Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSES

Récession - Des solutions attendues depuis des années - Mieux vaut tard que jamais, estime un ancien président du Conseil

Un ancien président du Conseil souhaite de tout cœur la réussite du plan de redressement économique lancé par le gouvernement en place. Tout en soulignant qu’à son avis, il aurait fallu commencer par élaborer un plan quinquennal, ou décennal massif plutôt que d’opérer à court et moyen terme. Prié de dire à ce propos s’il escomptait des résultats tangibles dans le courant de cette année même, il répond prudemment qu’on ne saurait se livrer au petit jeu des pronostics. Ajoutant qu’il s’interdit de penser que «dans une situation économique et financière aussi difficile, les mesures prises ne peuvent avoir que l’effet de simples tranquillisants. Ce qui est certain c’est qu’une crise qui n’est pas traitée à temps ne peut qu’empirer. Et les remèdes ordinaires, ou même extraordinaires, deviennent vite inopérants. Si les dispositions adoptées actuellement l’avaient été il y a plusieurs années, aux débuts du mal, elles auraient été bien plus efficaces. On n’en serait pas là, notamment sur le plan très pénalisant de l’endettement public qui n’a cessé de s’alourdir. Et dont le seul service (paiement des intérêts) constitue le gros du déficit budgétaire. Au point que tout traitement devient difficile. Les gouvernements qui se sont succédé, avoue cette personnalité, auraient dû comprimer les dépenses publiques en larguant l’excédent de fonctionnaires, en laminant les émoluments trop élevés, en stoppant les recrutements clientélistes et en adjugeant les grands projets en toute transparence au moindre coût. S’il en avait été ainsi, le président de la Banque mondiale n’aurait pas été obligé de tirer la sonnette d’alarme et de recommander vivement l’adoption de décisions difficiles, voire pénibles. Mais mieux vaut tard que jamais. Le gouvernement actuel se résout à appliquer les mesures précitées. En y ajoutant du reste la suppression des primes de consultation onéreuses décrétées dans des circonstances exceptionnelles à titre provisoire et qui sont devenues permanentes. Il a de même bloqué les recrutements camouflés ainsi que les prébendes qui se faisaient, malgré les interdits du Conseil des ministres, par le biais de contrats ou de factures». Et les privatisations ? Peuvent-elles résorber la dette publique? «Il faut en tout cas, répond l’ancien président du Conseil, que les députés autorisent le gouvernement à relancer les entreprises ou les particuliers intéressés sans avoir à solliciter à chaque fois le feu vert de la Chambre. Car des débats parlementaires en rafale sur les conditions des privatisations envisagées peuvent provoquer des tiraillements politiques ou des entraves qui décourageraient les repreneurs potentiels et les feraient fuir.” «Du reste, poursuit-il avec scepticisme, on peut se demander quelles compagnies étrangères accepteraient de plonger dans le bain des privatisations au Liban dans la situation actuelle du pays comme de la région. Qui peut en effet leur garantir qu’il n’y aurait pas d’agressions israéliennes détruisant l’infrastructure et notamment le secteur de l’énergie électrique. Dans ce domaine d’ailleurs, comment une société peut-elle espérer effectuer la perception des quittances quand l’État libanais n’y arrive pas». «Pour le fond, poursuit cette personnalité, il faut scruter un peu les chiffres. La privatisation d’un certain nombre de secteurs peut rapporter quatre ou cinq milliards de dollars. Cela représente à peu près le service de la dette publique pour un seul exercice comptable. Mais les années suivantes, que ferait-on ? Quant à la Mea, qu’est-ce qui lui reste ? Les lignes qu’elle exploite, et qui sont du reste dévaluées par la décision de ciel ouvert. C’est tout. Car sa flotte est en location et ne lui appartient pas. Qui voudra racheter une telle entreprise ?» Pour cet ancien dirigeant, «on peut alléger partiellement le fardeau général en transposant la dette publique intérieure en dette extérieure. Cela permettrait au Liban de demander un moratoire ou un échelonnement, comme le font d’autres pays». Et de conclure par une évidence : «la plus efficace des mesures pour nous tirer d’affaire reste de rétablir la confiance». Pour leur part, certains spécialistes pensent que le pays peut tenir le coup sur le plan économique et financier jusqu’à la fin de l’année en cours. Et si d’ici là les mesures gouvernementales devaient commencer à porter leurs fruits, alors le Liban commencerait à se dégager de l’ornière. C’est ce que souhaite le chef de l’État quand il remarque que «les dispositions prises par le Cabinet pour la réforme financière et administrative doivent avoir des effets bénéfiques sur la situation économique du pays ainsi que sur l’état du Trésor».
Un ancien président du Conseil souhaite de tout cœur la réussite du plan de redressement économique lancé par le gouvernement en place. Tout en soulignant qu’à son avis, il aurait fallu commencer par élaborer un plan quinquennal, ou décennal massif plutôt que d’opérer à court et moyen terme. Prié de dire à ce propos s’il escomptait des résultats tangibles dans le...