Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIES

Liban-Sud - Le secrétaire de l’Onu à Beyrouth hier pour une visite de 24 heures - Annan appelle de nouveau au respect - de la « ligne bleue » et au maintien du calme

On pouvait s’y attendre : le litige sur les fermes de Chebaa entre le Liban et les Nations unies est loin d’être réglé et chacune des deux parties continue à camper sur ses positions. C’est ainsi qu’à l’issue de son entretien avec le président de la République, le général Émile Lahoud, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, en visite à Beyrouth jusqu’à ce matin, a réaffirmé hier que, «selon les documents en notre possession, les hameaux de Chebaa appartiennent à la Syrie». Mais cette fois-ci, M. Annan a fourni des explications supplémentaires à ce sujet. Lors d’une conférence de presse, il a déclaré aux journalistes accrédités au palais de Baabda : «Israël sait que les fermes de Chebaa ne sont pas israéliennes, et il s’en retirera le cas échéant. À ce moment-là, je suis certain qu’elles seront restituées à la Syrie ou au Liban. Mais comme la Syrie et le Liban se sont convenus que ces hameaux doivent être libanais, ils reviendront alors au Liban», a-t-il précisé avant d’ajouter : «Entre-temps, la ligne bleue doit être respectée, a-t-il dit, réaffirmant ainsi une position maintes fois exprimée. Nous avons suffisamment de problèmes dans la région (…) et nous n’avons pas besoin d’ouvrir un nouveau front». C’est dans ce contexte que le secrétaire général des Nations unies a appelé Israéliens et Libanais à maintenir le calme au Sud au moment où un fragile cessez-le-feu a été décrété en Israël et dans les territoires palestiniens. «J’appelle chacun à respecter la ligne bleue et à maintenir le calme», a-t-il ajouté en allusion aux attaques du Hezbollah et de l’État hébreu. Le président Lahoud, qui a reçu M. Annan à midi, en présence du ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, et du directeur général de la Sûreté générale Jamil es-Sayyed, a réitéré quant à lui les constantes de la politique libanaise à l’égard de la situation régionale : attachement aux résolutions internationales et aux principes de Madrid pour l’instauration d’une paix juste et globale, et le droit à la libération des fermes de Chebaa. Le chef de l’État a en outre rappelé les engagements de l’Onu à contribuer au développement et à la reconstruction des régions évacuées par Israël . D’autre part, il l’a pressé d’accélérer l’opération de déminage dans cette même région, le nombre de victimes ayant atteint 11 tués et 42 blessés depuis le retrait de l’armée israélienne. M. Lahoud a en outre évoqué une fois de plus le sort des détenus libanais dans les geôles israéliennes. Il a enfin rejeté sur l’État hébreu la responsabilité de la tension au Sud et affirmé que l’aviation et la marine israéliennes avaient violé près de 600 fois le territoire libanais depuis mai 2000. Devant la presse, M. Annan a affirmé qu’il évoquerait ces violations de la ligne bleue avec ses interlocuteurs israéliens. D’autre part, au terme de ses entrevues avec le président de la République et avec le Premier ministre Rafic Hariri, qu’il a rencontré par la suite au Grand Sérail, le responsable onusien a affirmé qu’il s’efforcerait d’accélérer la mise en place de la deuxième conférence des pays donateurs en faveur du Liban. M. Annan, qui a également conféré, l’après-midi, avec le chef de la diplomatie Mahmoud Hammoud au palais Bustros, a été interrogé encore une fois par les journalistes sur le problème des hameaux de Chebaa. Il a réitéré à peu de choses près ce qu’il avait dit après son entrevue avec le président Lahoud. En réponse à une question, le secrétaire général des Nations unies a toutefois démenti avoir proposé aux dirigeants syriens et libanais de se réunir sous les auspices de l’Onu pour décider du tracé définitif des frontières entre les deux pays au niveau des fermes. Pas d’entretien avec Nasrallah Avec le président de la Chambre Nabih Berry, Kofi Annan a évoqué la situation au Liban-Sud (déminage, conditions économiques qu’il faudrait améliorer, notamment par les investissements), la restructuration des forces onusiennes, les «violations de la ligne bleue» et les survols israéliens. La crise israélo-palestinienne et le futur des pourparlers de paix ont également été au centre de la discussion entre les deux hommes. Interrogé sur les menaces israéliennes contre les forces syriennes au cas où le Hezbollah continuerait ses opérations dans les fermes de Chebaa, M. Annan a indiqué qu’il en avait discuté avec M. Berry. «Il faut éviter les incidents le long de la ligne bleue. On doit éviter toute sorte de violations ou de provocations pour pouvoir continuer à calmer la situation», a prévenu M. Annan. Et à la question de savoir s’il a réussi à convaincre le chef du Parlement sur la question de Chebaa, le secrétaire général de l’Onu a répondu par la négative. «Il défend sa position et les Nations unies la leur», a-t-il indiqué au cours de sa conférence de presse, et ce dans un éclat de rire général. Auparavant, à son arrivée à l’AIB, M. Annan a souligné l’importance du rôle du Liban pour faire prévaloir le calme au Proche-Orient. «Le Liban, comme tout autre pays, a un grand intérêt dans une paix et une stabilité permanentes dans la région et vos dirigeants ont un rôle important à jouer pour que le calme règne. Je suis donc heureux d’avoir l’occasion de les rencontrer aujourd’hui, nous avons beaucoup de choses à discuter», a-t-il déclaré. Par ailleurs, M. Annan s’est entretenu à l’aéroport avec une délégation du comité de soutien aux parents des Libanais détenus dans les prisons israéliennes. «Je leur ai promis de soulever ce problème avec le Premier ministre israélien» Ariel Sharon, a-t-il dit. Concernant enfin un éventuel entretien entre le locataire de la Maison de Verre et le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, M. Annan a indiqué que cette probabilité n’avait pas été évoquée. Et effectivement, aucune réunion entre les deux hommes n’a eu lieu.
On pouvait s’y attendre : le litige sur les fermes de Chebaa entre le Liban et les Nations unies est loin d’être réglé et chacune des deux parties continue à camper sur ses positions. C’est ainsi qu’à l’issue de son entretien avec le président de la République, le général Émile Lahoud, le secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, en visite à Beyrouth jusqu’à...