer un quelconque document avant que les négociations soient arrivées aux résultats espérés. Les syndicats sont responsables du sort des employés qui n’auront pas signé mais nullement de celui des salariés qui l’auront fait». «De plus, poursuit-il, il ne faudrait pas que les employés concernés présentent des demandes de mutation aux sociétés affiliées à la MEA parce qu’elles ne fonctionneront pas de la manière prévue. Enfin, nous demandons à tous les collègues de se solidariser avec ce communiqué dans leur propre intérêt et de poursuivre le sit-in quotidien. À la lueur des progrès réalisés au cours des négociations, nous déciderons de l’escalade ou, au contraire, de l’accalmie». Sur les «400 démissions» évoquées par la direction de la MEA mardi, M. Abbas donne les précisions suivantes : «Je peux vous assurer qu’un très grand nombre de personnes désireuses depuis un certain temps de présenter leur démission ont été convoquées. On leur a affirmé que s’ils s’y prenaient tout de suite, on s’arrangerait pour leur offrir les mêmes indemnités qu’aux licenciés. Ces demandes ont été ajoutées aux autres, et c’est ainsi que le nombre de 400 a été obtenu. Les démissions dans le cadre des licenciements ne dépassent pas les 165 personnes, la plupart désirant quitter le travail pour des raisons de santé». Interrogé sur le comité de grâce (auquel les employés licenciés peuvent avoir recours pour demander de réintégrer leur poste), il répond sans hésiter : «Nous ne sommes pas des criminels, nous n’avons donc pas besoin d’un comité de grâce (qui examine le cas de personnes quand elles sont fautives, il faut le préciser). La loi nous permet de présenter un recours pour faire réviser la décision de licenciement, mais de grâce nous n’en avons nul besoin !». Compte tenu du fait que le président du Conseil a déclaré que le dialogue portera seulement sur les nouvelles conditions de travail, et non les licenciements, quelles seront les bases du dialogue selon eux ? «Nous remercions le président Hariri pour son initiative, mais nous lui rappelons que le dialogue commence toujours à zéro, fait remarquer M. Abbas. Il faudrait donc discuter de tous les sujets, autant des licenciements que des conditions de travail ou des contrats». L’attente se poursuit donc à la MEA. Le sit-in aussi, selon une volonté des syndicats, jusqu’à ce que des résultats palpables soient obtenus.
Le sit-in des employés de la MEA, mécontents des licenciements décidés et des nouveaux contrats de travail imposés au restant de l’équipe dans le cadre d’un plan de redressement adopté par le conseil d’administration, se poursuivait hier devant les locaux de la compagnie. Mais la bonne humeur était au rendez-vous. Il faut dire que les nouvelles annoncées le matin...