Aider les familles des détenus à prendre conscience de leurs droits

Encadrer les familles des détenus libanais dans les geôles syriennes, permettre aux parents de prendre conscience de leurs droits, voici quelques actions de l’association humanitaire Solid. L’on peut citer dans ce cadre la situation des familles des disparus et des détenus du 13 octobre 1990. «Solid est intervenu quand le ministère de la Défense a incité les parents des détenus du 13 octobre 1990, en octobre dernier dix ans après leur disparition, à signer des papiers officiels attestant le décès des soldats disparus de l’armée libanaise», explique Ghazi Aad, l’un des piliers de Solid. «Selon le ministère, une telle démarche permettait aux parents de bénéficier des indemnités nécessaires, les salaires de ces disparus pouvant être suspendus après dix ans» ajoute-t-il. «Avant d’effectuer cette démarche, les parents ont fait appel à Solid, qui leur a expliqué que si de tels papiers officiels sont présentés, ils ne pourraient plus jamais avoir le droit de connaître le sort qui a été réservé à leurs enfants, qu’ils soient morts ou vivants dans une prison syrienne», explique Aad. La majorité des familles a refusé de présenter de tels papiers. Parmi les parents contactés en octobre 2000, figurait la mère de Naji Harb, libéré en décembre 2000. Elle n’avait jamais vu son fils en prison. «Quand la plupart des parents ont refusé de soumettre ces papiers aux autorités, le ministère de la Défense a modifié sa décision. Désormais, il demande aux parents des détenus du 13 octobre 2000 d’effectuer les démarches nécessaires pour avoir des documents officiels attestant que leurs proches sont à la retraite et non décédés. Ainsi, les familles des soldats libanais concernés pourront encaisser le salaire mensuel dû à tout soldat libanais à la retraite», note Aad. Et de souligner : «Une telle démarche permet de ne pas clore facilement le dossier des prisonniers libanais dans les geôles syriennes».