Vie politique - Le ministre de l’Agriculture hôte à déjeuner de l’ancien chef de l’État - Une équipe de travail représentant Gemayel - et Frangié pour dégager une vision commune

La deuxième rencontre, hier à Sin el-Fil, entre le président Amine Gemayel et le ministre Sleiman Frangié, a débouché sur la formation d’une commission bilatérale groupant des représentants du président Gemayel et de M. Frangié en vue de dégager une vision commune concernant certains aspects de la vie politique locale. La réunion d’hier a eu lieu à la résidence du président Gemayel qui avait convié le ministre de l’Agriculture à déjeuner. Étaient présents à la rencontre M. Pierre Amine Gemayel, député du Metn-Nord, Mme Joyce Gemayel, épouse de l’ancien chef de l’État, leur fils Sami Gemayel, et Me Jospeh Araygi, conseiller de M. Frangié. À l’issue du déjeuner, le ministre de l’Agriculture a mis l’accent sur l’importance de «l’ouverture et du dialogue interchrétien». «Nous avons passé en revue avec l’ancien président de la République la situation maronite et la situation chrétienne, en général, ainsi que la conjoncture libanaise, a souligné M. Frangié. Nous avons beaucoup évoqué cette question. Je pense que pour pouvoir accomplir quelque chose, il faudrait faire preuve de solidarité. Nous devons avoir une vision stratégique pour l’avenir. Telles étaient les grandes lignes de notre discussion. Nous engagerons un dialogue avec toutes les fractions». Et M. Frangié d’ajouter : «C’est par le dialogue rationnel au sein de la communauté et non par les tiraillements que nous pourrons assurer une continuité. Je ne pense pas que le climat qui a régné récemment pourrait aboutir à un quelconque résultat. C’est par le dialogue rationnel, l’ouverture et une vision stratégique de l’avenir que nous pourrons assurer la continuité de la présence chrétienne au Liban et dans la région». En réponse à la question d’un journaliste qui lui demandait si ses propos ainsi que sa récente démarche auprès de Bkerké reflétaient une volonté d’enclencher un dialogue et de tourner la page du passé, M. Frangié a déclaré : «J’ai déjà souligné que nous avons tourné la page du passé et que nous regardons vers l’avenir. En définitive, lorsque l’intérêt du Liban et celui de la communauté sont en jeu, nous mettons de côté les considérations personnelles». Interrogé sur le fait de savoir si ses démarches politiques visent à contrer les initiatives politiques du leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, le ministre de l’Agriculture a déclaré : «M. Walid Joumblatt, l’ancien Premier ministre Omar Karamé et moi-même faisons partie de la même ligne politique. Ce qui se passe relève de manœuvres tactiques qui s’inscrivent dans le cadre d’une même vision politique». Répondant à une question sur la nature de ses relations avec le président Gemayel, concernant, notamment, les grandes lignes des solutions en gestation et de l’avenir du Liban, M. Frangié a déclaré : «Nous sommes d’accord avec le président Gemayel au sujet des questions d’ordre stratégique. Restent les détails. Des représentants du président Gemayel et des délégués de notre part tiendront des réunions afin de dégager une vision commune». En conclusion, M. Frangié a démenti avoir évoqué avec le président Gemayel le problème de la proposition de loi sur l’amnistie générale dont devrait profiter le leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Gemayel et les détails De son côté, le président Gemayel a qualifié son entretien avec M. Frangié de «cordial, positif et constructif». «Nous avons évoqué les sujets en détail et nous avons discuté de la possibilité de mettre en place un mécanisme en vue d’élaborer une stratégie, comme l’a souligné le ministre Frangié, a déclaré le président Gemayel. Je pense que nous sommes d’accord concernant les principes fondamentaux et l’intérêt supérieur du Liban. Nos avis divergent à propos de certains détails. Chaque personne a son point de vue concernant ces détails. Comme l’a indiqué M. Frangié, nous nous sommes entendus sur la formation d’une équipe de travail bilatérale qui se chargera de plancher sur les détails». Et le président Gemayel d’ajouter : «Il ne faudrait pas que les détails entravent la vision qu’il importe d’avoir du Liban de demain. L’arbre ne devrait pas cacher la forêt». En conclusion, le président Gemayel a rappelé les relations amicales et cordiales qui le liaient à feu Tony Frangié, père du ministre de l’Agriculture.