Liban-USA - Le rapport américain - sur le terrorisme n’est - « pas crédible », affirme le Hezbollah

Le Hezbollah a jugé hier que le rapport annuel de Washington sur le terrorisme dans le monde, publié lundi, n’avait aucune «crédibilité» puisqu’il garde le mutisme sur le «terrorisme sioniste» dans les territoires palestiniens. Le rapport «adopte le point de vue du gouvernement israélien et qualifie de terroristes les Palestiniens qui luttent pour leur survie et leur terre, alors qu’il passe sous silence les massacres quotidiens des enfants (...), le dynamitage de maisons et les bombardements quotidiens» des Israéliens, relève la formation intégriste dans un communiqué. «En passant sous silence le terrorisme sioniste, perpétré avec l’aval américain, le rapport perd toute valeur et toute crédibilité», ajoute le Hezbollah. «Tenter de donner une coloration terroriste au Hezbollah et défigurer son image montre à quel point Américains et sionistes craignent l’action de la résistance, qui a prouvé que négocier ou céder aux pressions était stérile, comme l’ont compris les héros de la résistance actuelle en Palestine», poursuit le communiqué. Le Hezbollah critique par ailleurs le fait que Washington ait qualifié d’«otages» les trois militaires israéliens qu’il a capturés en octobre dans le secteur des fermes de Chebaa, pour les échanger contre une vingtaine de Libanais toujours détenus en Israël, certains sans jugement. «Le gouvernement américain semble avoir oublié que les héros détenus dans les geôles sionistes luttaient pour la libération de leur terre occupée alors que les soldats de l’envahisseur, capturés sur une terre libanaise occupée, ne sont pas des otages mais des agresseurs», déclare-t-il. Le rapport américain, qui porte sur l’année 2000, souligne que le Hezbollah «a continué à constituer une menace terroriste significative pour les intérêts américains dans le monde à partir de ses bases au Liban», tout en notant que la formation intégriste ne s’en est plus prise à des objectifs américains au Liban depuis 1999. Le rapport estime, en outre, que le gouvernement libanais ne disposait pas «tout au long de l’année du contrôle de certaines régions du Liban, englobant des parties de la Békaa, la banlieue sud de Beyrouth, les camps de réfugiés palestiniens et la région frontalière dans le Sud», et évoque «la facilité avec laquelle des armes et des explosifs peuvent être obtenus». «Cela, ajoute le texte, favorise l’éclosion d’un environnement propice à des actes de violence et de terrorisme». Le document du département d’État relève d’autre part que le gouvernement libanais, qui «déclare soutenir les activités de la “Résistance” sur l’ensemble de ses frontières avec Israël, ne dispose que d’une influence limitée sur le Hezbollah et sur les groupes radicaux palestiniens». Au sujet des quatre Israéliens détenus depuis l’automne par le Hezbollah, le département d’État écrit : «Le Hezbollah a kidnappé un Israélien non-combattant qu’il a probablement attiré lui-même au Liban sous de faux prétextes. Ce parti utilise des otages, et parmi eux trois soldats israéliens, pour en faire une monnaie d’échange contre des prisonniers libanais en Israël».