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Actualités - OPINIONS

Ridiculassic park -

Cette ambiance délétère qui te fout la poisse. Et te ramène aux époques reculées où l’homme des cavernes battait sa femme, se grattait le fion et mangeait sans changer de main. Dans quel cloaque sommes-nous donc tombés pour qu’à chaque coin de rue, au détour d’une porte cochère ou à l’abri d’une poubelle, on trébuche sur un ahuri qui dégaine sa religion comme une pin-up déballerait ses glandes ? Le patriarche revient avec un slogan national ? Faut qu’on le lui salope avec les marques les plus ostentatoires de la chrétienté. À part ce pauvre Abbas Hachem, député-otage de Jbeil obligé de jouer les alibis, et une poignée d’étudiants druzes conjoncturels, t’aurais pensé, mardi dernier, que l’Homo musulmanus était une espèce en voie de disparition. Au Akkar, en revanche, par le zèle de quelques ignares agités du turban, c’étaient les chrétiens qui faisaient office d’espèce menacée. Là, parmi les bouseux, c’était à qui voulait mettre le plus de Syriens dans son lit. Et s’ils le pouvaient aussi, des Afghans et des Tchétchènes génétiquement modifiés. Ça te regarde ? Autres lieux, autre ambiance : fallait creuser profond aux élections de l’Ordre des médecins pour dégager ne serait-ce qu’une pensée, un frémissement d’idée, sur l’organisation de la profession. Nouvelle approche scientifique : pour soigner une crise cardiaque ou un cancer galopant, faudra maintenant savoir à l’avance si le guérisseur s’oppose à l’accord de Taëf en faisant le signe de la croix, ou s’il veut récupérer les fermes de Chebaa en psalmodiant des versets du Coran. Des clans, des tribus, des confessions. Hezbollah, Joundallah, Geageallah, Aounallah… L’historien du troisième millénaire dira un jour : «Le Liban n’existe pas. Je le sais, j’y ai vécu».
Cette ambiance délétère qui te fout la poisse. Et te ramène aux époques reculées où l’homme des cavernes battait sa femme, se grattait le fion et mangeait sans changer de main. Dans quel cloaque sommes-nous donc tombés pour qu’à chaque coin de rue, au détour d’une porte cochère ou à l’abri d’une poubelle, on trébuche sur un ahuri qui dégaine sa religion comme...