Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

IMPLANTATION - Barak conseille aux Arabes de garder les réfugiés Le refus libanais risque de faire long feu

Encore et toujours l’implantation. Un fait accompli qui n’a plus besoin que d’être officialisé. Au point où on en est – depuis des années d’ailleurs – ce serait miracle si le Liban parvenait à renverser le cours des choses. Ehud Barak vient de confirmer qu’en aucun cas Israël n’acceptera d’accueillir les réfugiés palestiniens et il invite les pays-hôtes à s’arranger entre eux pour régler le problème. Le président Sélim Hoss a rejeté catégoriquement ces propos, au nom du droit légitime des Palestiniens à retourner dans leurs foyers. Il a répété que le Liban refuse l’implantation car elle porte atteinte à l’essence même de la cause palestinienne. Il ajoute que le refus se justifie également par le fait que l’implantation est contraire aux intérêts des pays arabes, notamment du Liban. «Fort bien, commente un dignitaire religieux, mais ces dignes prises de position sont-elles suffisantes ? Suffit-il de proclamer, comme le nouveau pouvoir l’a fait, qu’on ne signera aucun traité de paix après le retrait israélien du Sud, qu’on n’acceptera aucun arrangement de sécurité tant que le problème de la présence des Palestiniens au Liban n’aura pas été réglé ?». Pour cette personnalité, «il faut que les autorités libanaises justifient mieux leur refus. Il faut qu’elles soulignent, et c’est l’argument qui serait le plus efficace vis-à-vis de l’opinion mondiale comme de l’Onu, que la présence palestinienne est redoutable parce qu’elle a plongé ce pays en 1975 dans les affres d’une guerre domestique de 15 ans. Il faut que M. Hoss, quand il parle de “problème”, précise en quoi cela consiste et reconnaisse enfin qu’il ne fallait pas soutenir les Fedayin jadis. Cette mise au point, ajoute la personnalité citée, doit être faite non pas pour donner au camp de l’Est, qui avait combattu cette présence, une vaine satisfaction d’amour-propre. Mais parce que l’État libanais est en droit de faire valoir que les équilibres intérieurs, essentiels dans un pays composite comme le Liban seraient dangereusement compromis par l’implantation, comme le prouvent les événements de 1975». Et de souligner ensuite que «notre diplomatie, qui accumule lacunes et faux-pas sous la férule d’un ministre des AE à temps partiel, doit être mobilisée à fond pour mener campagne contre l’implantation. Étant donné que le reste du dossier libanais est appelé à être négocié par les décideurs, cette diplomatie libanaise peut se consacrer totalement à la question des réfugiés palestiniens. On ne peut se contenter de déclarations offusquées en réponse à Barak. Et on ne peut pas non plus esquiver le problème sous prétexte qu’il est prévu dans les multilatérales auxquelles on refuse de participer. Autrement dit, on ne peut pas vouloir une chose et faire son contraire. S’il faut lutter contre l’implantation c’est dès maintenant et avec tous les moyens disponibles. Beaucoup de pôles comme le Vatican, beaucoup de capitales comme Paris, Le Caire et Moscou pourraient nous aider. Les chances de réussite ne sont pas considérables, car Arafat lui-même, trop à l’étroit, ne veut pas récupérer les expatriés. Qui, de leur côté se trouvent mieux là où ils sont et parlent volontiers de droit de non-retour ! De leur côté, au sommet de Fès en 1982, les Arabes ont parlé d’indemniser les Palestiniens qui resteraient dans les pays d’accueil, une prime à l’implantation que le Liban avait été le seul à dénoncer. Cela étant, il vaut mieux pour le Liban montrer qu’il dépense de l’énergie pour préserver ses intérêts que de prétendre, comme le font nos dirigeants, qu’il ne signera pas la paix si on ne le débarrasse pas des Palestiniens. Une surenchère absurde, qui doit faire sourire tout le monde. Car lorsque Damas s’y mettra, il faudra bien que Beyrouth y passe. Nul ne pense en effet sérieusement que le fameux jumelage entraînerait un retard de signature de la part des décideurs si le Liban n’obtenait pas gain de cause en ce qui concerne les réfugiés palestiniens».
Encore et toujours l’implantation. Un fait accompli qui n’a plus besoin que d’être officialisé. Au point où on en est – depuis des années d’ailleurs – ce serait miracle si le Liban parvenait à renverser le cours des choses. Ehud Barak vient de confirmer qu’en aucun cas Israël n’acceptera d’accueillir les réfugiés palestiniens et il invite les pays-hôtes à...