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Actualités - CHRONOLOGIES

PARLEMENT - Projet d’exemption des militaires de toute taxe téléphonique - Tollé contre les 5 000 LL supplémentaires sur les télécommunications

«Il n’est pas permis d’imposer une taxe spéciale» pour financer un projet déterminé. «Existe-t-il vraiment un besoin d’entreprendre une grande opération pour financer l’échec d’une télévision aux dépens de la population ?». Les députés Nicolas Fattouche et Robert Ghanem n’auraient pas pu mieux dire pour répercuter le sentiment des Libanais après que le ministre des Finances, M. Fouad Siniora, eut annoncé mardi une surtaxe de 5 000 livres sur les télécommunications. Selon les explications de M. Siniora, cette nouvelle taxe doit permettre au gouvernement de renflouer Télé-Liban. Curieusement, c’est le même État qui souhaite renflouer ses caisses afin de pouvoir combler le déficit chronique de la chaîne nationale qui a transmis au Parlement un projet de loi exemptant les militaires de toute taxe téléphonique. L’annonce de la surtaxe de 5 000 livres a provoqué un tollé dans les milieux parlementaires et a été au centre de l’entretien hebdomadaire du président de la Chambre, M. Nabih Berry, avec les députés, qui se sont arrêtés avec lui sur la question de l’exemption des institutions et des services militaires des taxes téléphoniques qui se chiffrent jusqu’à présent à 40 milliards de livres, au moment où le Trésor a besoin de fonds. Les parlementaires ont en outre estimé qu’une telle exonération poussera d’autres services de sécurité à réclamer les mêmes avantages. Le chef du Parlement n’a pas pris position à ce sujet, mais des propos qu’il a tenus devant ses interlocuteurs et qui ont été par la suite rapportés par les députés, on peut facilement deviner qu’il conteste la manière avec laquelle le gouvernement gère le secteur des télécommunications. Selon ses visiteurs, M. Berry a insisté sur la nécessité de réduire les dépenses téléphoniques. Il devait leur donner un exemple en indiquant qu’après son élection la première fois à la tête du Parlement, il a voulu contrôler les dépenses téléphoniques et a réussi à réduire les factures des communications internationales et cellulaires d’un milliard de livres par mois à un chiffre variant entre 300 000 et un million de livres mensuellement. Entre-temps, dans le hall du Parlement, M. Fattouche critiquait vivement la proposition du ministère des Finances, estimant qu’elle est en contradiction avec les lois selon lesquelles une taxe doit avoir un caractère général et ne peut pas être destinée à un projet déterminé. «L’exclusivité en matière de fiscalité est inadmissible. Nous nous opposons à cette taxe. De surcroît, qu’est-ce que les gens ont à voir avec Télé-Liban, même s’il s’agit d’une chaîne publique, sachant qu’elle est en fait privée puisqu’elle ne diffuse que les nouvelles qui l’arrangent et au profit de personnes et de courants déterminés», a-t-il dit. Le parlementaire a également critiqué les propos du ministre selon lesquels la surtaxe pourrait être abandonnée si la population s’y oppose : «Nous parlons de lois et non pas de ballons d’essai. Le sentiment, les moyens de subsistance de la population et les taxes qui lui sont imposées ne peuvent pas faire l’objet d’un test». M. Fattouche mais aussi M. Robert Ghanem ont tous deux assuré que le Parlement s’opposera à ce genre de taxe «imposé à la population pour couvrir l’échec de Télé-Liban et les erreurs de ses responsables», a indiqué le député de la Békaa-Ouest. Selon lui, ce sont ces erreurs qui sont à l’origine des difficultés financières de la chaîne nationale. M. Ghanem s’est interrogé sur l’opportunité de «financer l’échec de Télé-Liban au détriment de la population alors que l’État n’a pas réussi depuis 1965 à réformer son Administration». «Est-ce que les Libanais pourront croire que les fonds qui seront ainsi collectés permettront à Télé-Liban de se remettre sur pied, étant donné la situation dans laquelle elle se trouve ?», a-t-il ajouté, au moment où le ministre de l’Information, M. Ghazi Aridi, défendait dans une interview à la LBCI la surtaxe proposée, estimant qu’elle doit servir à «régler le problème de l’information publique et non pas à le financer».
«Il n’est pas permis d’imposer une taxe spéciale» pour financer un projet déterminé. «Existe-t-il vraiment un besoin d’entreprendre une grande opération pour financer l’échec d’une télévision aux dépens de la population ?». Les députés Nicolas Fattouche et Robert Ghanem n’auraient pas pu mieux dire pour répercuter le sentiment des Libanais après que le...