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Actualités - ANALYSE

Karamé, prudent, prévoit le statu quo

Le président Omar Karamé affirme à qui veut l’entendre que le gouvernement de M. Sélim Hoss restera en place jusqu’aux prochaines législatives, appelées à se tenir à l’automne de l’an 2000. Il répond ainsi aux prosyriens amateurs de changement, en affirmant que leurs indications sont imprécises sinon fantaisistes. Le leader nordiste estime pour sa propre part que l’équipe actuelle, malgré les dérapages qu’on peut lui imputer, est qualifiée pour gérer les affaires publiques d’un pays en voie de redressement. Des proches de M. Karamé surenchérissent en soutenant que tout ce qui se raconte sur un chambardement ministériel avant la fin de l’année en cours n’est que pures spéculations. Et d’affirmer que dans les cercles étroits, les petits comités où de telles décisions se prennent ordinairement (autrement dit les pôles influents, les centres de force chez les décideurs), l’éventualité d’une modification du tableau politique libanais n’est toujours pas sous étude. Ces sources ajoutent que le gouvernement actuel ne peut être dételé sans dommages car c’est à lui qu’il appartient de préparer d’ici l’automne le budget de l’an prochain en fonction du plan quinquennal de redressement financier. Et c’est encore à lui, ajoutent-elles, qu’il revient de compléter la réforme administrative restée inachevée, sur des bases qui ne soient pas politiciennes. Pour ces ralliés du loyalisme gouvernemental, «M. Hoss, symbole de probité et d’objectivité, correspond parfaitement à l’image de marque du régime et tant que sa formation reste fondamentalement sur la même ligne que le président Lahoud, il n’y a aucune raison de la dégommer». Et de chanter ensuite «la cohésion des ministres, leur discipline, leur dévouement» etc. Le tout offrant «un contraste total avec l’anarchie qui régnait du temps de la troïka, sous M. Rafic Hariri». De son côté, à Beyrouth, un ministre qui voue un culte certain à Baabda affirme que «le président Lahoud tient à nous garder jusqu’aux élections car nous représentons bien le changement, par rapport au système antérieur. De plus, nous avons le mérite d’avoir prouvé que le pays peut survivre sans M. Hariri et même s’en porter mieux». Jugement de valeur que l’on peut toujours discuter. C’est ce que ne manque pas de faire du reste un député influent pour qui «l’inexpérience du nouveau pouvoir, dont M. Hoss a lui-même reconnu à maintes occasions les méfaits, n’a eu fort heureusement jusque-là que des impacts relativement secondaires. Mais elle pourrait dans la phase régionale tout à fait cruciale qui s'annonce causer des dégâts majeurs. On frémit en effet à ce qui pourrait advenir si des dérapages comme les déclarations de M. Farid Abboud, ou les réactions de responsables qu’elles ont entraînées et qui sont autant de bévues, survenaient une fois les pourparlers engagés. Il faut donc un gouvernement politiquement solide. Ou, à tout le moins, considérablement renforcé dans ce domaine par des adjonctions de poids». «En tout cas, conclut ce parlementaire, il serait effarant et aberrant que le Liban aborde les négociations sans avoir à la tête de sa diplomatie un ministre des Affaires étrangères à plein temps. Et qui soit plus qualifié qu’un économiste pédagogue et banquier…»
Le président Omar Karamé affirme à qui veut l’entendre que le gouvernement de M. Sélim Hoss restera en place jusqu’aux prochaines législatives, appelées à se tenir à l’automne de l’an 2000. Il répond ainsi aux prosyriens amateurs de changement, en affirmant que leurs indications sont imprécises sinon fantaisistes. Le leader nordiste estime pour sa propre part que...