Les animateurs sociaux : « Une profession - d’aujourd’hui pour construire demain »

Sous le haut patronage de M. Ghassan Salamé, ministre de la Culture, et en présence de divers représentants des ministères des Affaires sociales, de l’Éducation et de l’enseignement supérieur, de la Jeunesse et des sports, de l’Environnement, le département «Animation sociale de l’École libanaise de formation sociale», de l’Université Saint-Joseph, a organisé il y a quelques jours la «Journée nationale de l’animateur social». Cet événement visait à promouvoir la profession de l’animateur social, à sensibiliser à la formation suivie et à lancer un regroupement professionnel d’animateurs sociaux. Le père Sélim Abou, recteur de l’Université Saint-Joseph, et un représentant du ministre de la Culture ont évoqué à cette occasion le rôle et la mission de l’animateur social. «L’action sociale-formation, animation, travail en communauté relève autant du socio-économique que du culturel, et c’est en cela que votre activité revêt un intérêt particulier pour un ministère de la Culture en cours d’édification et d’institutionnalisation», a précisé le représentant de M. Salamé. «L’animateur social a pour vocation de redonner une âme à la société, en l’occurrence à travailler à la reconstruction du tissu social libanais déchiré par 25 années d’épreuves multiformes ; au renforcement des solidarités au niveau de la famille et du quartier, du village ou de la ville, de la nation comme telle ; à la libération de l’expression et de l’échange ; des relations et des interactions», a affirmé le père Abou. C’est ensuite sous la forme d’une exposition assez originale que fut expliquée la tâche difficile de l’animateur social. Étalée sur trois étages, l’exposition explique, dans un premier temps, le travail de l’animateur à travers des instruments et outils de travail qu’utilise au quotidien l’animateur social, dans une deuxième partie, à sensibiliser les jeunes sur la formation en animation sociale et, dans un troisième point, à prendre connaissance avec certaines expériences professionnelles, fruit d’un long travail sur le terrain. « Instruments de l’animateur » Neuf activités principales étaient représentées dans le hall d’entrée de l’ELFS sous forme de dessins, de schémas et d’animations. Neuf outils de travail permettant à l’animateur de se fixer des lignes de conduite assez rigoureuses et qui répondent à un champ d’action où divers domaines sont mis en valeur. Parmi tous ces outils, figure celui où l’animateur est amené à développer la créativité, à favoriser l’expression du public et à susciter des débats sur des problèmes collectifs, c’est le domaine des arts plastiques. «L’animateur et le théâtre» a pour but de favoriser l’expression par le théâtre forum ou «théâtre de l’opprimé». Il s’agit pour l’animateur de promouvoir les traditions théâtrales et d’initier à la culture du spectacle à travers le théâtre de rue. «L’Aménagement des espaces habités» : cet outil permet entre autres à l’animateur de sensibiliser les populations à l’aménagement de leur cadre de vie et à renforcer les liens de proximité et de voisinage. La culture doit permettre à l’animateur de développer la production de formes d’expression culturelle, de diffuser la culture et de promouvoir les rencontres interculturelles et intergénérationnelles. « Formation en animation sociale » «C’est une belle formation qui nous ouvre pas mal de portes. Le champ d’action au Liban est assez large, il y a beaucoup à faire», précise Dolly el-Kassis, animatrice et étudiante en troisième année. C’est au premier étage que l’on découvre le métier et la formation d’animateur social à travers des expositions interactives ou des rencontres et échanges avec des étudiants et enseignants, ou encore à travers des jeux organisés par l’espace d’animation permanente. La formation de l’animateur est de trois années complétées par des stages professionnels obligatoires afin de bien assimiler les différentes techniques de travail sur le terrain. « Carrefour des pratiques professionnelles » Au deuxième étage du bâtiment de l’ELFS, c’est le côté professionnel qui est représenté. Outre l’exposition de livres et revues sur l’animation sociale, le visiteur a droit à une exposition interactive sur la profession. Il s’agit là de prendre connaissance avec le travail effectué sur le terrain par des professionnels en la matière et de comprendre en quoi consiste la tâche de l’animateur qui est, en réalité, toujours tournée vers autrui. «Une profession d’aujourd’hui pour construire demain». C’est la devise de l’ELFS. C’est en ces termes qu’elle résume l’objectif principal de l’animateur social «qui assure essentiellement une fonction de promotion en favorisant les interactions au sein des groupes et en développant les potentialités collectives».