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Actualités - CHRONOLOGIES

Redéploiement - L’opération au centre des audiences de Bkerké - C’est positif, mais ce n’est qu’un début, estiment les milieux chrétiens

Au deuxième jour de la poursuite du redéploiement syrien au Liban, les réactions ont été nombreuses – la majorité d’entre elles venant de la part de responsables chrétiens. Toutes en ont, naturellement, relevé le côté positif, en insistant, à l’instar de Farès Souhaid ou de Nayla Moawad, sur la nécessité de voir cette opération se poursuivre. «Ce n’est que le début d’un très long processus, et qui est loin d’être encore terminé», a ainsi affirmé le député de Jbeil. À Bkerké d’abord, où le chef de l’Église maronite Mgr Nasrallah Sfeir a reçu bon nombre de députés et d’hommes politiques qui se sont exprimés sur le perron du patriarcat. Et le redéploiement syrien initié avant-hier jeudi a tout naturellement été un des pivots des discussions entre le patriarche et ses visiteurs. Pour le député de Jbeil Farès Souhaid, l’un des parlementaires les plus acharnés question rééquilibrage des relations libano-syriennes, et qui a été reçu en compagnie de son collègue Mansour Ghanem el-Bone et de Samir Frangié, «ce redéploiement avait été annoncé il y a quelques mois par le chef du Parlement Nabih Berry ici même à Bkerké». Rappelant qu’à l’époque, il y avait «des obstacles intérieurs comme extérieurs qui ont été, depuis, écartés», il a estimé que ce redéploiement «est le début d’un très long processus qui est loin d’être terminé. Ce qui ne nous empêche pas d’estimer que c’est une étape qui vient compléter le dialogue initié par le communiqué des évêques maronites en septembre dernier et poursuivi par les assises de Kornet Chehwane, du Forum démocratique, ainsi que par les prises de position de Walid Joumblatt», a-t-il assuré. Concluant que cet événement est «une des étapes du processus visant à réinstaller la confiance» entre les deux pays. «Le redéploiement syrien est une étape positive, il y a là un signe de bonne volonté, et les intentions sont bonnes», a indiqué, quant à lui, le député Nazem Khoury. «Nous espérons que cela pourra ouvrir les portes du dialogue, que les initiatives du président Lahoud se poursuivront. Il faut aboutir à une réévaluation des relations bilatérales, et celles-ci ne devraient plus être au centre des préoccupations des Libanais, qui ont bien d’autres soucis en tête», a déclaré le député de Jbeil. Qui a assuré que le patriarche ne veut pas que l’on pense que ce sont ses discours qui ont mené au redéploiement syrien. Quant au député du Kesrouan Farid el-Khazen, il a reconnu le côté positif de ce redéploiement, qui ne résume toutefois pas à lui seul, selon lui, les relations libano-syriennes. «Il reste beaucoup de points à développer et à assainir. Sans pour autant retirer à cet événement – le départ de Baabda et de Yarzé notamment – son importance», a-t-il souligné. En affirmant respecter le point de vue du général Michel Aoun – qui avait, la veille, parlé de «ruse», sans le partager et sans vouloir le commenter. D’autre part, et tandis que l’ancien Premier ministre Omar Karamé déclarait que le redéploiement syrien est intervenu «après que la campagne contre la présence des forces de Damas s’est calmée», le ministre des Déplacés Marwan Hamadé estimait pour sa part que cet événement était «une victoire, tant pour le Liban que pour la Syrie et non une victoire sur ces deux pays». Ce redéploiement, a-t-il ajouté, est un facteur «important et positif à tous les points de vue, et qui confirme bien que cette présence militaire est légale et provisoire». Moawad, Issa el-Khoury et le mufti de la Békaa... Quant à la députée de Zghorta Nayla Moawad, elle a commenté hier l’allègement des troupes syriennes au Liban entamé jeudi par les termes suivants : «Ce redéploiement est accueilli de prime abord avec satisfaction par tous les Libanais soucieux d’établir les meilleures relations fraternelles entre les deux pays sur base de la préservation de la souveraineté, de l’indépendance et de la liberté de décision» des deux pays. «Nous aspirons à une poursuite de cette opération conformément à l’accord de Taëf et sur base d’une coopération entre les deux gouvernements libanais et syrien», a ajouté Mme Moawad. Avant de mettre l’accent sur «le maximum de solidarité et de coopération libano-syriennes, pour que les deux pays puissent faire face aux défis auxquels ils sont confrontés en cette étape critique». Le député de Bécharré Kabalan Issa el-Khoury a estimé que le redéploiement prouve une nouvelle fois «les vertus d’un dialogue calme». Mettant l’accent sur l’importance d’un accord entre les dirigeants libanais et syrien, comme sur celle d’une entente stratégique avec Damas, le doyen de la Chambre a souhaité qu’«il y ait encore d’autres étapes politiques ou militaires et qui s’inscriront dans le cadre de l’intérêt des deux pays, celui du dialogue comme de l’entente entre les Libanais. Nous attendons également le jour où les deux gouvernements étudieront tous les accords existant entre Beyrouth et Damas pour les débarrasser de toutes lacunes ou autres injustices», a-t-il souligné. Même son de cloche chez Gebrane Tok, qui a salué le redéploiement, y voyant «une conséquence naturelle de la coordination entre les deux pays». Nabil de Freige, pour sa part, a déclaré que ce redéploiement vient compléter celui commencé au printemps 2000 «et qui s’était interrompu à cause de développements survenus sur les scènes régionale et locale : le retrait israélien, la mort du président Assad et la transition avec son fils, etc.»... Le député de Beyrouth a exhorté le pouvoir comme le gouvernement des deux pays à œuvrer pour un renforcement des relations bilatérales. «C’est-à-dire en comblant les lacunes dont parlait Bachar el-Assad au cours de son discours d’investiture», a-t-il affirmé. Le mufti de Zahlé et de la Békaa Khalil el-Meiss a, quant à lui, estimé que le redéploiement des forces syriennes était «une sage décision. Le Liban et la Syrie l’ont prise afin de renforcer le redressement d’un État libanais fort – une chose à laquelle tient la Syrie, en vertu de l’application de l’accord de Taëf. Ce redéploiement vient clouer le bec à toutes les attaques contre l’armée syrienne dont les sacrifices pour préserver l’unité du Liban et son indépendance ont été immenses», a-t-il estimé. L’ancien secrétaire général du Parti communiste libanais Georges Haoui a qualifié lui aussi le redéploiement d’étape positive. «Ceci prouve le sens des responsabilités dont peuvent se prévaloir les dirigeants syriens, tout comme leurs bonnes dispositions à l’égard de toute demande ou proposition visant à consolider la paix civile libanaise, ainsi que l’unité du Liban», a-t-il indiqué. Le PNL : Trop tôt pour un avis définitif... «Il est trop tôt pour que l’on se permette de donner un avis définitif sur le redéploiement syrien». Et le communiqué publié hier par le Parti national libéral (PNL) de justifier ce refus en expliquant que ce redéploiement est intervenu «en retard», et qu’il est partiel. Comparé notamment à ce qui a été décidé depuis des décennies, a précisé le PNL, tout en affirmant que «tout cela pose plus d’un point d’interrogation en ce qui concerne le timing et les buts» de cet événement. Autre raison avancée par le communiqué : «L’annonce officielle du redéploiement a surpris tout le monde, les autorités politiques et les observateurs inclus». Et reconnaissant que l’initiative est «positive», le PNL espère toutefois qu’elle sera «de bon augure concernant l’évolution de la relation entre les deux pays. Notamment au niveau des droits du Liban en matière de souveraineté, d’indépendance et de libre décision», souligne le communiqué. «Nous aurions souhaité que ce redéploiement s’inscrive dans le cadre d’un calendrier-programme sur la base d’un retrait complet. Ce qui permettra l’établissement de relations équilibrées en partant de l’arrêt de l’immixtion syrienne dans les affaires libanaises internes, tout comme de la reconnaissance effective par Damas de l’entité définitive du Liban, de ses spécificités, ainsi que de son message», conclut le communiqué.
Au deuxième jour de la poursuite du redéploiement syrien au Liban, les réactions ont été nombreuses – la majorité d’entre elles venant de la part de responsables chrétiens. Toutes en ont, naturellement, relevé le côté positif, en insistant, à l’instar de Farès Souhaid ou de Nayla Moawad, sur la nécessité de voir cette opération se poursuivre. «Ce n’est que le...