Diplomatie - Préparatifs en cours pour la visite de Hariri à Téhéran - Moratinos en Iran pour parler de la reconstruction du Liban-Sud

L’envoyé spécial de l’Union européenne au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, se rend aujourd’hui en Iran «dans le cadre des concertations» entre l’UE et l’Iran «au sujet de la reconstruction du Liban-Sud», ont indiqué hier lundi ses services dans un communiqué. «Cette visite s’inscrit dans le cadre des concertations entre l’UE et les autorités de la République islamique d’Iran au sujet de la reconstruction du Liban-Sud, spécialement après le retrait des troupes israéliennes du pays», indique le communiqué des services de M. Moratinos publié à Bruxelles. «Il est à rappeler que l’UE est prête à participer à l’effort international pour la reconstruction du Liban-Sud, qu’elle considère (comme) une priorité en ce moment historique», ajoute le texte. Interrogé sur le lien direct établi par l’UE entre l’activité du Hezbollah au Liban-Sud et l’Iran, un porte-parole du Conseil des ministres de l’UE a répondu que ce communiqué était «à replacer dans le contexte plus large de la reconstruction de la région à la suite de 20 ans de guerre civile». Lors de sa visite à Téhéran, M. Moratinos va rencontrer «les responsables» du ministère iranien des Affaires étrangères «avec lesquels il discutera» également «des relations» entre l’UE et l’Iran et «du renforcement des échanges politiques réciproques», ajoute le communiqué. La question du rôle que peuvent jouer l’Iran et l’UE pour la «stabilité régionale» sera également abordée pendant cette visite, précise le texte. À Beyrouth, les préparatifs de la visite du Premier ministre Rafic Hariri à Téhéran samedi prochain ont été au centre des activités du palais Bustros hier. Le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud, qui accompagnera M. Hariri dans son voyage, a reçu à cet effet l’ambassadeur d’Iran au Liban Mohammad Ali Sobhani. Ce dernier devait par la suite se féliciter dans une déclaration à la presse de la visite du chef du gouvernement dans son pays, estimant que celle-ci permettrait de consolider les relations entre les deux pays et de renforcer la détermination de Téhéran à soutenir la position du Liban sur la question du droit au retour des réfugiés palestiniens installés sur son sol. M. Sobhani a indiqué avoir examiné avec le ministre les développements sur le plan du processus de paix et les résultats des derniers contacts entrepris au sujet des propositions américaines. «Nous avons réaffirmé la nécessité de satisfaire les droits des peuples de la région, qu’il s’agisse des Palestiniens ou des Libanais», a-t-il dit. Il a estimé que les tractations au sujet du plan du président américain Bill Clinton «ne sont pas de nature à susciter un saut qualitatif pour ce qui est de la satisfaction des droits palestiniens et ne poussent donc pas à l’optimisme». «En tout état de cause, la question la plus importante pour nous est le droit au retour des Palestiniens dans leur patrie», a-t-il ajouté. À la question de savoir s’il s’attendait à un conflit armé dans la région ou à une solution pacifique, le diplomate iranien a indiqué que toutes les éventualités étaient à prévoir. Mais, interrogé sur la disposition de son pays à aider militairement le Liban et la Syrie en cas de guerre, il s’est refusé à engager son pays. «Nous espérons que la situation n’atteindra pas le seuil de la guerre. Ce que nous voulons, c’est que la communauté internationale prenne en compte les propositions pacifiques susceptibles d’assurer une solution saine pour la cause palestinienne», a-t-il dit. Enfin, l’ambassadeur a indiqué que le président iranien Mohammad Khatami a émis le souhait de visiter le Liban cette année, mais il a précisé que la date de cette visite n’a pas encore été fixée.