Hammoud participera demain à la réunion du Caire

Malgré les réticences de Beyrouth à l’égard de l’accord-cadre israélo-palestinien concocté par le président Bill Clinton, le ministre des Affaires étrangères Mahmoud Hammoud sera au rendez-vous demain jeudi au Caire à l’occasion de la réunion du comité arabe de suivi. Il s’est concerté dans cette perspective avec les présidents Émile Lahoud et Rafic Hariri pour s’entendre sur la position que prendra le Liban concernant ledit accord, qu’il soit approuvé ou non. Selon des sources très bien informées, Beyrouth a déjà prévu les deux cas de figure, et M. Hammoud saura comment réagir en cas d’échec ou de succès des pourparlers entrepris à Washington. Les mêmes sources reconnaissent toutefois que les autorités ont longtemps hésité avant de prendre la décision de participer à la réunion du Caire qui se déroulera au niveau des ministres des AE. Pour cause : ni le Liban ni la Syrie n’étaient disposés à débattre de l’accord susmentionné. Les deux pays exigeaient en effet que seule l’intifada palestinienne soit inscrite à l’ordre du jour de la réunion. Mais en définitive, les pressions américaines et égyptiennes ont eu raison des réserves émises par Beyrouth et Damas. En tout état de cause, des milieux diplomatiques arabes estiment que la réunion pourrait être remise en cause pour peu que les négociations à Washington échouent. D’ailleurs, jusqu’à hier soir, l’Arabie séoudite n’avait pas encore décidé d’y participer. Les sources, qui ont rapporté cette information, prévoient du reste des surprises et des rebondissements susceptibles d’aboutir au report sine die de la réunion jusqu’à ce que les choses s’éclaircissent à Washington. C’est sur l’insistance du président Bill Clinton que l’Égypte aurait consenti à l’organiser demain jeudi. De fait, le président américain a mis tout son poids pour achever son mandat avec un succès diplomatique 18 jours avant son départ de la Maison-Blanche. De plus, il chercherait ainsi à renflouer le Premier ministre Ehud Barak qui risque de se voir évincé en février par son rival du Likoud Ariel Sharon. L’accession de ce dernier au pouvoir en Israël risque en effet d’entraver pour longtemps le processus de paix dans la région.