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Actualités - COMMUNICATIONS ET DECLARATIONS

Crise régionale - Damas n’exclut pas de nouvelles frappes israéliennes contre le Liban - Chareh : « Toute atteinte aux relations libano-syriennes nous contrarie »

La Syrie prend très au sérieux les menaces israéliennes qui lui ont été récemment adressées. Les propos du chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh à Beyrouth en attestent sans doute plus que la visite du ministre syrien, d’autant que celle-ci était déjà prévue depuis une dizaine de jours. M. Chareh, qui n’a pas exclu de nouvelles frappes contre le Liban, s’est fait presque menaçant en affirmant que si Israël tente de changer les règles de jeu au Liban, Damas imposera les siennes. Il a dans le même temps plaidé en faveur d’un renforcement des rapports libano-syriens, soulignant que la Syrie «ne permettra aucune atteinte» à ses relations avec le Liban. C’est donc un double message que le chef de la diplomatie syrienne a lancé à partir de la capitale libanaise. Le premier s’adresse à l’État hébreu qui avait mis en garde mercredi la Syrie contre de nouvelles attaques anti-israéliennes à partir du Liban-Sud, et le deuxième semble destiné aux Libanais qui réclament inlassablement un départ des troupes syriennes et un rééquilibrage des rapports avec Damas. M. Chareh est arrivé dans la matinée à Beyrouth, à bord d’un avion privé syrien, porteur d’un message verbal du président Bachar el-Assad à son homologue libanais, le général Émile Lahoud. Le président a eu un entretien en tête-à-tête avec M. Chareh, puis les chefs du Parlement, du gouvernement et de la diplomatie se sont joints à eux. Les dirigeants libanais et syriens ont poursuivi leurs concertations à la table du déjeuner. Seul M. Hariri n’y a pas pris part en raison d’un engagement préalable avec la délégation de la Berd. Plus tard, M. Chareh a tenu une conférence de presse dans laquelle il a confié aux journalistes présents que le message qu’il a porté au président Lahoud «concerne tous les sujets auxquels vous pouvez penser et qui intéressent les gouvernements des deux pays» et que ses entretiens à Baabda l’ont «énormément rasséréné». «Nous avons discuté de toutes les possibilités (…) après l’agression israélienne contre une position syrienne (la station-radar de Dahr el-Beidar) et notamment de la possibilité que cela se répète» Le ministre syrien s’est montré évasif en répondant à plusieurs questions de la presse, notamment en ce qui concerne les moyens de riposte libano-syriens aux menaces israéliennes et les motifs du retour précipité du président Assad qui avait écourté mercredi une visite officielle en Égypte. Prié de préciser si un plan militaire libano-syrien est prévu pour répondre à une éventuelle attaque israélienne contre des positions militaires syriennes au Liban, M. Chareh a répondu : «Israël se comporte de manière agressive et impulsive, comme il le fait quotidiennement en Palestine. Pour notre part, nous résistons et nous maintenons un grand sens de la retenue et des responsabilités. Mais en même temps nous n’accepterons pas d’être humiliés et de nous soumettre au bon vouloir israélien. Si Israël tente de changer les règles de jeu (au Liban), nous imposerons nos propres règles. Le temps joue en notre faveur». Il a répété ce même point après avoir été prié de commenter l’attentat qui s’était récemment produit au Golan et de dire si cette opération constitue le début d’opérations de résistance dans cette région : «Je ne peux pas dire si c’est le début ou la fin (d’opérations de résistance) mais ce n’est pas Israël qui impose les règles du jeu». Et au journaliste qui lui faisait remarquer qu’il semblait confiant dans la capacité de la Syrie à riposter alors qu’elle est soumise à des pressions et qu’elle ne bénéficie pas d’aides internationales, il a déclaré que Damas «bénéficie de l’appui de son peuple sans lequel elle ne peut pas réussir, même si elle obtient des aides extérieures, et du soutien des Arabes (…) et je voudrais ajouter que notre économie est solide». Auparavant, à la question de savoir si le président Assad a écourté mercredi sa visite en Égypte en raison de «menaces israéliennes», M. Chareh a répondu : «Les menaces israéliennes ne sont pas nouvelles. Depuis sa création, Israël profère des menaces». Il a aussi démenti les informations de presse faisant état de divergences entre M. Assad et son homologue égyptien Hosni Moubarak. De bonnes sources, on a indiqué que le ministre syrien a expliqué devant ses interlocuteurs que rien de dramatique ne s’est produit pour que le président syrien regagne précipitamment Damas mais que l’annonce du retour a été mal gérée par la presse. Avec ses interlocuteurs, le chef de la diplomatie syrienne a affirmé avoir discuté des «moyens de soutenir l’intifada et de stimuler la solidarité arabe ainsi que de la gravité de la situation dans la région où Israël tente de tuer le processus de paix». Après avoir souligné que le gouvernement d’Ariel Sharon est «dangereux pour la sécurité et la stabilité» du Moyen-Orient, il a déclaré avoir discuté avec le chef de l’État des relations bilatérales. «Nous avons trouvé qu’un rapprochement supplémentaire entre les deux pays aux niveaux économique, culturel, politique et social est susceptible de renforcer la cohésion nationale aussi bien au Liban qu’en Syrie. Il ne faut pas prendre à la légère les relations privilégiées entre les deux pays et leur impact sur la sécurité et la stabilité de la région. Voilà pourquoi, en Syrie, nous sommes particulièrement attachés à ces relations et nous ne permettrons pas qu’elles soient sujettes à un déséquilibre. Toute atteinte à ces relations nous contrarie. Tous les Libanais sont nos frères». Notons enfin qu’en soirée, le chef de la diplomatie syrienne était toujours à Beyrouth. Il devait subir une série d’examens médicaux de routine.
La Syrie prend très au sérieux les menaces israéliennes qui lui ont été récemment adressées. Les propos du chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh à Beyrouth en attestent sans doute plus que la visite du ministre syrien, d’autant que celle-ci était déjà prévue depuis une dizaine de jours. M. Chareh, qui n’a pas exclu de nouvelles frappes contre le Liban, s’est...