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Actualités - ANALYSES

Pas d’issue à la crise locale sans - une paix régionale

À la porte de l’enfer de Dante cet avis : vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir. Presque aussi réjouissant, cet ancien ambassadeur est catégorique : le Liban ne connaîtra ni souveraineté ni redressement économique tant que la paix n’est pas conclue entre Israël et la Syrie. Et encore faudra-t-il qu’aux termes de cet éventuel traité, ce pays ne reste pas aussi maltraité... Cependant, selon cet observateur chevronné, «en cas d’arrangement régional, il y a fort à parier que, la résistance n’ayant plus lieu d’être, il ne subsisterait ici aucune organisation armée. Ce seul élément suffirait pour rétablir la confiance évanouie et pour attirer les capitaux étrangers, nationaux ou émigrés. La dynamique économique serait relancée, il n’y aurait plus de chômage, le Liban se remettrait à produire et ses jeunes cesseraient de partir chercher fortune sous des cieux plus cléments. Mais en attendant cette délivrance, le gouvernement aura beau faire, il ne pourra pas inciter les investisseurs à s’aventurer dans un territoire qui présente encore tant de risques. Notamment au Sud, qui reste un front ouvert à tous les vents. Et cela par la volonté même du pouvoir en place qui refuse de déployer l’armée à la frontière. Tandis que les forces syriennes, autre défaut évident de normalisation, campent toujours à l’intérieur». Cependant, cette même personnalité croit devoir affirmer ensuite que «l’on se trompe lourdement si l’on pense que le Liban peut retrouver sa sécurité, sa stabilité et sa prospérité en agissant seul, pour son propre compte. Il est en effet organiquement, viscéralement, stratégiquement inséparable de la Syrie. Sans une paix globale, il n’y a aucune perspective de reprise économique. Il n’est que de voir l’exemple de l’Égypte. Elle avait conclu une paix séparée dans l’espoir d’obtenir des assistances financières massives, mais elle n’est jamais parvenue à résoudre vraiment ses problèmes et il en va de même du reste pour la Jordanie». C’est peut-être oublier qu’on peut se demander dans quelle misère seraient les Égyptiens, accablés par une démographie galopante, s’ils n’avaient pas signé les accords de Camp David. Tout comme on peut se demander si le royaume hachémite n’a pas été obligé de traiter pour ne pas risquer l’implosion. Toujours est-il que l’ancien diplomate se dit convaincu pour sa part «qu’aucune paix séparée ne peut donner à un État arabe ce qu’une paix globale peut apporter à tous». Aujourd’hui, en tout cas, cette idée de règlement général s’éloigne à bride abattue et semble relever d’une pure utopie, sinon d’une douce nostalgie romantique. Il n’empêche que l’ancien diplomate ne partage pas l’avis de la presse syrienne (officielle, forcément officielle), pour qui la formation d’un Cabinet israélien d’union nationale signifierait la guerre. Cette personnalité pense en effet qu’un accord «entre le Likoud et les travaillistes serait un indice plutôt positif. Car il signifierait que Sharon doit accepter une plate-forme de concessions douloureuses (aux yeux de l’opinion israélienne) qu’aucun des deux partis ne peut se permettre d’assumer seul. En somme, un pacte Likoud-travailistes voudrait dire que le principe même du processus de paix n’est pas mort et enterré. Dans l’ordre pratique des choses, indique l’ancien ambassadeur, il est presque certain qu’un gouvernement israélien qui ne serait pas d’union aurait une existence très brève, à cause de l’éclatement actuel de la Knesset. Il faudrait alors organiser des législatives anticipées». Il n’en reste pas moins que Sharon a déjà changé les donnes de base. En amenant les travaillistes à se rallier à son option de procédure par longues étapes, de préférence à un arrangement général avec les Arabes. Le nouveau Premier ministre israélien bloque de la sorte de fait la situation tant vis-à-vis des Palestiniens que par rapport au Golan. En se donnant la possibilité tactique de donner le pas à tel volet sur l’autre, suivant les besoins.
À la porte de l’enfer de Dante cet avis : vous qui entrez ici, abandonnez tout espoir. Presque aussi réjouissant, cet ancien ambassadeur est catégorique : le Liban ne connaîtra ni souveraineté ni redressement économique tant que la paix n’est pas conclue entre Israël et la Syrie. Et encore faudra-t-il qu’aux termes de cet éventuel traité, ce pays ne reste pas aussi...