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Actualités - ANALYSES

Liban-Syrie - Pour des relations effectivement - privilégiées

Les problèmes qui compliquent les relations libano-syriennes doivent être réglés à tout prix pour que ces relations deviennent effectivement privilégiées. D’ailleurs, les problèmes ne se limitent pas uniquement à la présence militaire syrienne au Liban ou au repositionnement des troupes de Damas ; ils dépassent ce cadre pour englober l’ensemble des relations entre les deux pays. Il est donc essentiel que la question de ces rapports fasse l’objet d’un dialogue entre tous les leaders politiques, économiques et financiers du pays. Seul le président de la République, qui est le dépositaire de la Constitution et le défenseur de la souveraineté, de l’indépendance et de la libre décision nationales et qui, de surcroît, jouit de la confiance absolue de la Syrie, est habilité à entamer ce dialogue avec les parties concernées pour écouter leurs points de vue. Les deux entretiens du chef de l’État avec le cardinal Sfeir, qui doivent être suivis d’un déjeuner au palais présidentiel, pourraient bien constituer le début d’une série de consultations avec les différents leaders libanais dans le dessein de parvenir à un règlement des problèmes qui entachent les relations entre les deux pays. Les résultats de ces consultations serviront à la constitution d’un dossier appelé à être débattu entre les présidents Lahoud et Assad ou à être étudié dans le cadre du Conseil supérieur libano-syrien. Le côté sécuritaire serait alors confié à une commission militaire mixte chargée de définir les points de repositionnement de l’armée syrienne. L’aspect économique et financier des relations entre les deux pays serait confié à une commission mixte d’experts qui serait chargée de revoir les accords déjà conclus pour en amender d’éventuelles clauses préjudiciables aux intérêts de l’une des parties. Une coordination est en fait essentielle au niveau de l’économie, de l’industrie et de l’agriculture pour éviter que les deux pays ne deviennent concurrents. Une fois cette coordination mise au point, les problèmes politiques et militaires ne seront que plus facilement résolus. Le président Lahoud semble à présent convaincu de la nécessité d’ouvrir le dossier des relations libano-syriennes sous ses différents aspects politique, sécuritaire et économique et d’écouter tous les points de vue au cours d’une série de contacts avec tous les leaders du pays. Une fois les différents avis rassemblés, ils seraient discutés en toute objectivité avec le côté syrien, loin de toute déclaration et de tout manifeste intempestifs. Cette série de consultations prendrait environ un mois pour arriver à maturité. Il en faudrait autant pour en discuter avec le côté syrien. Une fois ce dossier clos, c’est-à-dire vers le début de l’été, la situation régionale se serait alors décantée. L’alternative serait une relance du processus de paix du fait des pressions américaines et européennes, ou alors la reprise des activités de la Résistance, entraînant la riposte d’Israël. Dans l’un ou l’autre cas, les relations libano-syriennes devront être revues et la composition du gouvernement libanais sera modifiée en conséquence. Des sources politiques généralement bien informées s’attendent à la reprise des négociations de paix sur l’ensemble des volets, que le calme persiste ou non, car tant les États-Unis que l’Union européenne ne permettront jamais une conflagration généralisée dans la région. Les mêmes sources assurent que des émissaires américains et européens seront bientôt dépêchés dans la région pour reprendre contact avec toutes les parties concernées, dans le dessein de les ramener à la table des négociations. Ces mêmes sources prévoient aussi que les opérations militaires, au cas où elles reprendraient, seront extrêmement limitées et ne serviront qu’à renforcer la détermination de l’Europe et des États-Unis à intensifier leurs efforts.
Les problèmes qui compliquent les relations libano-syriennes doivent être réglés à tout prix pour que ces relations deviennent effectivement privilégiées. D’ailleurs, les problèmes ne se limitent pas uniquement à la présence militaire syrienne au Liban ou au repositionnement des troupes de Damas ; ils dépassent ce cadre pour englober l’ensemble des relations entre les...