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Actualités - CHRONOLOGIES

Nouveau déchaînement contre le vice-président - du Conseil des milieux proches de Koraytem

Les réactions hostiles à la proposition du vice-président du Conseil, M. Issam Farès, qui a préconisé mardi une dissociation entre la direction générale de la présidence du Conseil et le secrétariat général du Conseil des ministres, se sont poursuivies hier dans les milieux parlementaires proches du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, où l’on a accusé M. Farès de vouloir affaiblir la présidence du Conseil. Ce dernier a réagi en exposant les motifs de sa proposition. Il n’en demeure pas moins que les critiques formulées par les députés proches de Koraytem étaient, hier, moins violentes que celles qui ont été adressées jeudi à M. Farès par les membres du bloc parlementaire du chef du gouvernement. Ces derniers ont expressément accusé le vice-président du Conseil de vouloir «susciter les dissensions confessionnelles et miner la stabilité intérieure». Membre du bloc parlementaire Hariri, M. Nabil de Freige s’est dit surpris par «la tempête que le vice-président du Conseil a soulevée parce que le projet de budget a été publié par la presse avant qu’il ne soit distribué aux ministres», estimant que le fait que la direction générale et le secrétariat général de la présidence du Conseil soient tous deux soumis au chef du gouvernement n’est pas anticonstitutionnel. «J’aurai souhaité que les responsables s’attaquent aux questions qui intéressent la population au lieu de déclencher des polémiques qui compliquent davantage les problèmes qui se posent au Liban», a déclaré M. de Freige. Également opposé à la proposition-Farès, M. Mohsen Dalloul s’est interrogé sur «les raisons occultes qui ont poussé le vice-président du Conseil à choisir ce moment» pour la lancer. Le député de la Békaa a affirmé redouter que l’initiative de M. Farès «ne soit une tentative d’affaiblir la présidence du Conseil et d’ébranler son mécanisme de travail». La même idée a été développée par les députés Antoine Andraos, Wajih Baarini alors que MM. Bassem el-Sabeh, Assem Kanso, Mohammed Hajjar et Hagop Kassardjian devaient mettre en garde contre les dissensions confessionnelles que la proposition-Farès risque, selon eux, de susciter. Les quatre ont violemment critiqué le vice-président du Conseil. M. Sabeh a laissé entendre qu’il aurait agi sous l’impulsion d’une tierce personne en disant que M. Farès s’est «porté volontaire pour assumer un rôle que d’autres lui ont choisi». Il a particulièrement insisté sur ce point en affirmant que «les menaces» du vice-président du Conseil «reflètent une implication dans des missions politiques qu’il ne s’est pas assignées mais qui sont l’œuvre de ceux qui sont à la recherche de petites brèches à travers lesquelles ils croient pouvoir créer de grands problèmes». MM. Marwan Hamadé et Farid el-Khazen ont jugé que la proposition de M. Farès ne se justifie pas. M. Hamadé, par ailleurs ministre des Déplacés et membre du bloc Joumblatt, a regretté son timing. «C’est comme si on essayait de vider l’accord de Taëf de son sens et d’affaiblir la participation réelle au pouvoir», a-t-il ajouté. Après avoir désigné comme étant une «hérésie» la proposition-Farès, M. Élias Skaff s’est indigné de ce que «des théoriciens s’acharnent à lancer des doctrines conflictuelles qui distillent un climat politique inapproprié dès que les loyalistes parviennent à détendre l’atmosphère en clôturant les dossiers litigieux». Il a invité M. Farès à «renoncer au sensationnalisme politique», alors que M. Assem Kanso a estimé que ce dernier aurait dû soumettre sa proposition au Conseil des ministres «par respect du principe de la solidarité gouvernementale et conformément aux règles du mécanisme de travail gouvernemental, ou du moins en discuter avec le chef du gouvernement avant de plonger le pays dans une polémique». Le député Mohammed Hajjar, membre du bloc Joumblatt, a pour sa part accusé le vice-président du Conseil de «pêcher en eau trouble au moment où des échéances cruciales attendent le Liban». Tous les députés qui ont critiqué la proposition-Farès avaient ceci en commun : ils se sont fondés sur l’article 64 de la Constitution relatif aux pouvoirs du président du Conseil et dans lequel il est dit que «le président du Conseil est le chef du gouvernement» pour expliquer que la direction générale de la présidence du Conseil et le secrétariat général du Conseil des ministres ne peuvent pas être dissociés. La réponse de Farès Actuellement en voyage, M. Farès a répondu à toutes les critiques qui l’ont visé, dans un communiqué publié par son bureau de presse. Il s’est dit surpris par la campagne menée contre lui, affirmant qu’il «refuse de s’abaisser au niveau vers lequel l’orchestre (ses détracteurs) connu de tous est tombé» et d’«employer ses méthodes qui diffèrent radicalement des miennes dans la gestion des affaires publiques». Après avoir indiqué qu’il est du droit de chaque membre du gouvernement de soumettre un projet de loi pour examen au Conseil des ministres, M. Farès a indiqué qu’il aurait souhaité que ses détracteurs «attendent qu’il présente son texte au gouvernement afin qu’il l’étudie et qu’il donne son avis, avant de cracher leur venin». Il a assuré que sa proposition «n’est dirigée contre personne et vise seulement à améliorer la gestion du gouvernement», estimant que «les réactions qu’elle a suscitées ont révélé des tendances confessionnelles qu’il ne peut se permettre de suivre». Le vice-président du Conseil a ensuite expliqué les motifs de sa proposition, précisant en substance que l’accord de Taëf a fait du Conseil des ministres une autorité autonome «qui n’est pas soumise au chef de l’État ou au président du Conseil, ce qui explique qu’il a été doté d’un siège en dehors du palais de Baabda et du Sérail». «Le fait que le directeur général de la présidence du Conseil continue d’assumer la fonction du secrétaire général de la présidence du Conseil va à l’encontre des objectifs escomptés à travers l’amendement de la Constitution et l’institution d’un siège propre au Conseil des ministres», a-t-il indiqué, avant de répondre aux critiques qui ont porté sur le poste de la vice-présidence du Conseil, également dénigré par ses détracteurs. «Dire que la Constitution ne prévoit pas ce poste n’a aucun sens. La Loi fondamentale ne fait pas mention non plus des ministères et n’en précise pas le nombre. Est-ce que cela suppose que les portefeuilles ministériels n’existent pas constitutionnellement» ?, a-t-il fait valoir, rappelant que la Chambre a accordé sa confiance à tous les membres du gouvernement, «ce qui implique que le Parlement reconnaît» la vice-présidence du Conseil.
Les réactions hostiles à la proposition du vice-président du Conseil, M. Issam Farès, qui a préconisé mardi une dissociation entre la direction générale de la présidence du Conseil et le secrétariat général du Conseil des ministres, se sont poursuivies hier dans les milieux parlementaires proches du chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, où l’on a accusé M. Farès de...