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Actualités - REPORTAGES

Transports – Numéro deux mondial de l’entretien aéronautique - Air France, sur terre comme dans le ciel

«Faire du ciel le plus bel endroit de la Terre». Avec un tel slogan publicitaire, la troisième compagnie mondiale pour le transport des passagers internationaux affiche clairement ses intentions : continuer à détenir une position de premier plan dans un marché certes en développement, mais qui connaît, du fait notamment de la libéralisation du transport aérien, une concurrence de plus en plus rude. Mais, pour une compagnie de la taille d’Air France, la partie ne se joue pas uniquement dans le ciel. Il faut aussi avoir les pieds sur terre. Dans tous les sens du terme. D’où la décision d’Air France de développer ses activités industrielles, au point de devenir un leader mondial de l’entretien aéronautique, offrant ses prestations dans ce domaine non seulement à sa propre flotte, mais aussi à celles d’une centaine d’autres compagnies aériennes de par le monde, parmi lesquelles la MEA. C’est autour de ce thème qu’Air France a organisé récemment un séminaire de presse dans un grand hôtel situé près de l’aéroport Charles de Gaulle à Roissy, en présence de quelque 200 journalistes représentant tant la presse spécialisée que des médias «généralistes» du monde entier, parmi lesquels l’Orient-Le Jour. Les intervenants au cours de cette journée seront : Jean-Cyril Spinetta, PDG d’Air France depuis 1997, Pierre-Henri Gourgeon, directeur général exécutif, Alain Bassil, directeur général-adjoint, branche logistique industrielle, Didier Lux, directeur de la maintenance, Jean Giraud, directeur Assurance Qualité Entretien, Jean-Baptiste Rigaudias, délégué à l’environnement, ainsi que Jacques Gentil, directeur de la maintenance d’une compagnie cliente d’Air France, Air Mauritius. Des avions qui volent et qui devraient être à l’heure, voilà ce que représente en gros, pour le commun des passagers, une compagnie aérienne. Ses autres activités, même lorsqu’elles concernent directement ou indirectement sa sécurité, son environnement, sont passablement ignorées. L’entretien et la maintenance aéronautiques en font partie. Pour M. Spinetta, «ce très grand métier d’Air France, qui s’appuie sur plus de 10 000 personnes et sur un capital de savoir-faire et de compétences tout à fait exceptionnel, ne doit pas rester méconnu». Occupant donc la troisième place dans le monde pour ce qui est du transport des passagers internationaux, et la quatrième pour le fret international, Air France est, à travers sa marque commerciale Air France Industries, le deuxième opérateur mondial d’entretien aéronautique multiproduits, derrière Lufthansa Technik et loin devant SR Technics (Swissair), avec un chiffre d’affaires de 10 milliards de francs (environ 1,5 milliard de dollars) en 1999. À peu près le tiers de ce montant, soit 500 millions de dollars, représentent des prestations vendues à plus de 100 clients dans le monde. Ces chiffres sont naturellement appelés à évoluer. Ainsi, en 2000, le marché mondial de l’entretien était de l’ordre de 35 milliards d’euros. On s’attend à ce qu’il atteigne 41 milliards d’euros en 2005, soit une progression de plus de 17 % en cinq ans. Outre les 239 avions formant la flotte de la compagnie, Air France Industries assure l’entretien d’environ 150 appareils de compagnies clientes. Ces prestations concernent tous les types d’avions Boeing et Airbus. Pour l’ensemble de la branche logistique industrielle, les investissements courants sont de l’ordre de 240 millions de francs par an, indique Alain Bassil. Des investissements exceptionnels, étalés sur trois ans, s’ajoutent à ce chiffre. Ils s’élèvent à 600 millions de francs et portent sur l’aménagement de nouvelles installations en France, dans le cadre de la stratégie de développement adoptée par Air France Industries. La coopération avec la MEA L’objectif d’Air France est d’accroître le nombre de ses clients à travers leur prise en compte en moyens propres ou en partenariats. «Cette évolution dépendra de notre capacité à capter de nouveaux marchés, notamment en Asie et en Amérique», estime M. Bassil. Pour ce qui est de la coopération avec la MEA, tout le monde à Air France s’en félicite pour le moment. On se montre notamment satisfait de la tradition de technicité de la compagnie du Cèdre. Outre la maintenance des appareils utilisés par la MEA, les deux transporteurs assurent des vols en commun entre Beyrouth et Paris. Gérard Deloche, vice-président exécutif et patron de la branche Afrique-Moyen-Orient d’Air France, souligne le paradoxe des relations entre les deux compagnies : «Il y a quelques années, Air France détenait des parts dans le capital de la MEA, et pourtant la vraie coopération n’a commencé qu’après la vente de ces parts», dit-il. Mais les nuages s’amoncellent. On ne cache pas à Roissy que, dans l’état actuel des choses, la décision du gouvernement Hariri d’appliquer la politique du ciel ouvert constitue un rude coup pour la MEA, déjà confrontée à un problème grave de sureffectifs. D’autre part, la compagnie libanaise va se retrouver bientôt face à un problème d’un autre type, celui du renouvellement de sa flotte, nécessaire sous peine de retrouver en décalage par rapport aux normes en évolution d’Air France. Pour la centaine de compagnies aériennes qui ont opté pour les services d’Air France, ce choix leur permet d’avoir accès à un pôle de compétence et de savoir-faire auquel elles ne pourraient prétendre par leurs propres moyens. Il s’ensuit une amélioration sensible des performances au niveau des quatre fondamentaux que s’est fixée la direction de la maintenance d’Air France : sécurité de la flotte et des personnels, qualité technique et commerciale, efficacité économique et management humain. Maintenir ce niveau élevé de compétence implique un investissement permanent dans la formation professionnelle, souligne Didier Lux. De fait, 6 % du temps de travail du personnel sont consacrés à la formation, indique-t-il. L’impératif de ponctualité des vols est bien entendu pris en compte. «Mais nous préférons mettre un avion en retard si nous constatons qu’au point de vue de la sécurité, nous ne maîtrisons pas la situation», explique M. Lux. Dans le but de maintenir la sécurité à son plus haut niveau, Air France a développé une politique de prévention fondée principalement sur l’identification des dysfonctionnements mineurs et sur l’analyse des événements n’ayant pas forcément eu des conséquences visibles. En effet, «les événements graves sont (fort heureusement) trop peu nombreux pour évaluer les zones de risque», souligne Jean Giraud. La protection de l’environnement est aussi l’une des priorités d’Air France. Quelques chiffres résument avec éloquence une évolution certaine sur ce plan, grâce à la mise en œuvre d’une politique volontariste. En 2000, le trafic mondial d’Air France a augmenté de 12 % par rapport à 1999. Au cours de la même période, l’énergie sonore produite par ce trafic baissait de 1,5 %. Autour de l’Aéroport Charles de Gaulle, l’énergie sonore produite par Air France est passée de 100 % en 1997 à 84 % en 2000. «Chaque compagnie aérienne ambitionne d’offrir à ses clients le meilleur produit en matière d’optimisation de la flotte, que ce soit en termes de sécurité ou d’aménagement cabine. C’est la politique qu’Air France mène depuis longtemps et qu’elle renforce depuis trois ou quatre ans», conclut M. Spinetta, pour qui les compagnies aériennes ne peuvent se développer que si ellles travaillent dans une logique de partenariat».
«Faire du ciel le plus bel endroit de la Terre». Avec un tel slogan publicitaire, la troisième compagnie mondiale pour le transport des passagers internationaux affiche clairement ses intentions : continuer à détenir une position de premier plan dans un marché certes en développement, mais qui connaît, du fait notamment de la libéralisation du transport aérien, une...