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Actualités - CHRONOLOGIES

Communautés - « Notre patrie est éternelle », affirme le patriarche maronite à Jacksonville - Sfeir : « Le Libanais ne se laissera pas effrayer » -

JACKSONVILLE (Floride), de notre envoyé spécial Habib CHLOUK. —«En dépit des exodes et des exils, en dépit des morts et des destructions que la guerre lui a infligés, le Liban reste et restera à jamais». L’ardent discours patriotique du patriarche Nasrallah Sfeir continue de galvaniser les maronites des États-Unis, qui l’accueillent dans une touchante atmosphère de fête et de nostalgie. Hier, c’etait au tour de Jacksonville de vibrer aux accents de l’éminent prélat. «On nous effraie les uns des autres. On effraie les sunnites des chiites, les chiites des maronites, les maronites du reste des communautés», a noté le patriarche, mettant le doigt sur l’un des points faibles de l’édifice social libanais, avant d’ajouter que «le Libanais ne se laissera pas effrayer. Il ne connaît pas la peur». Onzième étape de sa tournée pastorale, Jacksonville a accueilli le patriarche avec le même enthousiasme et la même fierté que les autres villes américaines déjà visitées. En tête de la petite foule l’attendant, les pères Élie Abi Chédid, curé de Jacksonville, et Peter Boulos, curé d’Atlanta, et une foule de personnes agitant des drapeaux libanais et, dans quelques cas, des drapeaux des Forces libanaises. Quelques heures plus tard, le patriarche devait participer à la cérémonie de pose de la première pierre de l’église Saint-Maron de Jacksonville. Dans un mot de circonstance, il s’est félicité de ce que les membres des familles et de la communauté maronite de Jacksonville soient devenus nombreux au point de financer la construction d’une église, qui servira de cadre extérieur à l’expression de ce qui constitue leur identité spirituelle maronite, un «trésor légué par les aïeux, et que vous devez léguer à votre tour, comme une relique sainte, à vos enfants». Une mise en garde spéciale a été adressée par le patriarche aux jeunes, auxquels il a recommandé de respecter la dignité de l’homme et de la famille, et de résister aux tentations de la drogue. Il s’agit de la seconde cérémonie du genre marquant la tournée du patriarche Sfeir. À North Jackson, il avait posé la premier pierre d’un centre de physiothérapie fondé par les sœurs antonines. Prière, jeûne et aumône à l’issue de la cérémonie, le patriarche a présidé une messe solennelle en l’église de l’Immaculée Conception de Jacksonville, au cours de laquelle il a parlé du «jeûne agréable au Seigneur», et de la nécessité de prier, de jeûner et de faire l’aumône «dans le secret», afin de recevoir sa récompense de Dieu, «qui voit dans le secret», et non des hommes. Un cocktail d’honneur réunissant 700 personnes a été offert après la messe, à l’hôtel Marriott de Jacksonville, au cours duquel le patriarche Sfeir a de nouveau eu l’occasion de s’adresser aux présents. Le Liban, a-t-il dit en substance, est le maillon le plus faible du Proche-Orient ; c’est la raison pour laquelle tous les conflits régionaux s’y concentrent, d’autant que sa démocratie s’y prête. Cette ouverture a beaucoup d’avantages, à condition que le régime soit fort et ne cède pas aux pressions qui se manifestent. Le Liban a réussi, de longues années durant, à se tenir à l’écart des conflits, mais il a malheureusement fini par être pris dans la tourmente. Il faut espérer que les Libanais ont tiré les leçons des guerres qui se sont succédé sur leur sol, qu’ils ont décidé de rentrer en eux-mêmes, de s’entendre et de vivre à nouveau ensemble dans le pardon,la réconciliation et la solidarité. «C’est de cela que le Liban a besoin, pour se retrouver, et renouer avec la prospérité et la stabilité», a-t-il dit. Ayant parlé en anglais, le patriarche a été vivement applaudi, avant d’être sollicité à parler en arabe. Mgr Sfeir a alors rappelé que sans les maronites, la langue arabe se serait «turquisée», et a affirmé en substance qu’en tant que maronites, «nous parlons arabe comme nous parlons d’autres langues. Cette langue nous appartient, ce n’est pas nous qui lui appartenons». «Des Libanais, on peut dire ce qu’on a dit de l’Empire britannique. Le soleil ne se couche jamais sur les Libanais disséminés dans le monde», a poursuivi le patriarche, qui a ensuite relevé que «des parties mal intentionnées essaient d’effrayer les Libanais les uns des autres, mais nous ne nous laisserons pas effrayer». «Je sais ce que vous pensez, a conclu le patriarche. Vous vous demandez où va le Liban. Je vous réponds qu’en dépit des 25 années passées, des exodes et des exils, des morts et des destructions, le Liban est et restera à jamais».
JACKSONVILLE (Floride), de notre envoyé spécial Habib CHLOUK. —«En dépit des exodes et des exils, en dépit des morts et des destructions que la guerre lui a infligés, le Liban reste et restera à jamais». L’ardent discours patriotique du patriarche Nasrallah Sfeir continue de galvaniser les maronites des États-Unis, qui l’accueillent dans une touchante atmosphère de...