UNIVERSITÉ LIBANAISE- Sit-in devant le ministère de la Culture Les professeurs à plein temps réclament leur intégration au cadre

Les professeurs à plein temps de l’Université libanaise ont organisé hier un sit-in dans la cour du ministère de la Culture en signe de protestation contre le refus du Conseil des ministres de promulguer le décret concernant l’intégration au cadre de 416 enseignants de l’UL. Prenant la parole à cette occasion, le président de la Ligue des professeurs à plein temps, Mahmoud Khreibani, a d’abord invité ses collègues à observer une minute de silence «pour manifester leur colère et leur tristesse à l’égard du mépris dont l’université fait l’objet». Il a évoqué dans ce contexte le cas d’un professeur qui avait atteint samedi dernier l’âge de la retraite sans pour autant bénéficier d’une indemnité de fin de service ou d’une quelconque protection sociale. «La réponse du ministre (de l’Enseignement supérieur) à nos appels incessants fut : qu’il s’en aille ; d’autres sont partis avant lui, qu’y puis-je ?», a déclaré M. Khreibani. Il a notamment reproché au gouvernement de rester imperméable à toute tentative de dialogue avec la Ligue. «Comme autant de voix criant dans le désert, nous avons lancé des appels incessants au dialogue, exhortant les responsables à laisser au conseil de l’université le soin de remplir son devoir (…) et à lui restituer ses prérogatives», a dit le président de la Ligue avant de poursuivre : «C’est la seule manière de moderniser l’institution. Malheureusement, nous nous sommes toujours heurtés à des promesses creuses» de la part des autorités. M. Khreibani a lancé un nouvel appel au «dialogue sérieux basé sur le respect de l’autonomie de l’université». Selon lui, pour ce faire, il convient de promulguer en priorité le décret d’intégration au cadre des professeurs contractuels à plein temps. En conclusion, M. Khreibani laisse la porte ouverte au dialogue avec le pouvoir en assortissant toutefois son initiative d’une mise en garde à peine voilée : «Cela ne signifie pas du tout que nous nous résignerons aux atermoiements du pouvoir. Nous continuerons à protester contre cette politique jusqu’à obtenir gain de cause», a-t-il ajouté. Intervenant à son tour, le président de la Confédération générale des travailleurs Élias Abou Rizk a exhorté le gouvernement «à faire face à la réalité» et à «cesser de pratiquer la politique de la fuite en avant» vis-à-vis de la crise sociale qui sévit dans le pays. De son côté, dans une déclaration à la presse, le député Hussein Ali Yatim, membre de la commission parlementaire de l’Éducation, s’est demandé : «Pourquoi faut-il toujours que le gouvernement se penche sur le dossier pédagogique sous la pression de grèves et de sit-in ?» À l’instar du président de l’Assemblée nationale, Nabih Berry, il a en outre préconisé un statut d’autonomie pour le conseil de l’université.