INITIATIVE - Un projet francophone ouvert à tous - Un café-théâtre s’il vous plaît !

«Café-crème, café-théâtre» est un projet d’écriture et de théâtre francophones ouvert à tous. «Il vise à explorer ou plutôt reexplorer une nouvelle dimension du théâtre de ville, celui qui va à la rencontre de la cité et apprend à interagir autrement avec son public», souligne Roland Barbar, coordonnateur du projet. Cette initiative s’adresse à tous les auteurs, acteurs et metteurs en scène, les jeunes en particulier, et les invite à créer en marge du théâtre conventionnel. Au total, près d’une dizaine de pièces courtes (15 minutes approximativement) seront sélectionnées et présentées au public à partir du mois d’octobre, dans le cadre de ce projet qui s’étale sur une année. «Au Liban comme ailleurs, le café a toujours été un lieu de rencontre, un espace de partage, poursuit le jeune astrophysicien (eh oui, c’est sa formation). «Aujourd’hui, les cafés se multiplient, évoluent et peignent notre société. Le théâtre, espace de liberté et de créativité. Le café, espace de dialogue et de diversité. Théâtre de café, liberté du dialogue : café-théâtre». «Au Liban, plus qu’ailleurs, le café est avant tout un théâtre où se jouent des scènes de vie. Le café-théâtre, c’est le théâtre qui va à la rencontre de son public et provoque l’échange», insiste-t-il. La participation se fait individuellement ou par équipe et doit assurer les trois phases suivantes: l’écriture, la mise en scène et l’interprétation. Les auteurs doivent remettre leurs textes, avant le 31 juillet, dans une boîte posée au bureau «Accueil» du CCF. Les écrits seront alors examinés par un comité de lecture composé d’auteurs francophones de l’associations Écritures vagabondes. Ces auteurs de différentes nationalités étaient en résidence d’écriture au Liban (Byblos) dans le cadre du projet «Écrits nomades», en mai-juin 2000. Également membres du jury : Paul Mattar et Roger Assaf. Dix pièces courtes seront retenues. Les présentations débuteront à partir d’octobre dans trois cafés : deux à Beyrouth (Hamra et Achrafieh) et un troisième à Jounieh. Le Salon du livre Lire en français et en musique est l’un des moments forts du projet. En effet, en partenariat avec le CCF, un certain nombre de pièces café-théâtre seront présentées au café littéraire du Salon. Elles seront suivies de débats. «Les textes retenus seront disponibles sur notre site Internet», indique Roland Barbar. Sur ce même site, on trouvera une galerie visuelle de photos retraçant les différentes étapes du projet, et régulièrement remise à jour. Ce site sera un véritable forum, où le public réagit, avant et après les présentations. Le public sera amené à désigner la meilleure pièce. Cette pièce sera défendue à l’étranger. Afin de prolonger l’esprit de ce projet au-delà des présentations, une exposition itinérante de photographies sera mise en place. «Beyrouth 2001 se met à l’heure francophone, alors les mots “échange”, “dialogue” et “culture” sonnent comme une invitation. Et l’on se rendra au café et l’on verra du théâtre interactif», affirme Barbar avant de conclure : «Ce projet se veut non pas une manifestation culturelle, mais plutôt une action durable, un pas vers une nouvelle tendance qui intègre la société et présente la culture comme un dialogue ouvert, interactif avec tous plutôt qu’un moyen réservé à une élite».