Sous-traiteurs et maltraités

S’il pouvait exister une Palme de la sous-traitance, c’est bien les Arabes qui la rafleraient. Espère un peu ! Pourquoi se taper un boulot barbant, tant qu’il peut se trouver un lèche-croupion rase-moquette toujours prêt à se faire barber à ta place ? Chez nous, la sous-traitance traîne sa latte depuis les années 70. C’était bien avant le paradis syrien. L’époque de l’occupation Frangiiste puis Sarkissienne. Il avait fallu sous-traiter auprès des frérots pour faire la peau à Arafat et ses lavedus enkeffillotés. Puis tant qu’à faire, continuer à les amortir en faisant cogner tantôt sur les chrétiens, tantôt sur les musulmans. Un coup à l’Est, un coup à l’Ouest. Une dérouillée mémorable où, tour à tour, chacune des tribus libanaises en avait pris pour son grade. Les Israéliens étaient venus entre-temps pour la même sous-traitance : embarquer Arafat sur un rafiot avec le V de la victoire. Mission accomplie, bon débarras. Mais la facture était salée : une occupation de 22 ans. Patients comme Job, les Syriens donnaient le temps au temps, pendant que Sharon donnait le temps aux tanks. Aujourd’hui, la sous-traitance est confinée au Liban-Sud : Damas y sous-traite auprès des barbus la guerre qu’il ne veut pas mener sur le Golan ; et notre gouvernement sous-traite auprès de la Finul le grand ménage dans les villages qu’il est infoutu de torcher. Résultat : un bras d’honneur historique de Kofi Annan et des Casques bleus qui bientôt iront bronzer sous d’autres cieux. Entre sous-traiteurs et sous-traités, les maltraités la bouclent et sont résignés. Le pire, c’est que dans les hautes sphères y en a qui font la gueule et crient au complot. Nous sommes tous dans le caniveau et il se trouve encore des ahuris pour regarder les étoiles…