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Actualités - CHRONOLOGIES

AL-BUSTAN - En Shao dirige le Royal Northern College of Music Symphony Orchestra ce soir et demain, 20h30 - Chorégraphe de la baguette

Quand En Shao commence, dans sa ville natale de Biejing, en Chine, à apprendre le piano et le violon, la Révolution culturelle s’installe et coupe le pays du reste du monde en général et de la musique classique occidentale en particulier. Le musicien se voit à cette période contraint d’arrêter ses études de piano à cause d’un accident à la main gauche : «J’étais profondément attiré par la composition», raconte-t-il. «J’écrivais des chansons d’amour pour des groupes populaires et mes mélodies pour les programmes télévisés avaient beaucoup de succès. La musique classique contemporaine ne me touchant pas vraiment, je me suis tourné vers la direction d’orchestre». En Shao poursuit ses études au conservatoire de Beijing et devient rapidement, au tout début des années 80, le chef d’orchestre du Symphonique chinois, place qu’il occupe pendant cinq ans, avant de diriger l’orchestre philharmonique de Chine et l’orchestre national de la jeunesse. Influences européennes Bien que la musique occidentale soit peu connue dans son pays, En Shao y a été baigné pendant son enfance : «Mon père était un bon violoniste et mes deux parents avaient reçu une éducation chrétienne, donc européenne», explique-t-il. «Mais malgré l’influence anglaise, française et allemande en particulier dans les années 40 puis soviétique à partir des années 50, la musique classique est encore une culture importée, qui ne s’insère que très lentement dans le quotidien chinois». C’est en 1988 qu’En Shao commence sa carrière internationale, en remportant le concours Lord Rhodes Fellowship organisé à Manchester avec les étudiants du Royal Northern College of Music : «En arrivant en Angleterre, j’ai réalisé que je devais tout réapprendre», poursuit-il. «En Chine, je ne connaissais qu’une partie des œuvres que j’interprétais. Il me manquait une connaissance plus approfondie de la musique». Pour gagner ce concours, le chef d’orchestre aura retenu 52 partitions en un mois. Un travail de titan. Entre la Chine et Manchester Après plusieurs concerts avec l’orchestre radiophonique hongrois, il est nommé, en janvier 1990, chef adjoint du philharmonique de la BBC, un poste créé à son intention. Entre 1992 et 1995, il fait ses débuts aux «Proms» en dirigeant l’orchestre d’Ulster. Depuis, il a été invité à diriger plus d’une quinzaine de formations européennes. Sa conception du travail ? «Comprendre la musique et connaître le fonctionnement de l’orchestre», répond-il. «C’est un travail d’équipe à mener vers un seul but : l’harmonie». Chris Yates, directeur des programmes accompagnant les 60 musiciens pour leurs deux concerts du Bustan, ajoute quant à lui qu’«En Shao est un admirable chorégraphe de la baguette, capable de communiquer facilement et rempli d’une vitalité et d’une force impressionnantes». Sans doute que ses études au conservatoire de Beijing de la musique traditionnelle de son pays sont pour quelque chose dans le succès grandissant qu’il rencontre auprès des musiciens : «Notre musique comprend, par exemple, le silence dans son évolution : il ne s’agit pas d’un moment d’attente, bien au contraire», confie-t-il. «Tout comme l’expression de la sensibilité : elle se situe au-delà du monde réel». D.G. • Les programmes du week-end se présenteront comme suit : – Samedi 24 : le RNCM Symphony Orchestra sera accompagné du violoniste kazakh Marat Bisengaliev pour interpréter les œuvres suivantes : Igor Stravinsky (1882-1971), Pulcinella Suite ; Max Bruch (1838-1920), concerto pour violon n°1 en sol mineur, op.26 ; Ludwig van Beethoven (1770-1827), symphonie n°7 en la majeur, op.92. – Dimanche 25 : le RNCM Symphony Orchestra sera accompagné du pianiste ukrainien Vitaly Samoshko pour interpréter les œuvres suivantes : Ottorino Respighi (1879-1936), Gli uccelli (Les oiseaux) ; Ludwig van Beethoven (1770-1827), concerto pour piano n°3 en do mineur, op. 37 ; Samuel Barber (1910-1981), adagio pour cordes, op.11 ; Georges Bizet (1838-1875), symphonie en do majeur.
Quand En Shao commence, dans sa ville natale de Biejing, en Chine, à apprendre le piano et le violon, la Révolution culturelle s’installe et coupe le pays du reste du monde en général et de la musique classique occidentale en particulier. Le musicien se voit à cette période contraint d’arrêter ses études de piano à cause d’un accident à la main gauche : «J’étais profondément...