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Actualités - CHRONOLOGIES

Commémoration - Le patriarche déclare qu’il n’y avait aucune accalmie avant son départ pour Rome - Sfeir : « La canonisation d’une sainte renforce - la foi des croyants en Dieu et en leur cause

Dans le couvent appartenant à l’Ordre libanais mariamite à Rome où il réside durant son séjour à Rome pour la canonisation de sainte Rafqa (qui a eu lieu dimanche), le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, assure, dans une interview accordée hier à L’Orient-Le Jour et au an-Nahar, qu’un événement de cette taille «devrait renforcer la foi des croyants en leur Dieu, en leur patrie et en la justesse de leur cause pour la revendication de leurs droits légitimes». Bien qu’il ait plus d’une fois, au cours de cette visite, tenu des propos fermes sur la nécessité de restituer au Liban son indépendance et sa souveraineté, «malgré la volonté de certains de ses fils» ainsi qu’il l’a déclaré dimanche lors du déjeuner de l’Ordre maronite, le patriarche a cependant nié avoir durci le ton «à l’étranger» ou d’avoir décidé d’une accalmie avant son voyage à Rome. «Le ton monte ou baisse, mais le message reste le même», a-t-il affirmé. Comment évaluez-vous cette visite aux plans national et religieux ? «Je pense que la canonisation d’une religieuse du Liban représente un grand événement qui devrait provoquer un approfondissement de la foi des croyants. C’est apparemment ce qui est arrivé, à Rome comme au Liban. En effet, les Libanais venus de la mère-patrie et surtout des pays de l’émigration ont afflué en grand nombre vers la capitale italienne, participant aux cérémonies, communiant et priant, ce qui constitue en soi un signe positif. Nous avons appris également que les foules s’étaient rendues aux couvents Mar Semaan, de Aïto (Liban-Nord), et Saint-Joseph de Jrabta où la sainte est enterrée. Des processions nocturnes se sont déroulées avec des prières et des bougies allumées. C’est un signe que les fidèles comptent plus sur Dieu que sur les hommes et c’est ainsi que cela devrait être. Le Liban passe par des difficultés et je suis convaincu que le Ciel viendra à son secours. Nous espérons que les prières ne s’interrompront pas et que l’on continuera à s’en remettre à Dieu plutôt que de compter sur les hommes, puisque Lui seul peut les guider pour qu’ils obtiennent leurs droits légitimes». Le pape a fait à deux reprises le rapprochement entre la vie de souffrances de sainte Rafqa et les crises du Moyen-Orient. Qu’en pensez-vous ? «Les événements sanglants et tragiques qui secouent aujourd’hui le Moyen-Orient ne sont un secret pour personne. Tous les jours, de nouvelles victimes tombent. Les populations vivent dans une inquiétude constante. Tout cela ne peut que préoccuper le Saint-Père. Les points communs entre ce drame et la vie de sainte Rafqa ne manquent pas, puisqu’elle aussi a passé ses jours dans la souffrance. Nous espérons que ces crises prendront fin au Liban et au Moyen-Orient, que la paix reviendra, que les peuples recouvreront leurs droits et que la situation dans notre pays reprendra son cours normal. La population a besoin de vivre dans la tranquillité et dans la paix». Certains observateurs notent que le ton de vos discours est monté depuis que vous vous trouvez hors du pays (en référence à certaines de ses paroles particulièrement sévères prononcées lors de son séjour à Rome). Est-ce là une coïncidence ou bien aviez-vous décidé d’une accalmie avant votre départ ? «Le ton a beau monter ou baisser, le message reste le même : que le Liban retrouve toutes les constantes sur lesquelles il est bâti, que sa population vive en paix et dans la tranquillité, que le pays se libère de ses liens et qu’il retrouve sa souveraineté, sa libre décision et son indépendance totale. Sans oublier, toutefois, qu’il est de l’intérêt du Liban et de la Syrie de maintenir entre eux une coopération étroite, mais sur des bases claires et applicables». À quoi vous attendez-vous après l’événement qu’aura représenté la canonisation de sainte Rafqa ? «Nous espérons que d’autres Libanais seront canonisés. L’Ordre maronite compte présenter le dossier du frère Estéphan Nehmé (un religieux dont le corps a été retrouvé intact et à l’intercession duquel certains déclarent avoir été guéris). Il est indubitable que les saints donnent de l’espoir aux croyants». Et sur le plan politique ? «(Rires) Mais sainte Rafqa n’était pas une figure politique ! En fait, il faut toujours espérer que Dieu est amour, qu’il n’abandonne pas ses fidèles et qu’il les aide à obtenir leurs droits légitimes. Il est certain que cette canonisation renforcera la foi des croyants en Dieu, en leurs droits, en eux-mêmes et dans les autres, et dans une paix durable au Liban». Le patriarche Sfeir regagne le Liban aujourd’hui, après cinq jours passés à Rome à l’occasion de la canonisation de la nouvelle sainte libanaise, lors d’une cérémonie célébrée dimanche dernier par le pape Jean-Paul II et au cours de laquelle quatre autres bienheureux italiens ont été proclamés saints.
Dans le couvent appartenant à l’Ordre libanais mariamite à Rome où il réside durant son séjour à Rome pour la canonisation de sainte Rafqa (qui a eu lieu dimanche), le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, assure, dans une interview accordée hier à L’Orient-Le Jour et au an-Nahar, qu’un événement de cette taille «devrait renforcer la foi des croyants en...