Assad critique l’appel de Kofi Annan à la retenue

Le président syrien Bachar el-Assad a critiqué hier l’appel du secrétaire général de l’Onu Kofi Annan à la retenue. «Il est paradoxal d’appeler les Arabes à la retenue au moment où Israël lance des attaques répétées contre eux», a affirmé M. Assad lors d’un entretien téléphonique avec M. Annan. Le président syrien a jugé «étonnant que M. Annan qualifie d’agressions les actions de la résistance et seulement de simple escalade l’attaque israélienne», selon l’agence de presse Sana. «Les fermes de Chebaa, qu’elles soient syriennes ou libanaises, ne sont en aucun cas israéliennes et Israël n’a pas le droit de réagir» aux actions de la résistance, selon M. Assad. Le président syrien a estimé que M. Annan «n’a pas appelé les choses par leur nom et qu’il est impossible de parvenir à la paix en usant de termes généraux». Par ailleurs, la Syrie «se réserve le droit de se défendre contre toute agression», a déclaré lundi un haut responsable syrien cité par l’agence Sana. «La Syrie considère cette agression contre ses forces comme une escalade dangereuse susceptible de déstabiliser la région, (...) un défi à la volonté de la nation arabe. Damas fait assumer à Israël la responsabilité de cet engrenage et se réserve le droit de se défendre contre toute agression», a affirmé ce responsable dont l’identité n’est pas révélée par l’agence. De son côté, le ministre syrien des Affaires étrangères, Farouk el-Chareh, a condamné à Moscou comme «une violation grossière du droit international» et un «tournant dangereux» les raids israéliens contre des cibles militaires syriennes au Liban. Le ministre syrien, arrivé lundi pour une visite de deux jours, a transmis à Vladimir Poutine une invitation à se rendre en Syrie. Le président russe a accepté cette invitation selon M. Ivanov, et invité en retour son homologue syrien Bachar el-Assad à venir à Moscou.