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Actualités - ANALYSES

Relations Bkerké-Damas - Un facteur important : l’évolution de la situation extérieure - Boutros poursuit sa médiation à feu doux

M. Fouad Boutros, c’est un peu aujourd’hui l’oracle de Delphe. Après sa navette entre Bkerké et Damas, tout le monde tient à le consulter et c’est un incessant défilé de personnalités qu’il reçoit, quartier Sursock. À ses visiteurs, ce mentor indique qu’il ne souhaite pas brûler les étapes, qu’il poursuit donc son initiative à feu doux et qu’il n’y a pas encore de date fixée pour sa prochaine visite sur les bords du Barada. Il précise qu’il doit tenir compte de l’évolution de la situation extérieure dans tous ses aspects. On en reste dès lors, sur le plan pratique, à l’échange d’idées entre le patriarche Sfeir et le président Assad, par le truchement de l’ancien ministre comme par celui d’autres figures de proue du camp de l’Est, dont M. Michel Samaha. Ce déblayage de terrain est manifestement encouragé par le jeune chef de l’État syrien. Qui semble avoir du dossier une vision globaliste plutôt que spécifique. C’est-à-dire qu’il préfère traiter en bloc le dossier des relations libano-syriennes, plutôt que limiter le débat aux problèmes relationnels entre son pays et l’Est politique. C’est du moins ce que l’on est amené à penser lorsqu’on constate qu’après ses entretiens avec M. Assad, M. Boutros ne s’est pas contenté d’en faire rapport au patriarche et s’est également rendu auprès des trois présidents comme auprès de diverses instances locales. Ce tour de table doit du reste permettre à M. Boutros de reprendre langue avec Damas en disposant d’un programme de synthèse prenant en compte les différentes opinions recueillies sur place. Il n’empêche que le noyau de sa mission se cristallise toujours autour des positions et des constantes nationales, que Bkerké défend. Le plaidoyer que cet éminent maître du barreau pourra développer, la clarté de la conception comme de la présentation de son dossier devraient en principe donner leurs fruits lors de sa prochaine visite à Damas qui se situerait après le 6 février. En effet, M. Boutros, et sans doute les dirigeants syriens aussi, préfère attendre que la nouvelle Administration US se soit mise en place, que les résultats des élections israéliennes soient connus. Et que l’on soit un peu mieux fixé sur l’évolution des négociations régionales, qui conditionnent le volet libano-syrien, solidement jumelé. On saura alors sur quel pied danser, et s’il est possible de modifier dans un avenir raisonnable des relations libano-syriennes qui présentent plus d’un défaut. Et restent, c’est le moins que l’on puisse dire, fortement déséquilibrées ou inégales, Damas n’étant pas équidistant de toutes les parties libanaises. Pour le moment, on est donc en période de transition et le maintien du statu quo s’impose de lui-même, la direction syrienne ne pouvant rien y changer sans prendre le risque de s’affaiblir dangereusement. Car des innovations dans les conditions régionales actuelles marquées par une attente crispée pourraient provoquer des remous sur la scène intérieure et porter préjudice aux relations libano-syriennes au lieu de les améliorer. Il reste que le président Assad a tenu devant la délégation d’avocats libanais qu’il a reçue récemment des propos rassurants. Il a dit aux avocats libanais que, personnellement, il est contre le confessionnalisme, le système étant du reste laïc dans son pays. Ajoutant que «la Syrie veut resserrer ses liens avec les Libanais et n’entend fermer sa porte à aucun d’entre eux. Pour une coopération sur un pied d’égalité, sans discrimination.» Il faut l’espérer.
M. Fouad Boutros, c’est un peu aujourd’hui l’oracle de Delphe. Après sa navette entre Bkerké et Damas, tout le monde tient à le consulter et c’est un incessant défilé de personnalités qu’il reçoit, quartier Sursock. À ses visiteurs, ce mentor indique qu’il ne souhaite pas brûler les étapes, qu’il poursuit donc son initiative à feu doux et qu’il n’y a pas...