Coopération - Priorité à l’éducation et à l’eau potable - Inauguration des nouveaux bâtiments du Centre culturel français à Nabatiyeh

L’ambassadeur de France au Liban Philippe Lecourtier a présidé hier la cérémonie d’inauguration des nouveaux bâtiments de l’antenne de Nabatiyeh de la Mission culturelle française au Liban, en présence d’un parterre de personnalités politiques et diplomatiques. «Il est hautement symbolique qu’aujourd’hui, deux semaines exactement avant la célébration du premier anniversaire de l’évacuation israélienne, la France renforce sa présence dans cette région en inaugurant les nouveaux locaux de son Centre culturel de Nabatiyeh», a déclaré l’ambassadeur de France, dans une allocution de circonstance. «En dehors de ses activités classiques, a poursuivi M. Lecourtier, le centre effectue un très important travail de formation pédagogique auprès des instituteurs et des professeurs de la région. Dès la fin mai 2000, nous sommes allés à la rencontre des enseignants de l’ex-zone occupée, avec lesquels nous n’avions pas eu de relation directe pendant plus de vingt ans. Nous avons constaté que leurs attentes étaient grandes et qu’un effort particulier était nécessaire pour leur permettre de rattraper un retard dû à un si long isolement. Un plan d’intervention pédagogique et linguistique en faveur des établissements scolaires de la zone libérée a été élaboré, en concertation avec les autorités libanaises». «Bien sûr, a conclu M. Lecourtier, notre rôle est de diffuser la culture française, mais aussi de mettre en valeur les productions culturelles locales, en donnant un contenu pratique à ce qu’on appelle le dialogue des cultures (…). Comme le disait le président Jacques Chirac à l’occasion de la réouverture de la Résidence des pins, la francophonie fait partie du patrimoine libanais. C’est l’occasion offerte aux Libanais de faire rayonner davantage encore cette culture arabe qui est la leur». Installé dans une villa restaurée, le Centre culturel français sera dirigé par Mlle Virginie Constans. Dans un entretien avec les correspondants de presse, en marge de la cérémonie, l’ambassadeur de France a précisé que la France a privilégié deux domaines d’intervention au Liban-Sud : l’éducation et le réseau hydraulique. «Toutes les études faites ont mis en évidence l’importance de l’éducation, a notamment dit M. Lecourtier. Vous connaissez les Libanais. Si l’éducation n’est pas bonne, les gens ne restent pas. Ils veulent avoir une bonne éducation». «Le deuxième domaine d’intervention, a ajouté M. Lecourtier, c’est l’eau potable. Les réseaux sont en très mauvais état. Cela fait des années qu’ils ne sont pas entretenus. Il faut donc les reconstituer, et c’est plus difficile, car il faut travailler en coopération avec les services officiels : il y faut l’accord du gouvernement et des municipalités, qui n’existent pas dans les zones libérées, en attendant les élections de septembre. Il existe un troisième domaine d’intervention : la santé. Là, c’est très compliqué. Il faut qu’il y ait des hôpitaux libanais. Nous ne pouvons les remplacer. Il faut que l’État prenne en charge les hôpitaux de Marjeyoun et de Bint-Jbeil», a conclu le diplomate.