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Actualités - INTERVIEWS

RENCONTRE - Il soutient et promeut des films d’Australie et de Nouvelle-Zélande - Bernard Bories : un cinéma autre, un autre cinéma

Dans le cadre du Festival Cannes Junior, le président du Cinéma des Antipodes, Bernard Bories, est venu de Paris pour soutenir deux films : Amy de Nadia Tass, une comédie musicale australienne, et Le prix du lait de Harry Sainclair, un conte de fées loufoque, néo-zélandais. Ces deux longs-métrages ont été accueillis par le public de Cannes Junior avec le même enthousiasme. Le prix du lait a remporté le Grand Prix Beyrouth 2001 tandis qu’Amy décrochait le Grand Prix 1999 au Festival de la Croisette. Basé à Paris, le Cinéma des Antipodes est né «par passion, pour faire découvrir les cinémas d’Australie et de Nouvelle-Zélande qui, même s’ils ont quelques grands noms connus de par le monde, ne sont pas encore reconnus en tant qu’entité, indique Bernard Bories. Si on demande à quelqu’un de citer des films australiens ou néo-zélandais, il aura du mal à en trouver d’autres que “Mad Max” ou “Crocodile Dundee”. Par contre, quand on cite des films comme “Shine, Babe”, “Priscilla” ou “Muriel”, les gens reconnaissent qu’ils sont spéciaux. Ils perçoivent tout de suite que ce ne sont pas des films américains ni britanniques, mais ont du mal à définir ce quelque chose de différent». Bernard Bories essaye donc de faire connaître, à travers des échanges et des partenariats avec des festivals internationaux, tous les films australiens ou néo-zélandais qui ne sont pas connus et qui n’ont pas facilement accès à la distribution, que ce soit en France ou ailleurs. Depuis la création de l’association en 1995, plusieurs événements ont été organisés. Parmi les toutes premières manifestations, un panorama du film australien à Chambéry dans le cadre du Festival des histoires vraies, et un autre du cinéma australien et néo-zélandais en collaboration avec L’Étrange festival à Paris. Le Cinéma des Antipodes, c’est aussi une présence régulière, chaque année, sur la Croisette (avec une session Cinéma des Antipodes au Forum du Festival de Cannes), et un partenariat avec d’autres festivals. «J’aime beaucoup défendre les jeunes cinéastes et les cinéastes en devenir, et j’aime travailler avec le médium court-métrage et avec les écoles de cinéma», affirme Bernard Bories. C’est ainsi que le Cinéma des Antipodes collabore, entre autres, avec le Festival du film de court-métrage de Clermont-Ferrand. En 1999, Bories créé une Rencontre internationale du Cinéma des Antipodes à Saint-Tropez. «C’est un festival annuel, précise-t-il. Une première édition compétitive a eu lieu en 2000, et la prochaine a été fixée du 15 au 21 octobre 2001». Enfin, le Cinéma des Antipodes organise régulièrement, à l’ambassade d’Australie à Paris, des programmations de films australiens et néo-zélandais, dont beaucoup de premiers films et de films de jeunes réalisateurs, courts-métrages et documentaires, «pour essayer d’ouvrir un peu ces cinémas à d’autres cultures». Un cinéma qui dénonce Justement, quelles sont les particularités des cinémas australien et néo-zélandais? «J’aime bien définir ces cinémas comme une sorte de croisement entre le cinéma américain (pour sa qualité technique, son montage souvent très rapide, son aspect divertissant) et le cinéma européen pour les sujets abordés, pour son intimisme, sa critique souvent très juste et même parfois très féroce de la société, et sa mise en exergue des problèmes parfois fondamentaux, répond Bernard Bories. Je pense que le cinéma aborigène met vraiment le doigt là où il y a des problèmes. Avec une double lecture. Ce sont des films qui souvent peuvent être presque qualifiés de films commerciaux mais où le deuxième niveau de lecture peut être parfois d’une férocité extrêmement forte, d’un regard critique violent, toujours parsemé d’un humour très noir qui pique de manière très précise au niveau du cœur et de l’intellect du spectateur. Avec peut-être une férocité plus grande et un aspect déjanté encore plus fort du côté néo-zélandais». Bernard Bories cite par exemple la Néo-Zélandaise Jane Campion, la première femme à avoir reçu la Palme d’or à Cannes, «qui a réalisé des films très dérangeants, qu’on apprécie ou pas, mais qui soulignent des problèmes et les font ressortir de manière originale». Ou encore le Néo-Zélandais Peter Jackson, qui a débuté avec des films «complètement allumés» puis qui est passé à des films plus intimistes. «Il fait partie des réalisateurs qui sont partis aux États-Unis pour tourner avec plus de moyens, mais qui ont gardé le lien avec leur pays d’origine et qui sont revenus tourner chez eux», poursuit Bories. En effet, son adaptation du Seigneur des anneaux, attendue par le monde entier, a été tournée en Nouvelle-Zélande avec des acteurs australiens et néo-zélandais. «C’est une volonté de sa part de faire travailler son économie et de rester chez lui, dans sa culture, et cela est une autre caractéristique de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Beaucoup de cinéastes déménagent leurs talents aux États-Unis, mais la plupart d’entre eux gardent le contact avec leur pays d’origine et reviennent de temps en temps y faire un film qui leur tient vraiment à cœur et qui est profondément ancré dans leur continent». Des films comme ceux que Bernard Boris essaye de semer à travers le monde. Pour apporter au cinéma mondial un regard neuf, intéressant, enrichissant.
Dans le cadre du Festival Cannes Junior, le président du Cinéma des Antipodes, Bernard Bories, est venu de Paris pour soutenir deux films : Amy de Nadia Tass, une comédie musicale australienne, et Le prix du lait de Harry Sainclair, un conte de fées loufoque, néo-zélandais. Ces deux longs-métrages ont été accueillis par le public de Cannes Junior avec le même enthousiasme. Le prix du...