DIPLOMATIE - Washington en fait une question "humanitaire et Beyrouth une affaire "politique" Satterfield juge "prématuré" le débat sur les réfugiés palestiniens

Des déclarations faites hier par l’ambassadeur des États-Unis David Satterfield à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État Émile Lahoud ont illustré le désaccord entre Beyrouth et Washington sur la question des réfugiés palestiniens. Avant de recevoir M. Satterfield, venu lui remettre un message du président Bill Clinton, M. Lahoud avait réaffirmé la détermination du Liban à garantir le droit de retour des Palestiniens, en dépit de la fin de non-recevoir opposée par le Premier ministre israélien Ehud Barak, qui avait exclu il y a quelques jours un tel retour. Quant au diplomate américain, il a souligné que le problème des réfugiés devait être réglé dans le cadre des pourparlers israélo-palestiniens et des négociations multilatérales. Il a jugé «prématuré» pour les Libanais d’exprimer ces «obsessions» et estimé que la question était d’ordre «humanitaire». Les sources de Baabda ont répliqué en affirmant que pour le Liban, cette affaire revêtait un aspect éminemment «politique».