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Actualités - REPORTAGES

L’irrésistible ascension - de Cyrus le Grand

Ninive détruite, les Mèdes s’installent en Mésopotamie orientale. Leur roi, Astyage, entend marcher sur les traces des rois assyriens, imite servilement leur comportement et jusqu’à leur aspect physique. Xénophon nous le montre, «le visage fardé, les yeux peints, portant perruque, chargé de colliers et de bracelets». Il avait, au dire d’Hérodote, une fille, Mandane, qui devint pour lui l’objet des plus graves soucis depuis qu’il l’avait vue en rêve urinant avec une telle abondance que non seulement sa capitale, mais l’Asie entière en fut inondée. Les mages consultés lui recommandèrent de tenir la jeune princesse aussi loin que possible du territoire du royaume. Astyage crut bien faire en la donnant en mariage au petit roitelet perse Cambyse, homme de caractère paisible (Hérodote dixit), qui la rendit bientôt enceinte. Tout paraissait aller bien. Mais voilà qu’Astyage a de nouveau un rêve. Cette fois il voit pousser du ventre de sa fille une vigne qui s’étend sur toute l’Asie… Nouvelle consultation des mages. Mandane, qui est près d’accoucher, est rappelée d’urgence chez son père. L’enfant, dès sa venue au monde, devait être mis à mort. Il sera miraculeusement sauvé d’après le scénario coutumier utilisé dans les cas analogues, ceux de Romulus et de Moïse, notamment, par des conteurs complaisants. Le petit garçon grandit, ignorant tout de ses origines. Puis, un beau jour, on lui apprend qu’il s’appelle Cyrus et qu’il est le fils d’un roi. Devenu roi à son tour, il ne pense qu’à une chose : affranchir son pays du joug des Mèdes. Ayant mis la main sur les richesses du royaume lydien, il monta une expédition d’une envergure telle que seul Alexandre, deux siècles après, sera en mesure de la dépasser. On s’était demandé pourquoi, après le prodigieux bond qui l’avait projeté de Suse à Sardes, Cyrus, au lieu d’exploiter le succès initial en poursuivant son avance à l’ouest où l’attendaient d’autres proies tentantes, avait fait brusquement demi-tour et, lançant un superbe défi au temps et à l’espace, alla s’enfoncer dans les steppes de l’Asie centrale. L’hypothèse d’une pacification, du coup devenue urgente, des peuplades de l’Est iranien, a été émise. Elle est plausible, tout en demeurant une hypothèse… Toujours est-il que pendant huit ans, tout comme Alexandre deux siècles plus tard, Cyrus mène le combat depuis la Caspienne jusqu’au pied du Pamir, posant les assises de son nouvel empire. Par l’annexion de la Bactriane, par la soumission de la Margiane, du pays de Samarcande, il rattache l’immense réservoir des peuples iraniens à leurs compatriotes du plateau occidental. Sa capitale, Suse, à mi-distance entre la mer Égée et la mer Arabe, deviendra le cœur de la jeune Asie unifiée. Gérard Walter «Le monde à la naissance d’Alexandre»
Ninive détruite, les Mèdes s’installent en Mésopotamie orientale. Leur roi, Astyage, entend marcher sur les traces des rois assyriens, imite servilement leur comportement et jusqu’à leur aspect physique. Xénophon nous le montre, «le visage fardé, les yeux peints, portant perruque, chargé de colliers et de bracelets». Il avait, au dire d’Hérodote, une fille, Mandane, qui...