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Actualités - CHRONOLOGIE

RUSSIE-USA - Stépachine et Gore annoncent la reprise en août des négociations sur les traités Start et ABM Le Kremlin doit désarmer d'abord... les communistes

Le gouvernement russe, qui reprendra en août des pourparlers avec les États-Unis sur le désarmement, se heurte depuis des années au Parlement à majorité communiste, qui refuse toujours de ratifier le traité de désarmement nucléaire Start II signé en 1993 par Boris Eltsine et George Bush. Le vice-président américain Al Gore et le Premier ministre russe Sergueï Stépachine ont annoncé à Washington l’ouverture de négociations en août à Moscou sur les traités Start III et ABM (antimissile). Le ministère russe de la Défense a aussitôt fait savoir qu’il était favorable à un traité Start III réduisant l’arsenal des deux pays à 2 000 ou 2 500 ogives. «Nous sommes intéressés par ce document car il va considérablement réduire le potentiel nucléaire américain», a déclaré sous couvert de l’anonymat un responsable du ministère, cité par Interfax. À Washington, M. Gore a toutefois affirmé qu’une ratification par le Parlement russe de l’accord Start II sur le désarmement nucléaire était un préalable nécessaire à la conclusion d’un accord Start III. Start II, ratifié depuis 1996 par le Sénat américain, prévoit de diminuer le nombre des ogives nucléaires de chaque pays à 3 500 pour les États-Unis et 3 000 pour la Russie. Hier, le chef de la commission de la Défense à la Douma, Roman Popkovitch, un centriste proche de l’ancien Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, a affirmé que Start II pourrait être ratifié en octobre ou en novembre. «Mais, a-t-il aussitôt ajouté, les députés ne voteront le texte que sous certaines conditions: le contexte de politique extérieur doit être favorable à une telle décision». C’est là que le bât blesse: depuis 1993, la Douma dominée par les communistes a saisi tous les prétextes pour ne pas ratifier Start II, malgré les appels répétés du président Boris Eltsine. Le PC russe a d’abord voulu protester contre les projets d’élargissement de l’Otan aux pays d’Europe de l’Est. Après la signature en mai 1997 d’une charte Russie-Otan, le travail parlementaire préparatoire à une ratification a repris. Chaque tension avec les États-Unis, notamment lors des frappes américaines sur l’Irak, a cependant interrompu les préparatifs. Start II, après six ans d’attente, a failli être ratifié au printemps cette année. Le texte était prêt et les communistes semblaient enfin avoir donné leur accord de principe. «Il y a eu une période où la Douma était prête à examiner la question, explique le député centriste Oleg Morozov, mais le début des frappes de l’Otan en Yougoslavie (le 24 mars) a tout arrêté». M. Stépachine, soucieux de faire avancer le dossier, a donc accepté d’entamer des négociations sur Start III, visant à réduire encore les arsenaux nucléaires, avant même la ratification de Start II. Il est «psychologiquement important» de pousser plus avant les négociations pour insuffler un souffle nouveau aux efforts de désarmement, a-t-il estimé. Le nouveau round de pourparlers ne s’annonce pas facile à cinq mois des législatives. Les Américains souhaitent revoir le traité de défense antimissile ABM signé avec l’Urss en 1972, officiellement pour parer une attaque lancée par un potentiel «État terroriste». Moscou, qui n’a plus les moyens financiers de participer à un réarmement, même limité, a longtemps refusé de rouvrir le dossier ABM.
Le gouvernement russe, qui reprendra en août des pourparlers avec les États-Unis sur le désarmement, se heurte depuis des années au Parlement à majorité communiste, qui refuse toujours de ratifier le traité de désarmement nucléaire Start II signé en 1993 par Boris Eltsine et George Bush. Le vice-président américain Al Gore et le Premier ministre russe Sergueï Stépachine...