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Actualités - ANALYSES

Étonnement dans les milieux diplomatiques

Des sources diplomatiques à Beyrouth s’étonnent de la légèreté dont font preuve les autorités libanaises dans leur lecture du rapport Annan au Conseil de sécurité. Selon ces sources, en réclamant une réduction de la Finul et la transformation de la tâche actuelle de cette force en mission d’observation, le secrétaire général des Nations unies adresse en fait au Liban «un avertissement en termes diplomatiques», l’invitant à assumer ses responsabilités en renflouant ses propres forces de sécurité au Sud. Il reviendrait ainsi à l’État libanais de remplir sa mission le long de la ligne bleue, alors que d’après M. Annan, «le contrôle en a été laissé au Hezbollah». Affirmant que les combattants du parti y «ont multiplié leur patrouille à la fin du mois de décembre», le secrétaire général de l’Onu relève aussi que «des membres du Hezbollah ont parfois entravé les déplacements de la Finul». Aux yeux des mêmes sources diplomatiques, il ne fait aucun doute que les deux propositions de M. Annan, concernant la réduction des effectifs de la force onusienne et la transformation de sa mission, visent en fait à faire pression sur le Liban de manière à ce que celui-ci respecte ses engagements et assume sa part de responsabilité dans l’application de la résolution 425. Le rapport estime en outre que «les attaques au-delà de la ligne bleue dans le secteur des fermes de Chebaa constituent des actes contrevenant délibérément aux décisions du Conseil de sécurité». Que répondent les autorités libanaises à ces observations ? se demandent ces mêmes sources. Certes, Beyrouth s’active en vue de persuader M. Annan et certains membres permanents du Conseil de sécurité de la justesse de ses thèses, à savoir : le droit à la libération des fermes de Chebaa et sa décision stratégique de ne pas envoyer l’armée au Sud, sachant que la force mixte de mille hommes est tout à fait suffisante pour assurer l’ordre dans les villages de la bande frontalière. Or l’ambassadeur d’une grande puissance a indiqué à un haut responsable que les propositions de M. Annan concernant la diminution du nombre de Casques bleus visent surtout à faire comprendre au Liban que la Finul n’est nullement disposée à couvrir les attaques de la Résistance face à Israël en vue de la libération des fermes de Chebaa. Mais Beyrouth ne s’en fait pas outre mesure du moment que personne n’est à même de prévoir les développements au Sud et dans la région dans les six mois à venir. Il compte aussi sur le fait que la nouvelle Administration américaine réactivera le processus de paix entre le Liban et la Syrie d’une part, et Israël d’autre part. Entre-temps, les mêmes sources diplomatiques n’ont pas manqué de s’étonner des réactions contradictoires au sein du pouvoir concernant le rapport Annan : un premier courant se félicite ainsi en particulier de la proposition du responsable onusien de renouveler le mandat de la Finul. En revanche, un deuxième courant reproche à ce dernier de ne guère insister sur les violations israéliennes de la souveraineté libanaise en se contentant de mentionner «l’inconscience des manifestants libanais sur la ligne bleue».
Des sources diplomatiques à Beyrouth s’étonnent de la légèreté dont font preuve les autorités libanaises dans leur lecture du rapport Annan au Conseil de sécurité. Selon ces sources, en réclamant une réduction de la Finul et la transformation de la tâche actuelle de cette force en mission d’observation, le secrétaire général des Nations unies adresse en fait au Liban...